: En quoi ce passage est-il une parodie des romans de chevalerie et une satire de la religion ?
Publié le 28/06/2022
Extrait du document
«
Problématique : En quoi ce passage est-il une parodie des romans de chevalerie et une satire de la
religion ?
I.
Une parodie du combat épique avec l’utilisation du registre burlesque.
A/.
Un spectacle macabre qui mobilise les sens
Il y a un jeu poétique avec les allitérations en R, « écrabouillait, rompait »,→ qui suggère le bruit de
la scène et le côté très sanglant et donc très vivant.
On entendrait presque le bruit atroce des corps
qui se fracturent sous les coups de Frère Jean.
Les locutions « Aux uns » « aux autres » → opèrent un balancement →qui suggèrent différentes
perspectives au lecteur.
On a une vue cinématographique qui donne un côté dynamique à la scène.
Un côté visuel est aussi suggéré par des images fortes comme la comparaison.
« Il écrabouillait
comme un chien » ou encore l’image hyperbolique, « la tête en mille morceaux ».
→ Accentue la
dimension brutale et sanglante de la scène.
Pour compléter le côté très visuel de la scène Rabelais prolonge ses descriptions anatomiques → qui
accentuent le côté macabre de la scène mais qui montrent le savoir médical de Rabelais comme un
clin d’œil à son parcours.
B/.
Un combat sanglant aux allures burlesques
Rappel : Le registre burlesque s’appuie souvent sur la farce et la plaisanterie.
Ce registre littéraire
est caractérisé par l’emploi de termes comiques familiers pour évoquer des choses nobles et
sérieuses, ici en l’occurrence, on évoque une guerre.
Il y a un certain plaisir pour l’énumération des parties du corps chez Rabelais « les reins », « les
omoplates », « les ischios », « la suture lambdoïde » et développe un champ lexical de la dislocation
des membres précis « démoulait » « émiettait » « désagrégeai » « disloquait » « déboîtait » → Ce
mélange de violence et de précision anatomique, avec l’énumération qui semble s’accentuer, va
créer un effet comique (par le décalage)
La tournure hypothétique avec le « si » répété à 3 reprises → montre que frère Jean est capable
d’être alerte dans différentes circonstances de bataille, ce qui lui confère donc déjà le statut d’héros
extraordinaire un peu à part.
Chacune de ces phrases sont introduites par une proposition subordonnée circonstancielle de
condition qui précède à chaque fois une proposition principale.
Les propositions principales vont
amener une chute inattendue qui va faire sourire le lecteur.
→ Dans La première, « on lui
écrabouillait l’épine », dans la 2e « Ils le frappaient ».
Dans la 3e, « il l’empalait par le fondement avec
son bâton ».
→ On a ici des verbes à l’imparfait qui suggèrent des actions qui s’inscrivent dans la
durée et évoquent l’atrocité du geste répété et bestial de frère Jean, face à des ennemis qui tentent
de le fuir.
Rabelais nous parle du bas corporel afin de susciter le rire chez le lecteur.
Il s’agit d’un héritage de la
farce et du carnaval qui consiste ici à parler de ce dont on ne parle pas habituellement→ On peut
relever « par le fondement » « par les couilles », « le boyau de cul », « les tripes »→ Cela accentue la
dimension burlesque de la scène → parodie du combat épique
C/.
Le portrait d’un moine impitoyable bien loin de la figure traditionnelle du moine
Un combattant redoutable.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Mélusine, fée des romans de chevalerie et des légendes poitevines qui en firent l'ancêtre de la maison des Lusignan (mère des Lusignan, puis par corruption mère Lusigne et Mélusine).
- Parodie d'un roman de chevalerie, écriture d'invention.
- LES ROMANS DE CHEVALERIE (Histoire de la littérature)
- Point de passage : Juin 1944 : le débarquement en Normandie et l’opération Bagration
- Relationship between religion, spirituality, and young Lebanese university students’ well-being.