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A. HONEGGER. 1892-1955 AVANT-PROPOS SEUL PARMI LES MUSICIENS DU "GROUPE DES SIX ",

Publié le 17/10/2012

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A. HONEGGER. 1892-1955 AVANT-PROPOS SEUL PARMI LES MUSICIENS DU "GROUPE DES SIX ", ARTHUR HONEGGER A FAIT L'UNANIMITÉ AUPRÈS DES VÉTÉRANS. Vincent d'Indy le tenait en haute estime ; "Seul grand tempérament de musicien" (G. Fauré); "C'est le Bach de notre époque" (A. Schweitzer) ; Honegger a su restaurer l'idée de métier, que l'on a trop oubliée. Selon lui, l'artisan, devenu véritablement trop orgueilleux et qui se considère trop aisément comme un être à part, doit rester essentiellement un artisan. Ici, l'on songe à Igor Stravinsky. Mais pour Honegger, "la musique est un art qui touche le coeur par le chemin de l'intelligence et l'intelligence par la voie du coeur". L'auteur du "Roi David" est de ceux qui ont réussi à s'imposer auprès du public parce qu'il a eu la volonté de rechercher la compréhension de la grande masse des auditeurs de bonne volonté. En dépit du grand nombre d'expériences musicales contemporaines, vouées parfois à l'échec, il a eu le mérite de penser une musique où le mélomane pouvait retrouver le fil de la tradition, sans que celle-ci pût être considérée comme synonyme d'académisme ou d'art figé. Son oeuvre prendra, dans l'avenir, une place de plus en plus importante, car l'auteur de "Pacific 231 " a su éviter, dès le début de sa carrière de compositeur, les pièges de la mode. Son souci de fuir les recettes de la facilité, son refus de la complaisance et l'importance qu'il accordait à "l'architecture musicale" qu'il n'aurait voulu à aucun prix sacrifier à des raisons d'ordre littéraire ou pictural, ont ainsi fait la preuve du sérieux et de la sincérité avec lesquels il a conçu son oeuvre. D'autre part, sa culture poétique lui permettait d'aborder la composition de mélodies sur des textes de Guillaume Apollinaire, de Cendrars, de Paul Fort et de Jean Cocteau, tandis que son éducation protestante le conduisait naturellement à illustrer en musique l'histoire biblique. "L'amour de la musique plus que l'amour du succès" fut une des règles de ce musicien qui mérite, par la composition de ses grandes fresques sonores, de voir figurer son nom dans la lignée de Jean-Sébastien Bach et de Haendel. Par son oeuvre symphonique, il a su se hausser au niveau des grandes constructions orchestrales, des travaux dont la voie fut tracée par Beethoven et Reger (1), Richard Strauss et César Franck. Le deuxième paradoxe de la carrière du musicien réside dans le fait que de son vivant, Honegger voit des oeuvres de sa production auxquelles il tient le moins, consacrées par le succès, alors que "Horace Victorieux" plaisamment comparé par un critique à un match de boxe, ne restera pas dans le catalogue des ouvrages très célèbres du maître franco-helvétique. Sans compter "Antigone", tragédie musicale en trois actes, sur les paroles de Jean Cocteau, qui est considérée par certains comme son chef-d'œuvre et qui fut reprise à l'Opéra de Paris en 1943. Passionné par le sport, la culture physique et la natation, sa "Bugatti" de course qui roule à 120 à l'heure, il aura le bonheur de voir ses trois mouvements symphoniques "Pacific 231 ", "Rugby" et "le N° 3" remporter tous les suffrages. Par contre, son drame biblique "Judith" présenté au théâtre du Jorat en Suisse, déconcerte la critique. La déclamation y a peut-être été confondue avec le sprechgesang (7). C'est en 1923 que se situe la rencontre d'Honegger avec FAURÉ, à Annecy-le-Vieux. L'ancien directeur du Conservatoire de Paris n'a pu qu'approuver la ligne de conduite adoptée par l'auteur du psaume symphonique en trois parties du "Roi David", qui fut un triomphe. Arthur Honegger, qui a reçu les conseils de son maître Gédalge, contrepointe partout. Chez son dentiste, tête renversée, la patient rumine quelques idées contrapuntiques et, profitant d'un moment où l'opérateur s'arrête un temps pour laisser sécher l'amalgame, se précipite sur un crayon pour noter sur un papier quelques lignes musicales. En 1926: mariage d'Honegger avec ANDRÉE VAURABOURG qui crée le concertino pour piano et défendra la réputation de son génial mari aux U.S.A. De cette union naîtra une petite fille Pascale. En 1928, RAVEL reçoit ses amis à Montfort. Parmi ceux-ci, Honegger, qui reconnaîtra chez l'auteur du "Boléro" "la maîtrise du style instrumental, passant avec aisance du contrepoint à la mélodie accompagnée ". PAUL VALÉRY tire du mythe d'Amphion un mélodrame; le public n'accueille pas cet ouvrage comme l'auteur du livret l'avait espéré. Le poète loue publiquement son musicien, pour qui l'architecture des ouvrages ne doit jamais être sacrifiée à des "raisons d'ordre littéraire ou pictural ". Honegger, à cette époque, était "petit et trapu, de forte encolure, de charpente athlétique... De dos, l'allure est massive encore davantage. De face, le visage illuminé, avec le front d'une magnifique ampleur, les yeux sombres profonds ou charmants, les cheveux libres et non désordonnés" (A. Georges). On l'imagine bien ainsi conduisant un orchestre, ou, serrant la pipe entre ses dents, en train de chercher l'idée qui le mènera à l'écriture rapide d'une esquisse de symphonie au cours de nuits d'insomnies. On songe à Mermoz ou à Saint-Exupéry. Comme ce dernier, il poursuit à travers son oeuvre le r&e...
honegger

« Le deuxième paradoxe de la carrière du musicien réside dans le fait que de son vivant, Honegger voit des œuvres de sa production auxquelles il tient le moins.

consacrées par le succès, alors que "Horace Victorieux· plaisamment comparé par un critique à un match de boxe, ne restera pas dans le catalogue des ouvrages très célèbres du maître franco-helvétique.

Sans compter "Antigone··.

tragédie musicale en trois actes, sur les paroles de Jean Cocteau, qui est considérée par certains comme son chef-d'œuvre et qui fut reprise à l'Opéra de Paris en 1943.

Passionné par le sport, la culture physique et la natation, sa "Bugatti· de course qui roule à 120 à l'heure, il aura le bonheur de voir ses trois mouvements symphoniques ·Pacifie 231 •.

"Rugby" et "Je N° 3" remporter tous les suffrages.

Par contre, son drame biblique "Judith" présenté au théâtre du Jorat en Suisse, déconcerte la critique.

La déclamation y a peut-être été confondue avec le sprechgesang (7).

C'est en 1923 que se situe la rencontre d'Honegger avec FAURÉ, à Annecy-le-Vieux.

L'ancien directeur du Conservatoire de Paris n'a pu qu'approuver la ligne de conduite adoptée par l'auteur du psaume symphonique en trois parties du "Roi David", qui fut un triomphe.

Arthur Honegger, qui a reçu les conseils de son maître Gédalge, contrepointe partout.

Chez son dentiste, tête renversée, la patient rumine quelques idées contrapuntiques et, profitant d'un moment où l'opérateur s'arrête un temps pour laisser sécher l'amalgame, se précipite sur un crayon pour noter sur un papier quelques lignes musicales.

En 1926: mariage d'Honegger avec ANDRÉE VAURABOURG qui crée le concertino pour piano et défendra la réputation de son génial mari aux U.S.A.

De cette union naîtra une petite fille Pascale.

En 1928.

RAVEL reçoit ses amis à Montfort.

Parmi ceux-ci, Honegger, qui reconnaîtra chez l'auteur du "Boléro· "la maîtrise du style instrumental.

passant avec aisance du contre­ point à la mélodie accompagnée·.

PAUL VALÉRY tire du mythe d'Amphion un mélodrame; le public n'accueille pas cet ouvrage comme l'auteur du livret l'avait espéré.

Le poète loue publiquement son musicien, pour qui l'architecture des ouvrages ne doit jamais être sacrifiée à des "raisons d'ordre littéraire ou pictural".

Honegger, à cette époque, était "petit et trapu.

de forte encolure.

de charpente athlétique ...

De dos, J'allure est massive encore davantage.

De face, le visage illuminé.

avec Je front d'une magni­ fique ampleur.

les yeux sombres profonds ou charmants.

les cheveux libres et non désordonnés • (A.

Georges).

On l'imagine bien ainsi conduisant un orchestre, ou, serrant la pipe entre ses dents, en train de chercher l'idée qui le mènera à l'écriture rapide d'une esquisse de symphonie au cours de nuits d'insomnies.

On songe à Mermoz ou à Saint-Exupéry.

Comme ce dernier, il poursuit à travers son œuvre le rêve d'un monde idéalisé.

PAUL CLAUDEL a écrit: "La vérité est que d'être ou n'être pas chrétien, cela change du tout au tout notre position à l'égard de cette réalité idéale qu'est le domaine de la musique·.

Il semble qu'Honegger saisira mieux le sens de sa forte vocation dès le moment où, après l'admirable Concerto pour violoncelle et Sémiramis, il lui faudra renouer avec l'oratorio.

C'est en 1935 "Jeanne au bûcher·.

Au départ, il y a l'heureuse rencontre de la danseuse Ida Rubinstein et du groupe de !3 Sorbonne ·Les Théophiliens", animés par JACQUES CHAILLEY.

Naît alors l'idée d'un drame, autour de l'existence d' "une petite paysanne ignorante qui ne savait signer que d'une croix, tout de même en lettres de sang et d'or·.

Un autre oratorio préfigurera étrangement les événements de la seconde guerre mondiale.

Il n'est plus question de chants de joie.

Honegger peint à larges traits ses fresques chorales, en pensant aux grands théâtres de bois semblables à celui d'Oberammergau en Bavière, où les Passions sont jouées depuis le XVII• siècle.

C'est Hans Holbein (8), auquel on a attribué les célèbres "Danses des Morts" de Bâle, qui fournira le prétexte à la composition de cette œuvre pour voix et orchestre et dont les parties sont empruntées à la Bible de Paul Claudel.

Comme dans "Judith" et "Antigone", la prosodie (9) de cette "danse" étonne le public par la façon dont elle utilise les anacrouses et les désinences.

1942 -1955 (50 ANS -63 ANS) e PARIS "'L'ÉTERNEL EST MA LUMIÈRE" Le ciel s'est assombri sur l'existence des Français, dont Honegger reste solidaire.

Professeur à l'École Normale de Musique, à quelques mètres de l'hôtel où habita GOUNOD, et enseignant la composition dans une salle qui porte aujourd'hui son nom, il ne lui faudra guère de temps, après son cours pour regagner son atelier glacial (à cause de la pénurie de charbon), atelier que l'on peut voir au 71, boulevard de Clichy, à Paris.

Parmi ses élèves, LAN DOWSKY et XÉNAKIS sont aujourd'hui célèbres.

C'est en 1943 qu'Arthur Honegger collabore au "Soulier de satin" de Claudel.

Pendant plusieurs années, le nom du musicien avait figuré sur les listes des compositeurs occidentaux à rejeter: nous sommes sous l'occupation allemande, et la légation suisse doit intervenir pour que l'auteur du "Roi David" soit réhabilité.

Honegger reprend la plume comme critique et ses livres de musi-. »

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