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Analyse du tableau de Giotto : Déploration du Christ

Publié le 22/02/2012

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En 1311, il est à nouveau à Florence. C'est probablement autour de cette date que l'on peut situer deux autres chefs-d'oeuvre de Giotto : la Madone en majesté de l'église d'Ognissanti (actuellement au Musée des Offices, Florence) et le Crucifix de Santa Maria Novella à Florence, qui marque le dépassement définitif du pathétique extrême de la tradition byzantine, encore notable dans les crucifix de Cimabue (Crucifix de Saint-Dominique, Arezzo). Les fresques de la chapelle de la Madeleine sont datées de la première et de la deuxième décennie du XIVe siècle, ainsi que celles du transept de la basilique inférieure d'Assise, exécutées pour la plupart par ses aides. Tout de suite après le deuxième séjour à Padoue (1317), dont il reste le Crucifix de la chapelle des Scrovegni, Giotto commence à peindre les Scènes de la vie de saint Jean-Baptiste et de saint Jean l'Evangéliste dans la chapelle Peruzzi de Santa Croce, à Florence. C'est aussi à cette période qu'appartient la Dormitio Virginis (Berlin-Dahlem, en provenance de l'église florentine d'Ognisanti), presque entièrement de sa main. Les fresques des Scènes de la vie de saint François de la chapelle Bardi à Santa Croce de Florence, presque toutes de la main de Giotto, sont antérieures à 1328. De 1328 à 1333, l'artiste florentin travaille avec de nombreuses aides à Naples, au service du roi Robert d'Anjou, mais il ne reste presque rien des oeuvres exécutées à cette époque-là. Le polyptyque signé à la Pinacothèque de Bologne (seulement en partie autographe) et le Polyptyque Baroncelli de Santa Croce à Florence, sans doute en grande partie peint par Taddeo Gaddi, devraient remonter à peu de temps après. En 1334, maître d'oeuvre de la fabrique de la cathédrale de Florence, Giotto commence le campanile qui sera continué par d'autres. En 1335, il est appelé à Milan, où il peint des oeuvres aujourd'hui disparues dans le palais d'Azzone Visconti.

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« du XIIIe siècle, Giotto oppose des sentiments contrôlés qui confèrent leur dignité aux personnages.

La peinture decet artiste montre qu'il fut attentif à l'art classique qu'il connut probablement lors de ses divers séjours à Rome.

Sescompositions sont très équilibrées et se caractérisent par leur clarté narrative. La scène fait partie d'un cycle de fresques représentant les épisodes de la vie du Christ et de la Vierge qui ornent lachapelle de l'Arène à Padoue. Cette chapelle fut fondée en 1302 par Enrico Scrovegni. L'exécution des peintures murales fut confiée à Giotto, le célèbre peintre florentin, auteur du renouvellement de lapeinture italienne du XIVe siècle. Refusant les modèles de l'art byzantin jusqu'alors triomphants, Giotto redécouvre la nature et l'importance del'espace. Ce peintre affectionne les compositions épurées où prédomine la clarté narrative. Le langage original inventé par Giotto, très apprécié de ses contemporains, s'attache particulièrement à reproduire lafigure humaine et les sentiments des hommes, dont on commence aussi à raconter la vie quotidienne.La fresque représente la déploration du Christ. Cet épisode, raconté par les Évangiles, décrit le moment où le corps de Jésus, après avoir été détaché de la croix,est aspergé d'onguents parfumés et couvert d'un linceul blanc, puis descendu au sépulcre. La scène a pour toile de fond un paysage désolé et hivernal.

L'arbre nu figure comme un rappel de la mort de Jésuset témoigne de la douleur universelle provoquée par son sacrifice. Par rapport au bref récit évangélique, Giotto enrichit la composition de nombreuses figures, parmi lesquelles ressortcelle de la Vierge qui enlace tendrement son fils. Assise par terre, Marie-Madeleine, que l'on reconnaît aux longs cheveux blonds et à la robe rouge qui caractérisenthabituellement l'iconographie de la sainte.

Marie-Madeleine soutient délicatement les pieds de Jésus, blessés par lesclous. A droite, Nicodème et Joseph d'Arimathie contemplent dans un pieux silence le corps de Jésus ; d'après le récitévangélique, ce sont les deux hommes qui décrochèrent Jésus de la croix et qui demandèrent son corps à Pilate. Le caractère dramatique de la scène s'exprime surtout à travers les gestes animés et le visage en pleurs du jeuneapôtre Jean.

Cette figure témoigne de la nouveauté de la peinture de Giotto, qui vise surtout à représenter lanature et les sentiments humains. Une gestualité animée et expressive caractérise également les figures des anges qui parsèment le ciel bleu commeautant de nuages ; leur présence accentue le tragique de la composition et traduit la participation des créaturescélestes à l'événement. La douleur et la pitié s'expriment aussi sur les visages de la petite foule qui se presse sur le côté gauche de lascène.La scène prévoit une nette séparation entre la sphère céleste, habitée par les anges, et la dimension terrestre quioccupe la partie inférieure de la peinture. Le pivot de toute la composition est le corps du Christ allongé, autour duquel se disposent tous les autrespersonnages. Les figures du deuxième plan sont toutes situés à la même hauteur, de façon à accentuer la disposition horizontalede la scène donnée par la position du corps du Christ. L'espace dans lequel les personnages évoluent est délimité par le rocher qui coupe le fond en diagonale. L'effet de profondeur est obtenu par l'alignement des corps sur des plans parallèles placés les uns derrière lesautres. Les deux personnages enveloppés dans un manteau, vus de dos au premier plan prennent une importanceparticulière, car ils contribuent à donner encore plus l'illusion d'un espace réel.La scène prévoit une nette séparation entre la sphère céleste, habitée par les anges, et la dimension terrestre quioccupe la partie inférieure de la peinture. Le pivot de toute la composition est le corps du Christ allongé, autour duquel se disposent tous les autrespersonnages.. »

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