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Toulouse-Lautrec, Henri de (Albi, 1864 - Malromé, 1901)

Toulouse-Lautrec, Henri de 
(Albi, 1864 - Malromé, 1901)

Peintre français. Appartenant à une famille de l'ancienne noblesse, Toulouse-Lautrec commence à dessiner à quatre ans, en manifestant des prédispositions précoces pour l'art. Fragile de constitution, il se fracture les deux jambes pendant son adolescence, ce qui compromet le développement normal des membres inférieurs et produit une difformité permanente. Dans les années 1882-84, il fréquente à Paris les ateliers des peintres académiques Bonnat et Cormon, et commence en même temps à étudier les tableaux des Impressionnistes, en particulier ceux d'Edgar Degas. Il se lie également d'amitié en 1886 avec Vincent van Gogh. Vers la fin de cette décennie, il commence à fréquenter avec assiduité les lieux de rendez-vous nocturnes de Montmartre, parmi lesquels le très célèbre Moulin-Rouge, ouvert en 1889. Le sujet favori de ses toiles est l'humanité diverse et colorée qui anime les salles de bal, les maisons closes, et les théâtres (Au Bal du Moulin de la Galette, 1889, Chicago, Art Institut ; Jane Avril dansant, vers 1892, Paris, Musée d'Orsay ; Au salon de la rue des Moulins, vers 1894, Albi, Musée Toulouse-Lautrec). Des chanteuses et des danseuses célèbres comme Jane Avril, Yvette Guilbert, et La Goulue, sont représentées à plusieurs reprises par l'artiste, qui réalise aussi les affiches publicitaires de leurs spectacles (Yvette Guilbert salue le public, 1894, Albi, Musée Toulouse-Lautrec ; Au Bal du Moulin-Rouge, La Goulue et Valentin le Désossé, 1895, Paris, Musée d'Orsay). Le coup de pinceau rapide, emprunté aux Impressionnistes, se marie avec la plus grande liberté à l'étalement à plat de coloris brillants, marqués par des contours nerveux, qui définissent les figures. L'intérêt de Toulouse-Lautrec pour l'art japonais influence toute son œuvre, et il est particulièrement manifeste dans les affiches, caractérisées par une stylisation marquée et par un étalement uniforme des couleurs. Ces éléments, ainsi que la prédilection du peintre pour les contours linéaires et incisifs, dénotent des affinités de Toulouse-Lautrec avec le goût naissant de l'Art nouveau (carton pour le vitrail de Tiffany, Musée d'Orsay).


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Le triste événement qui marqua la vie de Toulouse-Lautrec influença profondément son évolution artistique. Le maître français est souvent considéré comme l'inventeur de l'art graphique publicitaire. D'autre part, le monde du théâtre, des cafés, du cirque, des soubrettes, et des "bordels" fait partie de ses sujets préférés. Cette prédilection pour des thèmes quotidiens sans grandeur représente la continuité qui le rattache aux Impressionnistes. Toutefois, contrairement à la vision superficielle des maîtres de ce mouvement, Toulouse-Lautrec offre une représentation désenchantée et incisive de la réalité, frôlant même le ton satirique. Ses œuvres attestent son goût du dessin et son incisivité dans la linéarité qui caractérise ses figures, définies par de faibles contours et par des touches de couleurs homogènes. 

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Cette peinture est due à Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec Monfa, célèbre peintre français d'origine noble, mais dont l'existence sera marquée par une infirmité physique et un état de santé précaire.
Le tableau représente une clownesse bien connue à Paris dans le monde du spectacle, assidûment fréquenté par le peintre. Toulouse-Lautrec réalisa de nombreuses affiches illustrées, souvent considérées comme une des premières formes de l'art publicitaire, destinées à des lieux de rendez-vous et à des spectacles parisiens.

Fasciné par la peinture des Impressionnistes, le jeune Toulouse-Lautrec choisit une peinture où la ligne a la plus grande importance. Les images sont en aplat, sans doute sous l'influence de la peinture japonaise, connue en Europe vers la fin du XIXe siècle grâce au commerce des estampes.

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La peinture représente Cha-U-Kao, danseuse du Moulin Rouge, et clown très connu. Son nom signifie naturellement Chahut Chaos, d'après le titre d'une danse frénétique à la mode à ce moment-là.

La femme est assise dans sa loge, devant sa table de toilette.

Le caractère familier de la scène est rendu par les gestes vifs de la femme, représentée au moment où elle se prépare pour le spectacle.

Cha-U-Kao porte de larges pantalons bleus et un corsage décolleté, sur lequel elle en train d'enfiler un grand volant jaune.

Les touches rapides qui dessinent le grand volant traduisent bien sa consistance vaporeuse.

La toilette du clown est complétée par le couvre-chef insolite et curieux.

Le profil intense est traduit par des contours nets et nerveux.

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Presque toute la surface du tableau est occupée par le corps immense et étalé de la femme assise.

Toute recherche de représentation concrète de l'espace est abolie dans les détails représentés au premier plan, où le siège rouge sur lequel la femme est assise n'a qu'une valeur décorative.

En revanche, l'impression d'espace provient de la représentation des objets au deuxième plan et de la torsion du corps de Cha-U-Kao, vue de dos.

En outre, le volume et la consistance du corps féminin sont évoqués par la forme du volant qui l'enveloppe.

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La toile fait partie d'une très nombreuse série d'œuvres réalisées par Toulouse-Lautrec et consacrées au monde du spectacle, fréquenté avec assiduité par le peintre. A part de véritables tableaux, Lautrec créa également plusieurs affiches et lithographies faisant la publicité de spectacles et d'artistes de variété de l'époque.

La prédilection pour ce genre de sujets rapproche Toulouse-Lautrec d'un autre grand peintre français, représentant de l'Impressionnisme, Edgar Degas.

Le "linéarisme" nerveux adopté par Toulouse-Lautrec marque le dépassement de l'Impressionnisme et annonce le goût linéaire et bi-dimensionnel de l'Art Nouveau, qui sera aussi celui des artistes du mouvement de la Sécession viennoise (Egon Schiele).

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