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Sebastiano del Piombo Sebastiano Luciani dit (Venise vers 1485 - Rome 1547)

Peintre italien. Né à Venise en 1485, il reçut sa première formation dans l'atelier de Giovanni Bellini, dont on trouve des échos dans la Vierge à l'enfant et deux saints (1504-05, Venise, Galerie de l'Académie). Plus tard, Sebastiano se rapproche de Giorgione, à qui il emprunte l'utilisation vibrante de la couleur, en manifestant toutefois un penchant pour la monumentalité de la composition. C'est de cette époque que datent les panneaux de l'orgue de l'église San Bartolomeo (vers 1508) et le retable pour l'église Saint Jean Chrisostome (1510), tous deux à Venise. En 1511, il s'installe à Rome, sur l'invitation d'Agostino Chigi qui admirait aussi en lui ses dons de musicien. Dans la villa de la Farnesina, il peignit à fresque quelques scènes tirées des Métamorphoses d'Ovide. Avec son installation à Rome commence l'histoire de sa rivalité avec Raphaël, qui était alors un des artistes les plus cotés, rivalité qui se manifeste par l'adhésion du peintre vénitien à l'idéal formel de Michel-Ange. Le lien entre ces deux peintres est documenté par la pietà destinée à l'église Saint-François à Viterbe, peinte en 1516-1517 par Sebastiano del Piombo d'après un carton de Buonarroti. A la même époque, il exécute la décoration de la chapelle Borgherini dans l'église San Pietro in Montorio de Rome, preuve que le public romain apprécie le style vénitien du peintre. En rivalité patente avec Raphaël, à qui avait été commandée la grande toile de la Transfiguration, Sebastiano exécuta la Résurrection de Lazare (Rome, Pinacothèque Vaticane), achevée en 1519. Une bonne partie de la renommée de Sebastiano est liée aux extraordinaires portraits de personnages éminents de la Rome pontificale, parmi lesquels se distinguent en particulier le Portrait du Cardinal Sauli (Washington, National Gallery) et celui de Clément VII (1526, Naples, Capodimonte).

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Ce peintre vénitien reçut sa formation dans sa patrie d'abord avec Giovanni Bellini, puis avec Giorgione, qui tous deux lui léguèrent leur sens aigu de la couleur et de la lumière. Sebastiano del Piombo joua un rôle fondamental pour la diffusion de la culture vénitienne en Italie centrale lorsqu'il alla s'établir à Rome. Là, le peintre eut l'occasion d'admirer Raphaël avec lequel il entra en compétition, et Michel-Ange qui l'influença au niveau de la monumentalité des figures et de la rigueur de composition. Le maître vénitien fut très apprécié notamment pour ses nombreux portraits d'un naturel extraordinaire et particulièrement réussis au niveau de l'introspection psychologique.

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Le tableau représentant La Mort d'Adonis est dû au peintre vénitien Sebastiano Luciani, mieux connu sous le nom de Sebastiano del Piombo. 

Il fut exécuté lorsque l'artiste se trouvait à Rome, vers 1511/12.

Après s'être formé dans sa région natale auprès de Giorgione, de qui il apprit la sensibilité chromatique et l'intérêt marqué pour les représentations de paysages, Sebastiano del Piombo travailla longuement à Rome, où il eut l'occasion de connaître et d'apprécier l'oeuvre de Michel-Ange et de Raphaël.

A leur tour, les oeuvres exécutées par le peintre au cours de son séjour romain contribuèrent à la diffusion de la peinture vénitienne en Italie Centrale.

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On voit habituellement dans ce tableau la représentation de la mort d'Adonis, jeune homme que se disputaient les déesses Vénus et Perséphone, et destiné à passer six mois de l'année dans l'Hadès avec Perséphone et l'autre moitié de l'année avec Vénus.

Adonis est représenté à l'arrière-plan allongé par terre, après avoir été mortellement blessé par un sanglier.

Cupidon, dieu de l'amour, attire l'attention de Vénus sur son amant, mais la déesse semble plus attentive à son propre pied, blessé par une épine provenant des roses qui se trouvent justement à cet endroit.

Il faut voir dans ce détail une référence à la légende selon laquelle la rose, blanche à l'origine, aurait été teintée de rouge par le sang de la déesse.

Derrière Vénus sont représentées trois nymphes, probablement les Grâces.
Les nymphes, par leurs gestes animés, prennent à témoin de l'événement le dieu Pan, représenté à droite tandis qu'il joue d'un instrument à vent.

Le mythe de la mort et de la résurrection d'Adonis se réfère à l'alternance des saisons, thème que symbolisent les figuiers représentés à l'arrière-plan, qui marquent le passage de l'été à l'automne.

La scène, dépourvue de tout pathos, se déroule sur la toile de fond d'une ville de bord de mer, dans laquelle on peut facilement reconnaître Venise, patrie du peintre.

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Bien que le protagoniste de l'épisode soit Adonis mourant, c'est à Vénus que le peintre a réservé la position principale, en la représentant exactement au centre de la composition.

L'axe vertical qui partage la composition en deux parties est constitué par le figuier qui se détache derrière elle.

Vénus et le groupe des nymphes sont alignées le long d'une diagonale qui part de la tête de Pan et atteint le pied de la déesse appuyé par terre.

A cette diagonale s'oppose celle marquée par le corps d'Adonis, représenté à l'arrière-plan.

L'impression de profondeur est donnée par la magnifique vue de Venise qui se reflète dans la mer, aux dernières lueurs du couchant.

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Aussi bien par la douceur du paysage que par l'harmonie des nus féminins, ce tableau, exécuté au début du séjour romain de Sebastiano del Piombo, révèle son profond attachement à la manière de Giorgione : c'est ce qui ressort également d'une confrontation avec le tableau de ce peintre intitulé la "Tempête".

Du reste, un parcours analogue était suivi au cours de ces mêmes années par Titien, comme le démontre le tableau intitulé Concert Champêtre, au Musée du Louvre, où l'empreinte giorgionesque se révèle tout aussi importante.

Par contre, au cours de son séjour romain, Sebastiano del Piombo modifiera son langage, en se rapprochant surtout de l'idéal formel de Michel-Ange, comme le dénote la Pietà du Musée Municipal de Viterbe, exécutée probablement d'après un dessin de l'artiste toscan. Les formes se font alors plus sculpturales et vigoureuses, et perdent la grâce légère des oeuvres de jeunesse.



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