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Renoir, Pierre Auguste (Limoges, 1841 - Cagnes-sur-Mer, 1919)

Peintre français. Issu d'une famille d'artisans, à treize ans il entre comme apprenti dans l'atelier parisien des frères Lévy, décorateurs de porcelaines, où il reste jusqu'en 1858. En 1862, il s'inscrit à l'École des Beaux-Arts, et fréquente en même temps l'atelier du peintre Marc Gabriel Gleyre, où il se lie d'amitié avec Claude Monet et Alfred Sisley. En 1864, il se rend avec eux dans les environs de Fontainebleau, où, suivant l'exemple des peintres de l'école de Barbizon, il commence à se consacrer à l'étude du paysage d'après nature. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance du paysagiste Diaz de la Pena, qui l'incite à éclaircir sa palette et à peindre en plein air. Les premières œuvres qu'il exécute après son retour à Paris se ressentent de l'influence du peintre réaliste Gustave Courbet (L'auberge de la Mère Anthony, 1866, Stockholm, Mus. Nat.). En 1874, il participe à la première exposition impressionniste, avec un de ses chefs-d'œuvre, La Scène (Londres, Courtauld Inst.), qui traduit son intérêt à la fois pour les scènes de la vie parisienne et pour l'étude de la lumière. Deux ans plus tard, il exécute une des œuvres capitales de la peinture impressionniste : Le Moulin de la Galette (Paris, Musée d'Orsay). Le grand tableau de Madame Charpentier et ses enfants (1878, New York, Metropolitan Mus.) marque l'affirmation définitive de Renoir. En 1881, il effectue plusieurs voyages à la recherche de nouvelles stimulations en mesure de revigorer son inspiration impressionniste désormais essoufflée. Après un bref séjour en Afrique du Nord, assez décevant, il se rend en Italie, où il étudie avec un intérêt particulier la peinture de la Renaissance et les fresques anciennes de Pompéi. Les grands maîtres de la Renaissance italienne l'enthousiasment, et le poussent à accomplir un tournant dans sa recherche picturale. C'est ainsi que naît la manière qualifiée par Renoir lui-même d'"aigre", et que la critique définira de façon plus appropriée comme "ingresque", car nettement influencée par le maître néo-classique Jean-Auguste-Dominique Ingres, ainsi que par la peinture de la Renaissance italienne (Les Grandes Baigneuses, 1884-87, Philadelphie, Mus. of Art). Les œuvres de la période "aigre" sont caractérisées par des formes précises et épurées, le dessin est extrêmement soigné, la couleur sobre et austère. Vers la fin du siècle, Renoir est atteint par une forme rhumatismale grave qui l'immobilise en quelques années dans un fauteuil roulant. Malgré la maladie, il continue à travailler, en se consacrant essentiellement à des portraits et à des nus féminins, où l'influence de coloristes comme Titien et Pieter Paul Rubens est manifeste. A partir de 1900, il passe de longues périodes sur la Côte d'Azur, et en 1903 il s'établit à Cagnes-sur-Mer. Ses dernières œuvres ont pour sujet exclusif des nus féminins monumentaux, peints d'une touche souple et moelleuse qui harmonise parfaitement les figures avec le paysage (Baigneuses, 1918-19, Paris, Musée d'Orsay).

Renoir, Pierre Auguste (Limoges, 1841 - Cagnes-sur-Mer, 1919), peintre français.

Issu d'une famille d'artisans, à treize ans il entre comme apprenti dans l'atelier parisien des frères Lévy, décorateurs de porcelaines, où il reste jusqu'en 1858. En 1862, il s'inscrit à l'École des Beaux-Arts, et fréquente en même temps l'atelier du peintre Marc Gabriel Gleyre, où il se lie d'amitié avec Claude Monet et Alfred Sisley. En 1864, il se rend avec eux dans les environs de Fontainebleau, où, suivant l'exemple des peintres de l'école de Barbizon, il commence à se consacrer à l'étude du paysage d'après nature. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance du paysagiste Diaz de la Pena, qui l'incite à éclaircir sa palette et à peindre en plein air. Les premières oeuvres qu'il exécute après son retour à Paris se ressentent de l'influence du peintre réaliste Gustave Courbet (L'auberge de la Mère Antony, 1866, Stockholm, Mus. Nat.). En 1874, il participe à la première exposition impressionniste, avec un de ses chefs-d'oeuvre, L'avant-scène (Londres, Courtald Inst.), qui traduit son intérêt à la fois pour les scènes de la vie parisienne et pour l'étude de la lumière. Deux ans plus tard, il exécute une des oeuvres capitales de la peinture impressionniste : Le Moulin de la Galette (Paris, Musée d'Orsay). Le grand tableau de Madame Georges Charpentier et ses enfants (1878, New York, Metropolitan Mus.) marque l'affirmation définitive de Renoir. En 1881, il effectue plusieurs voyages à la recherche de nouvelles stimulations en mesure de revigorer son inspiration impressionniste désormais essoufflée. Après un bref séjour en Afrique du Nord, assez décevant, il se rend en Italie, où il étudie avec un intérêt particulier la peinture de la Renaissance et les fresques anciennes de Pompéi. Les grands maîtres de la Renaissance italienne l'enthousiasment, et le poussent à accomplir un tournant dans sa recherche picturale. C'est ainsi que naît la manière qualifiée par Renoir lui-même d'"aigre", et que la critique définira de façon plus appropriée comme "ingresque", car nettement influencée par le maître néo-classique Jean-Auguste-Dominique Ingres, ainsi que par la peinture de la Renaissance italienne (Les baigneuses, 1884-87, Philadelphie, Mus.of Art). Les oeuvres de la période "aigre" sont caractérisées par des formes précises et épurées, le dessin est extrêmement soigné, la couleur sobre et austère. Vers la fin du siècle, Renoir est atteint par une forme rhumatismale grave qui l'immobilise en quelques années dans un fauteuil à roulettes. Malgré la maladie, il continue de travailler, en se consacrant essentiellement à des portraits et à des nus féminins, où l'influence du colorisme de Titien et de Pieter Paul Rubens est évidente. A partir de 1900, il passe de longues périodes sur la Côte d'Azur, et en 1903 il s'établit à Cagnes-sur-Mer. Ses dernières oeuvres ont pour sujet exclusif des nus féminins monumentaux, peints d'une touche souple et moelleuse qui harmoise parfaitement les figures avec le paysage (Baigneuses, 1918-19, Paris, Musée d'Orsay)

[845]
Ce représentant de choix du mouvement impressionniste se distingue, par rapport aux autres membres du groupe, par une technique plus estompée où les couleurs tendent à se fondre. Toutefois, la forme se désagrège en une vision de la réalité rapide et instantanée. Il s'agit plus précisément d'une vision superficielle, car le but des impressionnistes est de représenter l'image qui ne se fixe qu'un instant sur la rétine avant d'être remplacée par une autre vision. Renoir interprète de manière délicieuse la vie parisienne dont il représente les plaisirs dans une atmosphère chaude et joyeuse. Après sa période impressionniste, son voyage en Italie l'amènera à peindre des figures dotées de plus de corporéité, notamment ses baigneurs et ses nus féminins s'inspirant de la tradition classique.

[645]
Le Moulin de la Galette fut peint en 1876 par Pierre Auguste Renoir, représentant majeur de l'Impressionnisme; l'artiste présenta cette toile à la deuxième exposition des peintres impressionnistes, en 1877.

Comme les autres peintres appartenant à ce mouvement, Renoir se montre très sensible à la lumière, et affectionne les représentations en plein air. Mais il conserve toujours une prédilection particulière pour la représentation de la figure humaine, marquant ainsi une certaine continuité avec la tradition académique.

La spontanéité et l'agrément de ses sujets, le sens du coloris qui le caractérisent font de Renoir un des artistes les plus appréciés du grand public.

[545]
Ce tableau représente un bal au Moulin de la Galette, lieu de rendez-vous en plein air très fréquenté par les Parisiens vers la fin du XIXe siècle.

Comme dans un cliché instantané, la toile saisit un moment d'insouciance et de plaisir, au cours duquel des couples de danseurs évoluent devant l'orchestre, dans le scintillement des lumières.

Le premier plan est occupé par un groupe de jeunes gens assis autour d'une table, occupés à bavarder.

Le décor est agréable, mais sans luxe, comme l'indiquent la simple chaise de bois ou la table sur laquelle sont posés verres et bouteilles.

Les hommes portent des vêtements bourgeois et des chapeaux de paille.

Même si la peinture par touches rapides donne lieu à une vision synthétique, le talent de l'artiste est évident dans la représentation de la vitalité et de l'authenticité de la foule du Moulin de la Galette, caractérisée par des gestes quotidiens, pleins de désinvolture.

La toile est signée en bas à droite.

[445]
Bien qu'innovateur par son utilisation de la palette, à base de touches rapides mais denses, ce tableau figure encore dans la lignée de la tradition académique par son respect d'un agencement rationnel, quoiqu'instinctif, de l'espace.

La profondeur est donnée par les nombreuses silhouettes de têtes que l'on entrevoit à l'arrière-plan.

On doit plutôt relever une disproportion excessive entre les figures du premier plan, assez grandes, et celles des danseurs à l'arrière-plan, ce qui démontre que le peintre vise à représenter l'espace tel qu'il est perçu par l'oeil, et non ordonné en vertu de principes géométriques rationnels et rigoureux.

La présence de plusieurs figures vues de dos et le mouvement des couples de danseurs à l'arrière-plan contribuent au caractère instantané de la scène.

Le groupe du premier plan est ordonné autour d'une diagonale délimitée par le dossier du banc.

Le véritable centre d'intérêt de cette toile est la lumière changeante et clignotante qui contribue à faire perdre leur consistance aux formes et aux volumes

[345]
Le Moulin de la Galette illustre le degré de maturité atteint par Renoir, capable désormais de se mesurer à des compositions comprenant de nombreux personnages, où prédomine le mouvement. Précédemment, il semblait au contraire préférer des sujets à l'agencement plus simple, ne comprenant que peu de personnages.

Les jeux de lumière très élaborés proposés dans Le Moulin de la Galette sont utilisés de nouveau avec bonheur par Renoir dans le tableau intitulé la Balançoire, marqué par la même atmosphère joyeuse.

C'est à cette époque que Renoir se rapproche avec davantage de conviction des autres peintres impressionnistes, même si sa peinture plus nuancée se distingue des touches rapides adoptées par exemple par Claude Monet ou par Alfred Sisley.

En 1881, un voyage en Italie rapprochera Renoir de la peinture de Raphaël et des primitifs italiens, en le poussant à se détacher du mouvement impressionniste pour aboutir à des sujets d'inspiration classique et à des formes plus monumentales, comme l'indiquent ses nombreuses toiles consacrées au thème des Baigneuses.

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