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TURNER, William

TURNER, William (Londres 1775- id., 1851). Peintre et aquarelliste britannique. Essentiellement paysagiste, Turner élabora un style original en faisant presque disparaître les formes et les contours de ses sujets par des effets atmosphériques (frémissements du vent et de l'eau, infimes variations de la lumière à l'aube ou au crépuscule). Ses recherches le firent considérer comme un précurseur de l'impressionnisme mais aussi de l'art abstrait. Issu d'un milieu très modeste, il étudia à partir de 1789 à la Royal Academy puis commença d'exposer des peintures à l'huile où s'exprimait avec force sa vision romantique de la nature. Influencé par Poussin et plus encore par Le Lorrain, Turner évolua progressivement vers un style plus personnel, cherchant à rendre, par des couleurs intenses, les effets de l'atmosphère {Matin de givre, 1813, Londres, Tate Gallery). Un voyage en Italie (1819) détermina l'élaboration de son style, les formes perdant de leur consistance et disparaissant au profit d'une lumière aux couleurs pures {Musique de Petworth, 1830, Londres, Tate Gallery ; L'Incendie du Parlement, 1835, Cleveland, Muséum of Art ; Pluie, vapeur et vitesse, 1844, Londres, National Gallery). Turner avait acquis en Angleterre une grande notoriété et il avait ouvert à partir de 1804 sa propre galerie.

Turner Joseph Mallord William
(Londres 1775-1851)

Peintre anglais. Considéré comme l'un des représentants les plus significatifs de la peinture romantique, Joseph Mallord William Turner révèle un talent très précoce, et en 1789, entre à la Royal Academy de Londres. Sa carrière fulgurante se déroule toute entière à l'intérieur de l'institution académique, où, contrairement à celle de John Constable, son oeuvre reçoit de nombreux prix et témoignages. Après s'être consacré à la gravure et à l'aquarelle pendant ses premières années, il se tourne en 1796 vers la peinture à l'huile. Dans la première phase de son activité, il opère dans le cadre de la tradition topographique, reproduisant les lieux visités au cours de ses vagabondages à travers les campagnes anglaises. De sa passion pour les voyages, qui l'accompagnera toute sa vie, naissent une prédilection pour le paysage, et le grand nombre de croquis et d'aquarelles pris sur le vif, qui sont le point de départ pour l'exécution ultérieure de gravures ou de tableaux à l'huile. Peintre cultivé et curieux, Turner a une profonde admiration pour la peinture de goût classique de Nicolas Poussin et de Claude Lorrain, mais il étudie avec autant d'intérêt les recherches de Rembrandt et la Théorie des couleurs de Goethe, qui constitue une base importante pour ses recherches sur la lumière. Le lien de Turner avec la culture philosophique et figurative du XVIIIème siècle, se traduit dans son intérêt pour la poétique du pittoresque et pour la peinture anglaise de Joshua Reynolds, Thomas Gainsborough et des autres peintres de cette génération. L'étude des aquarelles du paysagiste J.R. Cozens est décisive pour l'évolution de sa recherche : c'est de lui que Turner apprend à transcender la donnée naturelle pour arriver à une vision plus libre et lyrique du paysage. Sa prédilection pour la représentation de cataclysmes naturels, évidente dans ses oeuvres de jeunesse, traduit l'adhésion du peintre à la poétique du sublime (Le naufrage, Londres, Tate Gallery ; Le Col du Saint-Gothard, 1803, Londres, British Museum), théorisée par le philosophe Emmanuel Kant dans sa Critique du Jugement de 1790.
Pendant les années suivantes, sans jamais oublier la leçon des maîtres du passé, Turner élabore progressivement un style personnel, concentrant son attention sur le rendu des effets d'atmosphère et de la lumière. Même dans ses tableaux à sujet historique et mythologique, son intérêt se fixe sur le paysage, sur le rendu des valeurs d'atmosphère, et souvent sur les aspects les plus dramatiques et "sublimes" de la nature (Tourmente de neige : Hannibal et son armée franchissant les Alpes, 1812, Londres, Tate Gallery). Son premier voyage en Italie (1819), où il visite Venise, Rome, et Naples, lui révèle la luminosité intense de l'atmosphère italienne, expérience déterminante pour l'évolution de son style. Pendant les années suivantes, il fait d'autres voyages, en Ecosse, en France, en Suisse. Au cours de ses séjours en Italie, il retourne à Venise qu'il immortalise dans des vues magnifiques (Venise du canal de la Giudecca, 1840, Londres, British Museum ; San Benedetto : vue vers Fusina, 1843, Londres, Tate Gallery). A cette époque, sa recherche sur la lumière et sur la couleur devient de plus en plus fondamentale : l'espace de la composition se libère de tout l'agencement traditionnel en perspective, les formes perdent leur consistance et leur contenu, alors que la lumière et les couleurs pures deviennent les véritables protagonistes du tableau. C'est ainsi que naissent des chefs-d'oeuvre comme L'incendie de la chambre des lords (1835, Cleveland, Museum of Art) ; Intérieur à Petworth, 1827 env., Londres Tate Gallery) ; Tourmente de neige (1842, Londres, National Gallery). L'oeuvre qui marque le mieux la conquête de l'artiste d'une vision intensément moderne est Pluie, vapeur et vitesse (1844, Londres, National Gallery), première peinture importante représentant un train. Les résultats presque abstraits auxquels arrive Turner dans les oeuvres de la maturité, suscitent les perplexités du public et les critiques de la presse spécialisée. Le seul encouragement vient du très jeune poète John Ruskin, qui dans ses Peintres modernes (1834-60) offre une analyse perspicace de l'oeuvre de Turner. Le manque de réalisme et la composante "lyrique" de sa peinture seront critiqués par les impressionnistes, qui apprécieront par contre l'objectivité de la vision de Constable.

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