A. VIVALDI. 1678-1741 AVANT- PROPOS Si les contradictions, les drames et les orages
Publié le 17/10/2012
Extrait du document
«
si vous êtes si curieux, me dit-il, de voir ces petites filles ...
il est aisé de vous contenter.
Je suis
un des administrateurs de la maison; je veux vous y donner à goûter avec elles.
Je ne le laissai pas en repos qu'il ne m'eût tenu parole.
En entrant dans le salon qui renfermait ces beautés
si convoitées, je sentis un frémissement d'amour que je n'avais jamais éprouvé.
M.
Le Blond me présenta l'une après l'autre ces chanteuses célèbres dont la voix et le nom étaient tout ce qui m'était connu.
Venez, Sophie ...
elle était horrible.
Venez, Cattina ...
elle était borgne.
Venez,
Bettina ...
la petite vérole l'avait défigurée.
Presqu~e pas une n'était sans quelque notable défaut.
Le bourreau riait de
ma cruelle surprise.
Deux ou trois cependant me parurent passables: elles
ne chantaient que dans les chœurs.
J'étais désolé.
Durant le goûter, on les agaça, elles s'égayèrent.
La laideur n'exclut pas les grâces; je leur en trouvai.
Je me disais: on ne chante pas ainsi sans âme: elles en ont.
Enfin ma façon de voir changea si bien, que je sortis presque amoureux de
tous ces laiderons".
Mais revenons à Vivaldi.
Ces trente-huit années de travail à la "Pietà", n'ont été que très rare
ment interrompues par quelques déplacements, qui ont été motivés par le fait qu'en plus de sa car
rière de violoniste, de chef d'orchestre et de compositeur ...
Vivaldi était son propre impresario (7).
Il semble que Vivaldi est absent de Venise par périodes entrecoupées de 1718 à 1722; il dirige la chapelle du prince Hesse-Darmstadt à Mantoue.
Puis en 1723 et 1724, il présente quelques uns de ses opéras à Rome où il joue devant le pape.
Mais c'est en fait, de 1724 à 1735, qu'il est le plus longtemps absent de la "Pietà".
Période durant laquelle nous le retrouvons à Amsterdam
où il fait éditer une grande partie de ses œuvres, puis en Allemagne, et enfin dans de très nom breuses autres villes italiennes.
Enrichi et célèbre, Vivaldi tombe toutefois dans l'oubli quelques années avant sa mort.
En 1740.
il quitte Venise sans espoir d'y revenir un jour.
Il se rend à Vienne et un an plus tard, abandonné
de tous, pauvre et solitaire (il avait distribué tous ses biens), il meurt dans cette grande cité
de la Musique qui peut être fière de conserver ainsi dans ses murs les restes d'un des plus grands
compositeurs du XVIII• siècle.
Si
aujourd'hui, Antonio Vivaldi est de nouveau célèbre, c'est indirectement grâce à J.-S.
Bach!
En effet, le grand Bach, lui aussi, était resté dans l'oubli jusqu'en 1829, lorsque Mendelssohn
fît renaître son œuvre en dirigeant sa "Passion selon saint Matthieu".
Dès cette date, un grand
mouvement d'intérêt en faveur du "cantor" n'a cessé de croître et c'est en effectuant des recherches
sur l'œuvre de J.-S.
Bach qu'on découvrit une partie de l'œuvre du "prêtre roux", transcrite par
Jean-Sébastien.
Sans cette heureuse coïncidence, l'histoire de la Musique eût été privée d'une de ses plus belles pages.
LISTE DES PRINCIPALES ŒUVRES D'ANTONIO VIVALDI
ET QUELQUES NOTES SUR LES "QUATRE SAISONS"
ŒUVRES INSTRUMENTALES: 23 symphonies • 46 concertos ripieni (à mi-chemin entre le concerto grosso et la symphonie préclassique) • 75 sonates • 408 concertos de solistes dont : 222 pour violon • 103 pour différentes combinaisons d'instruments • 18 pour flûte dont la "Tempesta" et "La Natte" • 1 pour deux flûtes • 3 pour piccolo • 14 pour hautbois • 37 pour basson • 7 pour viole d'amour • 3 pour mandoline.
Parmi ces concertos, les plus célèbres sont: les 12 du "Cimenta dell'armonia" opus 8 (8), les 4 premiers de ces 12 concertos sont les "Quatre Saisons" • Les 12 de la "Cetra" opus 9 • Les 12 de la "Stravaganza" opus 4 • Les 12 de 'ï'Estro armonico" opus 3.
AUTRES ŒUVRES profanes ou religieuses; 45 opéras • 2 oratorios: "Moyses Deus Pharaonis" et "Juditha" • 28 cantates (9) et sérénades (10) • 43 arie (11).
LES "QUATRE SAISONS" D'ANTONIO VIVALDI (vers t725)
La Musique descriptive n'est pas d'une invention récente.
Bien avant
Vivaldi, et particulièrement au XVIII• siècle, il était de mode de décrire et de "peindre" en Musique.
Ainsi, Vivaldi ne s'est pas privé de ces possibilités inventives et nous a laissé un
nombre considérable de concertos du genre descriptif: un chardonneret • une chasse • la tempête en mer • la nuit, etc.
Mais
il ne fait aucun doute que sa plus grande réussite dans le genre, soit les 4 premiers concertos
de la série des 12 "Il Cimenta".
Vivaldi ne considérait pourtant pas cette œuvre comme
définitive, puisque "Il Cimenta" signifie: épreuve ou essai.
Ce sont pourtant ces 4 concertos
des "Saisons" qui ont.
le plus tôt, survécu à Vivaldi, et les "Saisons" de Joseph Haydn ainsi
que la "Symphonie pastorale" de Beethoven semblent bien, en inspiration, être les descendants.
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