Académisme
Publié le 16/07/2011
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et à laprédominance de la ligne sur
la couleur. Lesmanifestes picturaux du
du peintre, Le Serment des Horace
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(1784, musée du Louvre, Paris) et tes Sabines (1799, musée du Louvre,Paris) sont proposéscomme des exempta virtutis au monde contemporain. Lesélèvesdu maître prolongerontses théories, créant un nouveaumouvement stylistique. • Anne Louis Girodet (1767-1824) appliqueainsil'enseignement de David dans l'illustration des œuvres littéraires classiques deRacine, deVirgile, mais aussides romans contemporainsde
Chateaubriand, comme dans Atala autombeau, dit aussiLes Funérailles d'Atala (1807, musée du Louvre, Paris). • Vers la fin du siècle, les académies,considérées comme des institutions d'élite trop proches del'État, sont supprimées. Elles sont restaurées en1795 sous la nouvelle appellation d'«instituts »associés auxbelles-lettresjusqu'en 1803 - date à laquelleles beaux-arts retrouvent leur autonomie.
LES DISSENSIONS DU XIX' SIÈCLE
Vers 1800, alors que le système des
corporations a pratiquement disparu,
lesacadémies vont setrouver dans l'obligation d'assurer l'enseignement pratique des artistes. Elles essaient
de remplacer l'intimitédu travail avec
unprofessionnel par des cours dans lesquelsl'étudiant s'exerce sous lasurveillance d'un professeur. Une réforme structurelle établit une forte sélection des étudiants, notammentpar l'âge,et l'instauration d'un jury
pour les salons.
Ces innovations ont
pour effetd'augmenterle nombre
de peintreset entraînent une notable
élévation du niveau social moyen des étudiants. Cedurcissement général de l'institution déclenche une multitude decontroverses et de vives oppositions publiques. L'académisme duxix*siècle se divise alors en courants divers, etparfois opposés,s'adaptant aux goûts et aux modes du temps.
Lerègne duromantisme Le puissant mouvement européenduromantisme, situédans la lignée dunéoclassicisme deDavid, est repris
dans l'enseignement académique.
Lessourceslittéraires, lesmythologies,l'imaginaire commela psychologie deviennent les sujetsde prédilection. • Lereprésentant le plus illustredel'académisme de cette époque est Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867), qui considère que « le dessin est toutet la couleur estaccessoire ».
JEAN AUGUSTE DOMINIQUE INGRES (1780-I8S7)
Né à Montauban, Jean Auguste
Dominique Ingresrentre à 11ans à l'académie de Toulouse.
En 1797, ildevient l'élève de David à Paris et remporte, en 1801, le premier
Grand Prix pour Les Ambassadeurs d'Agamemnon (École des beaux-arts, Paris). Enattendant son départ pour
la Villa Médicis deRome, Ingres peint des portraits comme celui de
LaFamille Rivière (1806, musée du Louvre, Paris).
Pensionnaire à Romede 1806 à 1811, il envoie en France des travaux obligatoires que réclame l'Académie, comme Œdipe et le Sphinx (1808, musée du Louvre), qui sont peu
appréciés par ses pairs.Déçu, Ingres reste vivre à Rome, mais continued'envoyer en France des œuvres
comme La Grande Odalisque
(1814, musée du Louvre, Paris), qui reçoivent un accueiltoujours aussi réservé delacritique. Alors qu'ils'est installé à Florence, legouvernement français luicommande Le Vœu de Louis XIII (cathédralede Montauban), envoyé au Salon de 1824,et qui connaît, lui,un immense succès.
Enfin reconnu,Ingres estnommé professeur àl'École des beaux-arts, et les commandesofficielles affluent. Cependant, une
grande composition sur laquelleil travaille durant sept ans est vivement critiquéeau Salonde 1834. Ingres
décide alors d'accepter le poste de
directeur de la Villa Médicis à Rome de 1835 à 1841 ; il ne reviendra à Paris qu'en 1841, sous la protection du duc d'Orléans.
Ses dernières toiles, dontLaVénus Anadyomène (1848, musée
de Chantilly) ouLeBain turc (1862, musée du Louvre, Paris), où régnent la beautéet le jeu complexe des lignes et des gestes,sont aujourd'huitenues
pour les œuvres modèlesdu peintre.
• Parallèlement, certains élèves deDavid produisent des œuvres tendant vers la prédominance de la couleuret
duréalisme. Leurenseignementet leur
habiletétechniquesont mis au service d'un sens dramatiqueet d'un réalisme épiquenouveaux.ThéodoreCéricault (1791- 1824) puis
Eugène
Delacroix(1798-1863)illustrent ce mouvement qui, selon les critiquesd'art, s'opposait à celui d'Ingres. Rapidement, lesantagonismes vont croissant, le déclin de la domination deDavid au sein de l'Académie s'amorçant avec la création de l'École des beaux-arts, qui va réintégrerles règlements et lesenseignements des anciennesacadémies.
L'APOGEE DUREALISME Au milieu du xix*siècle, l'idéalisme académique renaît avec la fondation
de la nouvelle école etl'apparition du mouvement réaliste, né en Francevers 1830. Aprèsavoir manifesté une
certaine résistance, l'enseignement
académique intègre la notion de
réalisme dans l'exécution del'œuvre d'art, mais pas dans sa conception.L'idée première de la création, sortie
de l'imagination du peintre,est étudiée d'après la nature, et les thèmes illustrés sont tirés de l'histoire contemporaine
et de la vie quotidienne. • Dansla lignéedu renouveau de l'iconographie profanede la Hollande duxvn' siècle,des genres nouveaux
apparaissent : les travaux, les bains, la chasse,les sports et surtout la viesociale.
Honoré Daumier (1808-1879) reflète l'académismede cette époque.Reconnu en tout premier lieu pour seslithographies publiées dans leCharivari, Daumier se tourne vers la peintureà partirde 1860. Iltraite
de thèmes inspirés de la vie des gens
humbleset représentedes scènes de
rue prises sur le vif (Lavandière, 1860- 1862, musée d'Orsay, Paris), utilisant
pour cela des teintes chaudes alliées
à un clair-obscur profond.
• GustaveCourbet
(1819-1877), qui est fortement influencé par la découverte des peintres hollandais duxvn' siècle, développe quant à lui un style réaliste extrême, dans lequel le traitement dela réalité quotidienne se fait à l'échelle de la peinture d'histoire sur des toiles immenses. Des œuvres telles que L'Atelier(1855, muséed'Orsay, Paris)provoquentd'ailleursdes scandales retentissantset se voient aussitôt retirées des salons officiels.
LE « STYLE POMPIER » Parallèlement auréalisme et issu dunéoclassicisme, un mouvement
nouveau est représenté autour de 1845
au sein de l'Académie.
Ilse caractérisealorspar un grandretourà l'Antiquité, aux méthodesde la Renaissance et par une abondance de codifications dans letraitement des œuvres. L'étude ducorps, aussi bien en sculpture qu'en peinture, faitl'objet delongs enseignements. L'influence de l'art d'Ingres apparaît dans la précision du dessin, l'équilibre des compositions et une certaine idéalisation des corps.
En effet, lepuritanisme de la société contemporaine considère commeindécentle corps nu des modèlesféminins vivants. Lesreprésentations adoptent doncpourthèmesdes sujets mythologiques dans lesquels les corps prennent une apparence lisse et claire,et où la sensualité demeure pudique, voire évanescente. •William Bouguereau (1825-1905) illustretout particulièrement cettetendance nouvelle. Après avoirreçu une formation dans un des hauts lieux del'enseignement académique, l'atelier
de Picot, il remportele prix deRome en1850 avec son tableau Zénobie retrouvée par les bergers surles bords de l'Araxe.
Il s'oriente ensuite vers des sujets historiques etreligieux, dont le chef-d'œuvre estLaVierge entourée d'anges (musée du Petit Palais, Paris). Bouguereaudomine - avec d'autres
peintres,dont son élève Alexandre Cabanel -l'art officiel des dernières années dusiècle. • AlexandreCabanel (1823-1889) représente certes la grande tradition
classique au travers de ses peintures
d'histoire, mais également une nouvelle sensualitéproche de celledes dessinsdu maniériste Bronzino, du xvfsiècle,
avec La Naissance de Vénus (1863,
musée d'Orsay, Paris), notamment.
Ce peintre se caractériseainsi par desatmosphères voluptueuses entourant
des corps ronds et lisses aux tonalités
singulièrement douces.
Trèsrapidement caricaturé,ce style
prend l'appellation moqueuse d'« art
pompier ».
Plusieurs hypothèses sont
avancées pour expliquer ce terme,
parmi lesquelles une référenceauxcasques des Grecs et des Romains, souvent représentés, ou bien une
parenté avec les termes « pompe »
et « pompeux ».
L'apparition dusymbolisme Dès 1885, un mouvement européennouveau, le symbolisme,arrive enFrance.
Le refus du matérialisme et du progrès contemporains amène
les artistes à représenter un monde
au-delà du réel.
Lessujets
illustrés se
réfèrent généralementaux légendes
médiévales, aux rêves,jusqu'aux hallucinations ou aux angoisses. Lesthéories académiques prônentalors une étude des grands Italiens du Quattrocento (Raphaël etMichel-Ange). Et l'enseignement artistiques'oriente
vers un graphismeépuré, des jeuxde lumière mystérieuse et un abandon
de la narration. • Gustave Moreau (1826-1898),toutempreintde sa formation académique,
imposeainsi un style nouveau,sensuel
et
mystique, enillustrant les mythes
et les récits bibliques dans de largesreprésentationsorientalisanteset fantastiques(L'Apparition,1875, musée d'Orsay, Paris).Ilexerce une forte influence sursesélèves en tant que professeur àl'École des beaux-arts de 1892 à sa mort, car il chercheà développerleurs spécificités et àtransmettre unsavoir ouvert aux innovations. Ilforme les peintresles
plus audacieux de la première moitié duxx"siècle : Georges Rouault, Henri Matisseou Albert Marquet.Au cours du xix*siècle, les théories esthétiquessont remisesen question,
puis restaurées : la prédominance
du dessin sur la couleur, celle dela peinture d'histoire sur les autresgenres, du « fini» surl'esquisse. En1863, l'institution refuse quelque 3 000 œuvres sur 5 000 présentéesauSalon officiel. Cette exclusion poussera les artistes à organiser,la mêmeannée, le premier Salon des refusés, qui marquera la fin
du grand règne académique.
L'ACADEMISME DU XX' SIECLE
Dans ce climat tourmenté,l'ouvertured'esprit et la perfectiontechnique decertainsprofesseurs de l'Académie du début du xx'siècle permettentlaformation et ledéveloppement
de personnalités fortes, variéeset novatrices ausein de l'école. Gustave Moreau, notamment, initie une doctrinede l'expression personnelle.
En même
temps, le dessin sur modèle vivant est toujours pratiqué, mais
l'objectif devient l'appréhension de la notion d'esthétisme et non la reproductionde la nature. L'enseignement se tourne
vers la couleur, l'expressivité, et vers lesthéoriesissues d'une école d'arts industriels :
celles du
t.tSkTs Bauhaui S|ÉK fondé par HKjBII Walter Cropius. • En 1919,leBauhaus souhaite établir une coopération entreartisteset artisans. L'enseignement que
dispense l'institut allemand comprend un pan pratique et théoriquedanstoutes les sections des arts, puis uneinstruction pratique et formelle donnée par un artisan et un artiste dans diversateliers(peinture, sculpture, meuble, verre, métal, tissage, architecture, céramique, reliure, typographie). Des conférences surlesmatières del'art ancien etmoderne etsur la science complètent les cours.• Reprenant les innovations allemandes,les techniques de base demeurent les
éléments fondateurs de l'enseignement
académique, appliquéesdans tous lesdomaines. Ces écoles deviennent alors un système complexe,où les théories
se renouvellent rapidement, suivant
les goûts des maîtres, des marchands oudes collectionneurs. •L'académisme du xx" siècle reflète la persistance des fondements del'enseignement ainsique la variété des domaines etdes orientations. Cetterichesse estd'ailleurs reconnue par une grande part des chefsd'école
de la seconde moitiédu sièclequi ont
suivi une formation académique, tels
que Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse, Fernand Léger, Vassili Kandinsky, Paul Klee, Giorgio De Chirico, PietMondrian ou Salvador Dali (L'AngélusdeCala, 1935,Muséum of Modem Art,New York).
DES CRITIQUES ACERBES AU COURS DES SIÈCLES
• « Une peinture en gris » - AusujetdeE.Flandrin, avecl'anagramme du nom
d'Ingres.
• « Le manque de
vigueur, delargeur, de chaleur...
» - Delaborde au sujet deA.Cabanel. • « Une peinture gazeuse...
» - Huysmans au sujet de W. Bouguereau. • «Ilmet des chaînesdemontre auxdieux del'Olympe » -Degas au sujet de G. Moreau..
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