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Architectures ET URBANISME de 1960 à 1969 : Histoire

Publié le 02/12/2018

Extrait du document

histoire

Architectures

ET URBANISME

 

L’architecture des années soixante se présente sous le signe du provisoire. Une génération éclatée est assaillie de doutes, de questions à l’heure même où il lui faut aborder la délicate transition entre modernité et post-modernité. Dans la cacophonie qui résulte d’une rage de construire, quatre mouvances se dessinent: les modernes qui gèrent l’héritage fonctionnaliste ; les historicistes, nostalgiques de la monumentalité de l’ère Haussmann; les partisans d’une «architecture populaire»; et les porte-parole d’une prospective expressionniste. Le mouvement moderne, il est vrai, est d’autant plus déstabilisé qu’il perd tour à tour ses protagonistes. Frank Lloyd Wright meurt en 1959. Eero Saarinen quitte en 1961 la scène internationale en lui léguant deux réalisations de prestige : le Dulles International Airport à Washington et le bâtiment de la TWA à l’aéroport Idlewild de New York. En 1965, Le Corbusier s’éteint avant même que soit terminée sa seule œuvre américaine: le Carpenter Center for the Visual Arts de l’université Harvard à Cambridge trouvera néanmoins un remarquable maître d’ouvrage en la personne de José-Luis Sert. Ozenfant, le cofondateur, en 1920. de l’Esprit nouveau, suit de peu son ami. En 1969, ce sont les anciens directeurs du Bauhaus, Walter Gropius et Mies Van der Rohe... Ce dernier laissera sa patte indélébile au musée du XXe Siècle de Berlin (1968).

 

 

 

Edifices représentatifs

 

D’UNE MODERNITÉ 60

 

L'aérogare d'Orly conçue par André Vicariot fut, très longtemps, le monument le plus visité de France. En 1961, elle représente une réussite technique remarquable conjuguée à une esthétique sobre: murs-rideaux et panneaux en glace émaillée. Agréé par un comité consultatif composé de Lucio Costa, Le Corbusier, Walter Gropius, Sven Markelius et Ernesto Rogers, le siège de l'UNESCO, dans le 7e arrondissement de Paris, est inauguré en 1960. Il est l’œuvre de Marcel Breuer, Pier Luigi Nervi et Bernard Zehrfuss. L’organisme international, bientôt confronté à un manque de place, confie à Bernard Zehrfuss la construction de six patios souterrains (1963-1965) et du bâtiment V (1967-1969), les façades revenant au spécialiste Jean Prouvé. Le bâtiment d’origine, qui abrite le congrès et le secrétariat, prend la forme d’un Y aux angles arrondis. Son ossature en béton armé et ses façades en pans de verre révèlent toutes les prouesses de la conception. En raison de la proximité du Champ-de-Mars, la construction de ce premier édifice contemporain réservé à l'administration fut incomprise du public.

 

Une même hostilité entoura la réalisation d’un des plus grands bâtiments parisiens, la Maison de la RTF (1963). Henry Bernard y démontra pourtant les mérites du verre et de l’aluminium et y conçut un de nos plus beaux auditoriums. De moindre envergure mais d’une ingéniosité remarquable, la bibliothèque pour enfants de Cla-mart suscita le plus vif intérêt au milieu des années soixante : 

histoire

« ARCHITECfURES ...

Le centre commercial de Reims· Tinqueux.

réalisé par Claude Parent.

© Gilles Elrrmarrrr compagnie Esso, la tour Aquitaine et la tour Charras par l'arch.itecte Henry Pottier sont les sommets de ce quartier qui compte une tren­ taine d'immeubles d'une hauteur moyenne de 100 mètres et pouvant accueillir chacun entre mille et trois mille personnes.

ARCHITECTURE DES LIEUX DE TRAVAIL Compte tenu du «centralisme•, c'est à Paris et en Île-de­ France que se concentre le tertiaire.

Le plus grand nombre d'im­ meubles de bureaux, comme ceux de La Défense, s'édifie dans ce périmètre.

Dans les années soixante, on assiste à une floraison de locaux consacrés à la recherche scientifique privée qui échappent ce­ pendant à ce constat.

Ainsi le centre d'études IBM (1963) à La Gaude, dans les Alpes-Maritimes, conçu par Marcel Breuer et Robert J.

Gatje; le centre de traitement informatique EDF (1967-1968) à Orléans-la Source, par l'Atelier de Montrouge; le centre de re­ cherches ELF à Solaize (1967-1969) dans le Rhône, par Olivier Vau­ don et Raymond Luth y ...

Quant au secteur industnel, 11 ottre la poss•o•ute oe OIStn­ buer et d'humaniser autant que possible des volumes souvent specta­ culaires en s'alignant sur la répartition des tâches: balle de fabrication ou de production, rone d'essais ou de surveillance, administration générale, vestiaires, douches, etc.

L:usine de céramique à Château­ roux (1962), conçue par Michel Andrault et Pierre Parat, a parti­ culièrement bien résolu ce problème de trame.

De son côté, l'agence fondée par Georges Candilis, Shadrach Woods et Alexis Josie oriente sa réflexion sur le concept d'atelier et le groupement d'entreprises.

La solution proposée par la cité artisanale Les Bruyères, à Sèvres, se révèle d'une rare pertinence.

Durant l'époque glorieuse de la hausse du pouvoir d'achat, les magasins à grande surface deviennent les satellites obligés �e toute agglomération.

Pour ses hypermarchés de Reims, de Sens, d'Epernay et de Ris-Orangis, Qaude Parent a su éviter l'écueil de l'habituel hangar préfabriqué, perdu au milieu des parcs de stationnement.

Son souci architectural conjugue avec brio fonction oblique et élévation monumentale puisque certaines de ces «chaînes» couvrent plus de lO hectares.

Au début des années soixante, les services hospitaliers sont installés dans des bâtiments vétustes mal adaptés aux applications thérapeutiques modernes et à la poussée démographique.

L:urgence est à la reprise de la construction, et en banlieue essentiellement.

Dans Paris intra-muros -aux CHU Saint-Antoine (1964-1965) et Necker (1966-1968} -,André Wogenscky harmonise les rapports de couleurs, de matières, de dimensions et intègre les arts plastiques à la ARCHITECfURES ...

Le complexe de la Grande-Moue, achevé en 1969.

est conçu par Jean Ball adur.

© Silwster · Rapho ARCHITECTURES ...

u qwmitr de La Dé/eliSe es1 le projet d'urbanisme le plus ambitieux de ill décennie.

Ci-contre (à droite): la tour Aquitaine.

©Jacques Vargues • Rapho complexité des équipements techniques.

Des ambiances nuancées confèrent à l'ensemble un caractère humain sinon intime.

En re­ vanche, les unités gigantesques qui équipent la périphérie -comme l'hôpital Henri-Mondor à Créteil dont la capacité d'accueil est de mille lits -misent sur des prouesses fonctionnelles indéniables au détriment, parfois, du confort psychologique des malades.

LEs ÉQUIPEMENTS DE LOISIRS Dans cette France prospère, le temps libre est lui aussi ap­ préhendé en termes de consommation.

En 1959, les ménages y consacrent 5,4 % de leur bcdget, tandis que l'État commence à sub­ ventionner les collèges, les stades, puis les MJC, laissant au privé le soin de faire démarrer des programmes aux fins lucratives...

Il faut attendre qu'André Malraux prenne ses fonctions pour que soit relan­ cée la construction des édifices culturels.

Le premier musée construit en France depuis la Libération est celui du Havre, en 1961, par Guy Lagneau et Raymond Audigier.

Une toiture en verre diffuse la lu­ mière à l'intérieur du bâtiment qui fait aussi office de maison de la culture.

En 1964, l'Américain José Luis Sert crée un véritable espace de rencontre pour la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, toute parée de brique et de béton blanc ...

Grenoble devient la ville-phare, la concrétisation la plus monumentale de la politique culturelle impul­ sée par le ministre du général de Gaulle.

En 1967, Jean et Claude Prouvé y réalisent le Palais des Expositions où le verre des façades est suspendu aux extrémités des porte-à-faux de la charpente; la maison de la culture· (1965-1968}, conçue par André Wogenscky, comprend trois salles de spectacles, dont un théâtre en rond à scène mopile qui fournit aux scénographes un champ d'expériences nouvelles.

A Paris, Jean Du buisson, fidèle à ses options géométriques, réalise dans le 16• arrondissement le musée des Arts et Traditions populaires (1959- 1969), tandis que Jean Perrotet, Valentin Fabre et l' AUA -l'une des agences les plus actives de la décennie avec l'Atelier de Montrouge - rénovent le théâtre de la Ville, place du Châtelet, en le vidant entière­ ment, des sous-sols au toit.

Les installations sportives connaissent alors un véritable es­ sor et certaines d'entre elles donnent lieu à des recherches archi­ tecturales inattendues, notamment de la part de Roger Taillibert, à qui l'on doit la piscine Carnot (1965) à Paris recouverte par une simple bâche, telle un chapiteau; le jeu des sept coques en béton à la piscine de Deauville (1966}; et, enfin, en collaboration avec Armand et Ri­ chard, le chef-d'œuvre qu'est le nouveau Parc des Princes (1969- 1971): ce stade de 55 000 places couvertes dessine une ellipse dont chaque élément de 20 à 25 tonnes est entièrement préfabriqué.

En 1960, le Palais des Sports flambant neuf de Dufau et Parjadis de La. »

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