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Wassily Kandinsky

Kandinski Wassily (Moscou 1866 - Neuilly-sur-Seine 1944) Peintre russe. Fondateur, avec Marc et Macke, du "Blau Reiter" à Munich, il fut un des pères de l'art abstrait : en se basant sur l'improvisation, il aboutit à l'abstraction en renonçant entièrement à représenter l'objet. Son analyse des formes et des couleurs, des significations abstraites, s'exerça parallèlement à une réflexion théorique qui culmina dans la publication en 1912 du volume "Du spirituel dans l'art" : le titre indiquait déjà quelle était la teneur de son abstraction, colorée d'une veine lyrique et symbolique. On peut considérer Point et ligne par rapport à la surface (publié en 1926) comme le symbole de son enseignement et des nouvelles règles qui présidaient à la liberté de création. Son travail sur le langage s'effectuait dans des termes nettement d'avant-garde, dans l'acceptation de la pleine autonomie des signes et des couleurs.


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Après avoir entrepris des études de droit, le peintre français d’origine russe Wassily Kandinsky s’orienta vers la peinture à l’âge adulte, stimulé par la vision des tableaux de Monet et des impressionnistes. Il partit donc pour Munich, en 1896, pour y fréquenter l’Académie et se consacrer surtout aux estampes et aux esquisses qui dénotent de fortes influences du Jugendstil. De 1908 à 1910, l’artiste séjourna à Murnau, en Haute-Bavière, s’intéressant à la peinture de paysages et manifestant dans les œuvres de ces années-là un attrait particulier pour les œuvres de Gauguin et des peintres fauves. Durant cette même période, le peintre entreprit une série d’œuvres intitulées Improvisations et à travers lesquelles, en 1909 et 1910, il atteignit une liberté formelle absolue du langage abstrait. C’est à cette époque que remontent des tableaux aussi célèbres que fondamentaux pour l’évolution de l’art contemporain comme l’Aquarelle abstraite (Musée National d’Art Moderne, Paris), Improvisation II, (Moderne Museum, Stockholm), Improvisation IV (Staadtische Galerie, Munich). En 1911, l’artiste fonda avec Franz Marc et August Macke le mouvement d’art abstrait Der Blaue Reiter, pour lequel Kandinsky élabora en 1912 l’Almanach. Avec les autres maîtres de ce mouvement, le peintre exposa à plusieurs reprises à Berlin et à Munich. L’activité picturale de Kandinsky fut soutenue par une élaboration théorique complexe qui se concrétisa par la publication d’un essai, Du spirituel dans l’art, en 1912. L’auteur y exprime les concepts qui sont à la base de sa vision artistique et les motivations qui l’avaient poussé à abandonner le langage figuratif pour l’art abstrait. En 1918, le peintre fit publier une sorte d’autobiographie intitulée Regards rétrospectifs, dans laquelle sont expliqués les procédés de création qui l’ont conduit à élaborer son langage abstrait. Rentré en Russie en 1914, Kandinsky enseigna aux Ateliers artistiques de l’Etat en 1918 et fonda l’Académie des sciences artistiques en 1921. Quelques mois plus tard, le peintre retourna en Allemagne et se rapprocha du Bauhaus par le biais de son ami Paul Klee, s’occupant non seulement de peinture, mais aussi de scénographie et de théâtre. Kandinsky passa les dernières années de sa vie dans la ferveur de sa maison de Neuilly-sur-Seine, dans la banlieue parisienne, où il mourut en 1944.

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Considéré comme le maître d’œuvre de l’art abstrait, Wassily Kandinsky manifeste dès ses premières œuvres, encore liées à l’art figuratif, une sensibilité chromatique particulière qui l’orienta d’abord vers la peinture des impressionnistes, puis vers les maîtres fauves et les expressionnistes. Tout comme eux, Kandinsky exalte la force communicative de la couleur qui devient son principal moyen d’expression picturale. Les paysages exécutés à Murnau, qui anticipent ses premières œuvres abstraites, sont caractérisés par le choix d’un chromatisme brillant, aux tons fortement contrastés. Sur ses tableaux abstraits, les signes et les couleurs transmettent des émotions et des sensations que le spectateur perçoit instinctivement, sans être relayées par une compréhension rationnelle. La peinture, que Kandinsky élabore selon sa sensibilité personnelle, traduit en images ce que la musique exprime à travers les sons ; la volonté d’assimiler peinture et musique est également mise en évidence par les titres de plusieurs de ses œuvres comme par exemple Improvisation II, Marche funèbre, inspirées par des morceaux musicaux. Après son rapprochement du Bauhaus, dans les années 1920, Kandinsky semble adhérer à un langage abstrait plus rigoureux, composé de formes géométriques, correspondant à la théorie exposée dans son essai intitulé Point et ligne par rapport à la surface, publié en 1926.


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Ce tableau, intitulé Improvisation XII ou Le Cavalier, a été exécuté par Wassily Kandinsky en 1910, année au cours de laquelle l’artiste, père de l’abstraction, exécute sa première aquarelle non figurative.
Dans le tableau de la Pinacothèque de Munich, les objets perdent leur identité naturaliste pour devenir simples contrastes de couleur et de lumière et aboutir à la libération de l’art de l’esclavage de l’imitation. La couleur et les formes abstraites, assemblées sur la toile en suivant le même principe créateur qu’une improvisation musicale, deviennent ainsi une forme de communication des émotions qui atteignent le spectateur par le biais des sensations visuelles.

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La silhouette du cavalier sur son cheval est encore reconnaissable, malgré la liberté formelle qui caractérise le tableau.

Les deux figures ont leurs contours marqués par des lignes noires, et elles sont colorées par des tonalités intenses où prédominent le rouge et le bleu.

La figure du cavalier, symbole de l’énergie vitale, a pour toile de fond des bandes de couleur allant du blanc au violet, qui forment une sorte d’immense arc-en-ciel.

Les rayons du soleil pointent dans un coin, en haut à droite.

La couleur est étalée d’une manière nerveuse et décidée, à larges touches sur lesquelles le peintre réintervient parfois avec d’autres couleurs. 

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L'œuvre est caractérisée par un espace de vastes dimensions, dont l’impression provient du fond blanc qui occupe le côté droit du tableau, assimilable à la luminosité d’un espace ouvert.

Les bandes de couleur disposées en diagonales en haut à gauche donnent l’impression du mouvement du cavalier.

Celui-ci, qui est le sujet principal du tableau, occupe le centre de la toile. 

Le buste du cavalier et le cou penché du cheval forment une seule diagonale continue qui contraste avec les diagonales du fond et les compense.

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Le tableau de la pinacothèque de Munich fait partie d’une série nombreuse d’œuvres intitulées Improvisation, que Kandinsky peignit entre 1909 et 1913, au moment où il abandonnait progressivement la figuration pour aboutir à la peinture abstraite.

Le thème du cavalier revient souvent dans les œuvres de Kandinsky qui, avec Paul Klee, Franz Marc et d’autres peintres, promut un mouvement artistique visant à dépasser la tradition impressionniste, mouvement appelé Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu) ; ce sujet est représenté en vertu d’un langage encore figuratif dans un tableau de 1903, tandis que dans le croquis exécuté en 1911, année de fondation du Blaue Reiter, la tendance à l’abstraction est déjà évidente.

Si d’une part le recours à un coloris intense et violent rapproche la peinture de Kandinsky de celle des Fauves et des expressionnistes, de l’autre cette peinture trouve un illustre précédent également dans la peinture de Van Gogh, comme on peut le relever en comparant par exemple une œuvre de jeunesse de l’artiste russe avec les vues champêtres de l’artiste hollandais.


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