Analyse d'une oeuvre de Gustave Courbet; La Source.
Publié le 14/05/2013
Extrait du document
«
La femme occupe en effet une place centrale dans l'oeuvre, sa peau lumineuse contraste avec la végétation
sombre qui l'entoure.
Cependant, l'eau à ses pieds est cristalline et claire, à l'instar de se peau.
Elle est
représentée entièrement nue, sans aucun apparat, et de dos.
Son corps est très détaillé, on y voit les plis et
creux de la chair dodue de ses jambes, de ses fesses et de ses hanches qui montent très haut sur la taille.
Quant à la partie haute de son corps, comprenant le dos, le buste, les épaules et les bras, elle est menue.
On
voit aussi apparaître un petit globe de chair sous son aisselle.
En revanche, le visage de cette femme est
comme invisible.
Derrière la chevelure brune, on entrevoit bien une partie du visage, mais celui-ci est flouté
volontairement par l'artiste.
Cette femme est anonyme, et pourtant elle est, en parfaite symbiose avec la source
qui jaillit, le sujet même de l'oeuvre.
On peut d'ailleurs trouver dans le titre La source un double-sens ; la source
du ruisseau, qu'on trouve bien dans le tableau, mais aussi la source de la vie, représentée par la femme.
Ceci
explique que l'artiste n'ait pas donné d'identité à la femme, car elle représente toutes les femmes, capables de
porter la vie.
Ce thème nous rappelle d'ailleurs une autre de ses oeuvres, "L'Origine du Monde".
Gustave Courbet signe avec "La source" une oeuvre résolument moderne, qui s'inscrit à la fois dans la
continuité et la rupture des codes classiques artistiques.
Le trio « nudité féminine, eau et végétation » était en
effet monnaie courante, avec par exemples la célèbre "Naissance de Vénus" de Botticelli, la "Baigneuse
d'Ingres", ou encore la "Jeune-femme au bain" de Fernand Lematte.
On retrouve également ce thème dans
d'autres oeuvres de Courbet ; "la jeune Baigneuse", "les Baigneuses"...
Mais la rupture, malgré l'apparence du
respect des codes classiques, se retrouve davantage dans l'oeuvre.
Notamment dans les dimensions de
celle-ci, considérées comme trop grandes (120x74,3 cm) pour ce genre de cadre resserré.
La femme-sujet est
en effet confinée dans un espace réduit qui comprend la source et un bout de verdure alors que les codes
classiques prévoient pour ce genre ou un paysage spacieux, ou des dimensions plus petites.
La nudité de la
femme y est ainsi surexposée, omniprésente, indécente aux yeux de certains de ses contemporains.
Mais
Gustave Courbet signe là aussi une oeuvre réaliste qui cherche à faire vrai plutôt que beau.
La femme y est
montrée dans sa réalité, et non dans un idéal fantasmé.
Et malgré une peau à l'apparence presque lisse et au
grain quasi-parfait, c'est la nature elle-même qui confère par sa lumière la beauté émanent du nu.
La source est une oeuvre moderne qui marque à la fois une filiation - dans son choix d'utiliser le sujet tripartite.
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