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Analyse du tableau de Van Eyck: Vierge au chancelier Rolin

Publié le 22/02/2012

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Jan van Eyck joua un rôle prépondérant pour le développement de la peinture flamande tout en marquant le dépassement des conceptions médiévales pour atteindre une vision concrète et vraie de la réalité. A travers la lumière et une conception de l'espace rationnelle et unitaire, van Eyck représente un monde où le paysage et la figure humaine, le grand et le petit, ont la même valeur et doivent donc être représentés avec la même attention dans l'analyse. Egalement habile portraitiste, van Eyck traduisit en termes laïcs le thème sacré qui connut un grand succès auprès des commettants très cultivés de la cour de Bourgogne ainsi qu'auprès des riches marchands qui travaillaient dans les Flandres. Enfin, les oeuvres de ce peintre flamand eurent une grande importance pour l'évolution de l'art européen de la Renaissance et le nom de l'artiste fut célébré par les historiographes italiens dès la fin du XVe siècle. Ce tableau à sujet sacré fut exécuté pour Nicolas Rolin, puissant chancelier de la cour de Philippe le Bon, souverain des Flandres et de Bourgogne. Il s'agit d'une des oeuvres les plus représentatives de la Renaissance flamande, époque marquée, comme en Italie, par la redécouverte de la nature et de la dignité de l'homme. L'auteur en est Jan van Eyck, grand artiste qui figura parmi les promoteurs du renouveau de la peinture flamande du XVe siècle, très apprécié à la cour de Bourgogne, où il travailla longtemps. Cette peinture constitue un des premiers exemples de peinture à l'huile, technique qui permettait à van Eyck de procéder par glacis, en obtenant de très délicates modulations de la lumière et de la couleur.


« Situant le thème sacré dans une dimension terrestre, la scène se déroule dans un lieu somptueux ouvert sur unpaysage aéré. L'architecture s'enrichit de chapiteaux sculptés et de vitraux colorés qui rappellent une église. Avec une précision admirable, van Eyck représente les ors et les étoffes des vêtements au premier plan, mais aussiles architectures figurant dans le paysage en toile de fond, les petites silhouettes qui marchent le long desremparts, les paons, la végétation. Il est possible que la ville représentée en toile de fond soit Autun, patrie du chancelier Rolin et ville où se trouvait letableau avant d'arriver au Louvre. La composition est agencée en vertu d'un critère de symétrie, qui prévoit la représentation spéculaire despersonnages, avec un espace central dégagé. De la sorte, le regard du spectateur est attiré par la luminosité du paysage à l'arrière-plan, où se situe le point defuite de l'agencement perspectif. L'impression d'éloignement des montagnes est donnée non seulement par leurs dimensions réduites, mais aussi par labrume qui enveloppe et estompe les formes. Le niveau de la pièce dans laquelle se déroule la scène est surélevé par rapport aux architectures de l'arrière-plan. L'impression d'espace de la pièce est donnée par la succession des arcades et des colonnes qui se répètent desdeux côtés. L'effet de perspective est également accentué par le sol en damiers, qui sépare l'espace céleste de la dimensionterrestre par une rangée de carreaux. L'interprétation terrestre du thème sacré telle qu'elle résulte du tableau du Louvre sera reprise dans le tableau peintpour le chanoine Van der Poele en 1436, actuellement au Musée de Bruges. Les deux tableaux illustrent le talent exceptionnel de l'artiste flamand en tant que portraitiste.

Il exerça cetteactivité avec succès, comme le confirment les portraits actuellement conservés dans différents musées. Parmi les oeuvres à sujet sacré, c'est toutefois le polyptyque de L'Adoration de l'Agneau mystique qui se distinguepar sa majesté et sa complexité.

Conservé dans l'église Saint Bavon de Gand, il a été peint par Jan van Eyck encollaboration avec son frère Hubert, en 1432. L'art de van Eyck, admirable par ses qualités et son caractère innovateur trouve des échos chez d'autres peintresflamands de la première moitié du XVe siècle, comme le Maître de Flémalle, identifié comme Robert Campin, et PetrusChristus.

D'ailleurs, celui-ci collabora probablement avec van Eyck, désormais âgé.. »

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