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ARCHITECTURE de 1950 à 1959: AUTOUR DE Le corbusier

Publié le 13/12/2018

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L’ESSOR DE LA RECONSTRUCTION

 

Au début de la décennie, la conjoncture française est difficile. Le plan de reconstruction répond à une double nécessité_ réparer les destructions de la guerre et enrayer une crise du logement de plus en plus aiguë, imputable en partie à une stagnation prolongée de l’industrie du bâtiment. Il s'agit surtout de redistribuer la population française, en tenant compte des mutations économiques et sociales. Face à ces données, l’architecte n'a d'autre recours que les solutions monumentales. Auguste Perret entreprend alors ses grands travaux_ le réaménagement du Vieux-Port de Marseille, des villes d’Amiens, et surtout du Havre dont tout le centre avait été presque entièrement rasé. Ces expériences, qui se prolongent jusqu’à la mort du maître en 1954, révèlent une conception d’envergure, limitée toutefois par un attachement à l’académisme. Ces constructions ont techniquement mal vieilli.Le Corbusier, en revanche, en pleine maîtrise de la théorie et de la méthodologie urbanistiques, réalise à cette époque une série de chefs-d’œuvre qui marquent une envolée nouvelle dans sa carrière. Depuis 1946, il s’est engagé auprès de l’État dans la construction en série de logements d’urgence. Ses célèbres «unités d’habitation» voient le jour à Marseille, Nantes-Rezé, Berlin et Briey-en-Forct, entre 1952 et 1959. Bâties sur le même schéma général, ces «machines à habiter» sont l’œuvre d’un fonctionnaliste influencé par le Bauhaus et le De Stijl néerlandais. Leur plan est conçu de telle sorte que l’intérieur — la cellule — s’exprime vers l’extérieur

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« ARCHITECfURE.

L'architecte Émile Aillaud tente d'humaniser les grands ensembles.

Ci-dessous: 1,1 Citi tfts Courtilières à Pantin.

©Spirale · Rapho avec des associés comme Woods, Josie ou Bodiansk.y.

Cet architecte imaginatif cherche à réhabiliter la qualité humaine dans l'habitat de masse.

Ses programmes, néanmoins, n'apportent guère de solution à l'affrontement brutal entre la cellule individuelle, étouffant entre ses quatre murs, et le «no man's land» extérieur.

Un des premiers à remettre vraiment en cause cette déper­ sonnalisation de l'urbanisme est Émile Aillaud, qui tente de redéfinir un tissu urbain propice «à la chaleur, au dialogue et à la promiscuité».

La Cité des Courtilières, à Pantin (1957-1960), est formée d'une suc­ cession libre d'éléments concaves et convexes d'où surgissent des «points surprises».

La monotonie des lignes, inhérente à ce genre de construction, est ainsi vaincue.

Avec Aillaud, les grands ensembles commencent à sortir de l'austérité et l'on peut même dire que la souplesse des structures engendre à Pantin une certaine poésie.

Il est vrai que la fameuse Charte d'Athènes de 1933, inspirée par Le Corbu­ sier -l'ouvrage ne paraît qu'en 1958 -n'a été que trop suivie.

Certaines insuffisances théoriques ont donné lieu à des applications parfois catastrophiques.

Il s'avère indispensable de réviser des concepts galvaudés, comme «la mort de la rue», le «Zonage» -ou cloisonnement des fonctions urbaines -ainsi que l'interpénétration de la ville et de la nature.

Cc que l'on fait au Brésil.

Le résultat est une réussite exceptionnelle: Brasilia, qui a rendu accessible au grand pu­ blic le concept d'urbanisme total.

Elevée sur un sol tout à fait vierge, la nouvelle capitale fédérale est conçue pour accueillir une population de 600 000 habitants.

Dessinée en 1957 et inaugurée trois ans plus tard, la cité administrative s'impose par sa sobre élégance, sa légéreté et son accord nouveau avec le paysage.

Deux disciples et anciens collaborateurs de Le Corbusier en sont les fondateurs illustres: Lucio Costa pour le plan, et Oscar Niemeyer Soares Filho qui y révolutionna l'usage du béton.

LA «MAISON» DES FRANÇAIS La recherche architecturale française, dans les années cin­ quante, est essentiellement concentrée sur les grands ensembles, bien que la construction anarchique des pavillons commence à morceler le paysage français.

Cet habitat individuel ne présente, en outre, que des rapports très lointains avec l'architecture.

On assiste toutefois à d'in· téressantes réalisations de Salier, Courtois, Johannet, Schein ou Wo­ gensk.y.

Ils ont su marier technique et art et conformer leurs plans au mode de vie d'une clientèle.

Le grand novateur en ce domaine, Jean Prouvé, n'est pourtant ni architecte ni ingénieur; sa technique est plus proche de la construction aéronautique que du bâtiment traditionnel.

En 1950, il construit avec Jean Sire un ensemble de quatorze «mai­ sons-coques" expérimentales à Meudon.

Cinq ans plus tard, un proto· type de maison économique préfabriquée est réalisé en petite série ARCHITECTURE.

Le Corbusier conçoit dans les années cinquame plusieurs unités d'habitation.

Ci-dessus: l'unité de Nantes-Rezé.

©Lucien Hervi © SPADEM 1989 pour l'abbé Pierre.

De cette maison, Le Corbusier écrit, en 1956: «La plus belle maison que je connaisse, le plus parfait moyen d'habita­ tion», alors même qu'il réalise les maisons Jaoul à Neuilly! LE «BRUTALISME» DE LE CORBUSIER Dans le domaine de l'art sacré, Le Corbusier laisse deux chefs-d'œuvre: la chapelle Notre-Dame-du-Haut, à Ronchamp, dans le Jura (1950-1953), et le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette, à Éveux, près de Lyon (1956-1959).

Ses prouesses plastiques jouent surtout sur la mobilité des volumes et la transparence de la mem­ brane.

Ses «murs-lumière» confèrent un rythme au silence recueilli.

À Ronchamp, la discipline de l'angle droit a fait place au lyrisme.

Dans une sorte d'architecture suspendue, les courbures du «toit­ coque» exaspèrent la tension entre la forme et le mouvement de l'espace.

Grâce au traitement moderne du béton armé, du plastique, du verre, du métal et du bois moulé, l'invention structurale peut désormais s'acheminer vers une approche intuitive sensuelle de la forme.

Au goût pour les matériaux artificiels, les surfaces lisses et brillantes, les arêtes vives de l'époque puriste, succédera, quelque trente ans plus tard, une prédilection pour l'expression «primitive» de la matière: opposition de textures «brutes» et «finies>+, mates et lumi­ neuses, contrastes de couleurs primaires.

D'autre part, sans la mise au point, en 1948, par Le Corbusier, d'un ingénieux système de propor­ tions susceptible de fournir une grille universelle -le «modulor» -, ces audaces de lignes eussent été impossibles.

En outre, l'enveloppe de la chapelle est déterminée par des considérations acoustiques, comme celle du pavillon Philips créé pour l'Exposition universelle de Bruxelles en 1958.

L'apport de Iannis Xenakis dans ce projet fut de rechercher, pour la première fois, une correspondance entre l'ar­ chitecture et la musique.

Le pavillon Philips devait être le lieu d'un spectacle audiovisuel total, le Poème électronique de Varèse.

Cette sensibilité plastique, cette expressivité dans la fluidité des volumes seront confirmées au cours de la grande mission qui mènera Le Cor­ busier en Inde.

Il conçoit, en 1951, le plan d'ensemble de la nouvelle capitale du Pendjab, Chandigarh.

Sur l'esplanade du Capitole où siègent les institutions gouvernementales -le palais de justice (1956), le secrétariat (1958)-, le même mystère des proportions crée entre l'homme et le site un accord singulier: c'est !'«espace indicible>>.

L'APPORT D'UN VISIONNAIRE Qu'il affirme le pouvoir ordonnateur de la géométrie ou qu'il développe, dans une apparente gratuité, des formes non eucli­ diennes, le génie de Le Corbusier doit tout à la rigueur et aux vertus du nombre.

Dans le Poème à l'angle droit écrit en 1955, il apparaît,. »

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