ARCHITECTURE: Les techniques et les matériaux

« méable. Les Romains, qui ne disposaient pas de bitume, liaient leurs briques avec un ci­ ment fait de calcaire calciné, de cheveux ou de poils et de sable.

Cette technique est enco­ re en usage de nos jours, ainsi que le plâtre à base de calcaire, dont les Egyptiens, les Grecs et les Romains enduisaient les façades de leurs immeubles pour leur donner une appa­ rence régulière et lisse.

La pierre a toujours été le matériau le plus ré­ sistant employé en construction.

Mais sa soli­ dité même la rend difficile à travailler, et les constructions de fine maçonnerie comptent parmi les plus beaux chefs-d'oeuvre des pre­ mières civilisations.

Les Egyptiens scellaient d'abord au mortier les blocs de pierre de leurs édifices, puis ils inventèrent des agrafes en bronze, sortes de crampons, qui rem­ plaçaient avantageusement les couches de mortier irrégulières et grossières.

Les Grecs firent encore des progrès dans cette techni­ que, en taillant si finement les bords des blocs utilisés qu'ils parvenaient à rendre les A droite: Une salle d'exposition pour machines et outillages lourds construite par des ingé­ nieurs français pour l'Exposition de Paris de 1889.

Cet ensemble est surmonté d'un toit formant une véritable structure de métal et de verre.

Ci-dessous: "Habitat", immeu­ble à appartements construit à Montréal pour l"'Expo 67".

Il comprend des éléments préfabri­ qués de béton et des cloisons mé­ talliques; des pièces entières peu­vent facilement être déplacées.

wm joints pratiquement invisibles.

Toutefois, malgré leur beauté indéniable, les ouvrages en maçonnerie présentent un grand inconvé­ nient.

Les blocs de pierre ne peuvent dépas­ ser certaines dimensions pour rester plus ou moins facilement maniables.

Les Romains tournèrent cette difficulté en employant une sorte de béton assez rudimentaire.

Ils récol­ taient de la cendre siliceuse d'origine volcani­ que, la pouzzolane, qui abonde en Italie, la transformaient en ciment en y ajoutant de la pierraille.

Ce béton était coulé dans des mou­ les, et donnait ainsi naissance aux voûtes et aux dômes qui ne pouvaient être bâtis à par­ tir de simples blocs de pierre.

Ils avaient trouvé la véritable technique de la pierre re­ constituée. L'ingénieur français François Hennebique (1842-1921) fit avancer les re­ cherches en cours, en mettant au point une sorte de béton, dont la solidité était renforcée par l'adjonction de barres métalliques. Il construisit ainsi à Paris, rue Danton, le pre­ mier immeuble en béton armé, dont la plu­ part de nos bâtiments modernes sont consti­ tués.

Actuellement, la recherche se poursuit dans le domaine des techniques nouvelles et des matériaux inédits à mettre au service de la construction.

Cette recherche est cependant rendue nécessaire par un phénomène nou­ veau, la hausse constante du coût de la main- d'oeuvre.

Les formules d'immeubles préfa­ briqués rencontrent un succès grandissant, justement parce qu'elles ne nécessitent que peu de manipulations.

En Europe et aux Etats-Unis, des systèmes de ce type furent utilisés pour la construction d'écoles, puis d'autres bâtiments. Ils consistaient en l'as­ semblage de cadres d'acier léger et de pan­ neaux en matières synthétiques. Par la suite, cette méthode fut appliquée à la réalisation de maisons individuelles préfabriquées, et les Français inventèrent dans ce domaine les structures en béton armé. A l'exposition de 1967 à Montréal, on pouvait admirer un im­ meuble à appartements baptisé "Habitat", où des pièces entières en béton préfabriqué pouvaient être déplacées ou combinées au gré des utilisateurs.. »