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Rosso Fiorentino Giovanni Battista di Jacopo dit



Peintre italien. Né à Florence, ce peintre doit son surnom à la couleur de ses cheveux (roux). Il fut initié à la peinture dans l'atelier d'Andrea del Sarto. L'étude des cartons pour la Bataille de Cascina exécutés par Michel-Ange joua un rôle fondamental dans sa formation. En 1517, il peint la fresque de l'Assomption de la Vierge dans le cloître de la Santissima Annunziata à Florence, où il travaille avec Andrea del Sarto et Pontormo. L'année suivante sera celle de la commande du retable avec la Vierge et les saints pour l'église d'Ognissanti (Florence, Offices), œuvre dans laquelle se manifestent déjà clairement les caractères singuliers et expressifs de sa peinture, provenant de sa réflexion sur l'art nordique et sur la sculpture de Donatello. La Déposition de Volterre remonte à 1521 : les couleurs violentes et surréelles et les citations de Michel-Ange laissent supposer que le peintre avait déjà vu les fresques de la chapelle Sixtine. De 1524 à 1527, il est signalé à Rome, où il peint les fresques de l'église de S. Maria della Pace. S'étant enfui à la suite du sac de la ville par les troupes impériales, le peintre voyage entre la Toscane et l'Ombrie, en laissant à Borgo San Sepolcro la suggestive et inquiétante Déploration du Christ mort. Arrivé en 1530 en France, à la cour de François Ier, il se vit confier, comme d'autres artistes italiens, la décoration du château de Fontainebleau. La décoration du pavillon de Pomone et de la galerie de François Ier revient au Rosso, qui collabore avec Primaticcio. La présence en France de cet artiste florentin si fébrile, un des génies de la peinture du XVIe siècle, eut une grande importance pour la diffusion européenne du Maniérisme.

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Rosso Fiorentino est, avec le Pontormo, le principal témoin du climat d'incertitude qui caractérise l'Italie au début du XVIe siècle lorsque la confiance et la sécurité du siècle précédent s'atténuèrent. Le peintre se forma aux côtés d'Andrea del Sarto et élabora un langage tout à fait personnel. Mais il s'inspira de Michel-Ange dans le choix de ses couleurs violentes et brillantes qui transforment presque ses œuvres en hallucinations. L'expression très intense de ses figures dramatiques lui vient de sa connaissance de la peinture nordique et surtout des gravures d'Albrecht Dürer. En même temps, la définition de son langage n'est pas étrangère à la tradition artistique florentine du XVe siècle, en particulier à la sculpture de Donatello et à la bizarrerie des tableaux de Piero di Cosimo. Après avoir quitté Rome, Rosso Fiorentino se rend à Fontainebleau pour décorer la résidence royale de François Ier. L'artiste aborde alors un style noble et recherché qui diffusera en France les canons du maniérisme.

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Ce tableau, petit mais célèbre, est dû à Giovan Battista di Jacopo, peintre mieux connu comme Rosso Fiorentino, nom qui lui fut attribué en raison de la couleur de ses cheveux ("rosso" veut dire en effet "roux").

Ayant vécu au début du XVIe siècle, au cours d'une période troublée et incertaine, le peintre traduit l'inquiétude de son époque dans un style personnel et bizarre, habituellement qualifié de Maniérisme.

La manière de l'artiste, devenue de plus en plus raffinée avec le temps, plut particulièrement au roi de France François Ier, qui demanda au peintre florentin et à d'autres artistes italiens de se charger de la décoration du château de Fontainebleau.

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Le sujet faisait sans doute partie d'une grande composition représentant peut-être une Vierge à l'Enfant, exécutée en 1521.

La date a été retrouvée sous le vernis sombre qui recouvre le fond du tableau.

Le petit ange musicien était probablement assis sur une des marches du trône, encore reconnaissable dans les lignes parallèles qui parcourent le tableau.

Le petit ange aux ailes bariolées, joue du luth, tout en appuyant doucement sa joue contre l'instrument.

Son visage joufflu est entouré d'une masse de cheveux ébouriffés.

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La figure, que nous devons imaginer insérée dans une composition de plus grandes dimensions, est disposée le long d'une diagonale marquée par le luth et par les cordes de l'instrument qui traversent le tableau dans toute sa largeur.

En bas à gauche, on discerne nettement des traces des marches sur lesquelles le petit ange est assis, représentées elles aussi en biais.

La profondeur de l'image est donnée par le grand luth, qui couvre presque entièrement le corps de l'ange.

L'image est comme parcourue par deux diagonales, marquées par les ailes bariolées qui se rencontrent au centre du tableau, à la hauteur de la tête de l'ange.

Les petites mains effilées, dessinées en quelques traits, traduisent la recherche personnelle d'un nouveau langage formel, en mesure de dépasser les formes équilibrées et mesurées de la peinture du XVe siècle.

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Ce tableau devait faire partie d'un retable ayant pour sujet principal la Vierge à l'Enfant, sur le modèle de la Conversation sacrée peinte par Raphaël, actuellement à la Galerie Palatine.

Rosso Fiorentino lui-même avait conçu une composition semblable dans le grand retable actuellement au Musée des Offices, où transparaît la prédilection de ce peintre pour les couleurs chatoyantes et chaleureuses.

L'expression presque moqueuse du visage de l'ange révèle les affinités de Rosso Fiorentino avec l'expressivité marquée de la peinture allemande, en particulier avec Albrecht Dürer, très connu en Italie grâce à la circulation de ses gravures.

En même temps, Rosso récupère la tradition de la sculpture florentine du XVe siècle, surtout celle de Donatello.



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