Devoir de Philosophie

VAN EYCK, Jan

VAN EYCK, Jan (Maaseik, v. 1390-Bru-ges, 1441). Peintre flamand, il est considéré à la fois comme un précurseur et un maître de l'art flamand. S'il n'a probablement pas été l'inventeur de la peinture à l'huile, son apport dans l'évolution de ce procédé a été considérable. Au service de Jean de Bavière, comte de Hollande (1422-1424), il s'installa à Bruges puis entra au service de Philippe III le Bon, duc de Bourgogne. Il entreprit, aidé peut-être de son frère Hubert Van Eyck, le grand retable de l'Agneau mystique (cathédrale Saint-Bavon, Gand) qui, par l'équilibre de sa composition, la précision des détails et l'éclat des couleurs, en font l'un des chefs-d'oeuvre de la peinture européenne. Ses autres oeuvres sont surtout consacrées au thème de la Vierge : la Vierge au chancelier Rolin ou Vierge d'Autun (v. 1435, Paris, Louvre) ; la Vierge au chanoine Van der Paele (1436, Bruges). Les Époux Arnolfini (1434, National Gallery) et Marguerite Van Eyck (Bruges, 1439) annoncent le portrait moderne.

Van Eyck, Jan (Maastricht ?, vers 1390 - Bruges 1441)

Actif à la Haye dès la fin des années 1420, Jan Van Eyck est au service de Jean de Bavière entre 1422 et 1424. C'est de cette époque que datent les miniatures de quelques pages d'un Livre d'heures (Turin, Musée municipal), où l'artiste se révèle comme le véritable initiateur de la nouvelle peinture flamande, désormais entièrement dégagée de la tradition gothique des Pays-Bas. En 1425, il se trouve à la cour de Philippe III de Bourgogne, qui lui confie des tâches diplomatiques et des missions qualifiées de secrètes. A Tournai, en 1427-28, il est probablement en contact avec Robert Campin et Roger Van der Weyden. Entre l'automne 1428 et la fin de l'année suivante, il participe à l'ambassade envoyée par le duc de Bourgogne à Lisbonne, pour demander au roi Jean Ier la main de sa fille Isabelle. Au retour de ce voyage dans la péninsule ibérique, il s'établit à Bruges, ville dans laquelle il résidera jusqu'à sa mort. En 1432, il achève la réalisation du polyptyque de l'Agneau mystique, commencé par son frère Hubert pour l'église de Saint-Bavon à Gand, véritable jalon de la peinture flamande de la Renaissance. Au cours des années suivantes, il peint d'autres chefs-d'oeuvre comme le portrait des époux Arnolfini, en 1434 (Londres, National Gallery), la Madone au chancelier Rolin (Paris, Louvre), ou la Madone du chanoine Van der Paele (1436, Bruges, Musée municipal). Les figures peintes par Van Eyck s'insèrent dans un espace qui est le résultat de recherches et d'observations empiriques, et non de l'application des lois de la perspective mathématique de type italien ; mais ces oeuvres sont toujours marquées par une certaine monumentalité, où les détails sont représentés de façon naturaliste, en maintenant l'attention sur les reflets et les variations de la lumière. On relève cette même capacité d'évocation dans les portraits, comme ceux de l'Homme au turban (Londres, National Gallery), du Cardinal Albergati (Vienne, Kunsthistorisches Museum) ou de Giovanni Arnolfini (Berlin, Staatliches Museum). Du vivant de l'artiste, ses contemporains sont déjà frappés par sa capacité à traduire de façon admirable les multiples aspects du spectacle de la nature, et par la qualité lumineuse et translucide des couleurs qu'il utilise. Dans ce sens, la réputation de Van Eyck est immense, et son oeuvre exerce une influence considérable sur la peinture européenne.

[810]
Jan van Eyck joua un rôle prépondérant pour le développement de la peinture flamande tout en marquant le dépassement des conceptions médiévales pour atteindre une vision concrète et vraie de la réalité. A travers la lumière et une conception de l'espace rationnelle et unitaire, Van Eyck représente un monde où le paysage et la figure humaine, le grand et le petit, ont la même valeur et doivent donc être représentés avec la même attention dans l'analyse. Egalement habile portraitiste, Van Eyck traduisit en termes laïcs le thème sacré qui connut un grand succès auprès des commettants très cultivés de la cour de Bourgogne ainsi qu'auprès des riches marchands qui travaillaient dans les Flandres. Enfin, les œuvres de ce peintre flamand eurent une grande importance pour l'évolution de l'art européen de la Renaissance et le nom de l'artiste fut célébré par les historiographes italiens dès la fin du XVe siècle.

[610]
Ce tableau à sujet sacré fut exécuté pour Nicolas Rolin, puissant chancelier de la cour de Philippe le Bon, souverain des Flandres et de Bourgogne.

Il s'agit d'une des œuvres les plus représentatives de la Renaissance flamande, époque marquée, comme en Italie, par la redécouverte de la nature et de la dignité de l'homme.

L'auteur en est Jan Van Eyck, grand artiste qui figura parmi les promoteurs du renouveau de la peinture flamande du XVe siècle, très apprécié à la cour de Bourgogne, où il travailla longtemps.

Cette peinture constitue un des premiers exemples de peinture à l'huile, technique qui permettait à Van Eyck de procéder par glacis, en obtenant de très délicates modulations de la lumière et de la couleur.

[510]
Ce tableau, à sujet sacré, représente la Vierge couronnée par un ange et montrant l'Enfant Jésus au commanditaire de l'œuvre, Nicolas Rolin.

L'homme porte des vêtements élégants garnis de fourrure et prie à genoux devant l'image sacrée qui a l'air d'une apparition. Contrairement à ce qu'exigeait la tradition médiévale, c'est-à-dire que soit appliquée une rigoureuse hiérarchie des dimensions selon l'importance des personnages représentés, dans ce tableau de Van Eyck il n'y a aucune différence de taille entre le commanditaire et la Vierge, ce qui fait apparaître l'importance que la Renaissance accordait à l'homme.

Situant le thème sacré dans une dimension terrestre, la scène se déroule dans un lieu somptueux ouvert sur un paysage aéré.

L'architecture s'enrichit de chapiteaux sculptés et de vitraux colorés qui rappellent une église.

Avec une précision admirable, Van Eyck représente les ors et les étoffes des vêtements au premier plan, mais aussi les architectures figurant dans le paysage en toile de fond, les petites silhouettes qui marchent le long des remparts, les paons, la végétation.

Il est possible que la ville représentée en toile de fond soit Autun, patrie du chancelier Rolin et ville où se trouvait le tableau avant d'arriver au Louvre.

[410]
La composition est agencée en vertu d'un critère de symétrie, qui prévoit la représentation spéculaire des personnages, avec un espace central dégagé.

De la sorte, le regard du spectateur est attiré par la luminosité du paysage à l'arrière-plan, où se situe le point de fuite de l'agencement perspectif.

L'impression d'éloignement des montagnes est donnée non seulement par leurs dimensions réduites, mais aussi par la brume qui enveloppe et estompe les formes.

Le niveau de la pièce dans laquelle se déroule la scène est surélevé par rapport aux architectures de l'arrière-plan.

L'impression d'espace de la pièce est donnée par la succession des arcades et des colonnes qui se répètent des deux côtés.

L'effet de perspective est également accentué par le sol en damiers, qui sépare l'espace céleste de la dimension terrestre par une rangée de carreaux.

[310]
L'interprétation terrestre du thème sacré telle qu'elle résulte du tableau du Louvre sera reprise dans le tableau peint pour le chanoine Van der Poele en 1436, actuellement au Musée de Bruges.

Les deux tableaux illustrent le talent exceptionnel de l'artiste flamand en tant que portraitiste. Il exerça cette activité avec succès, comme le confirment les portraits actuellement conservés dans différents musées.

Parmi les œuvres à sujet sacré, c'est toutefois le polyptyque de L'Adoration de l'Agneau mystique qui se distingue par sa majesté et sa complexité. Conservé dans l'église Saint Bavon de Gand, il a été peint par Jan Van Eyck en collaboration avec son frère Hubert, en 1432.

L'art de Van Eyck, admirable par ses qualités et son caractère innovateur trouve des échos chez d'autres peintres flamands de la première moitié du XVe siècle, comme le Maître de Flémalle, identifié comme Robert Campin, et Petrus Christus. D'ailleurs, celui-ci collabora probablement avec Van Eyck, désormais âgé.

Liens utiles