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Rembrandt van Rijn (Leyde, 1606 - Amsterdam, 1669)

Fils d'un meunier, il commence une activité de peintre indépendant à partir de 1625. Sa première production est consacrée en partie aux sujets sacrés. Elle est caractérisée par un agencement dynamique de la composition et par de violents effets de lumière qui révèlent l'influence du Caravage filtrée par les caravagesques d'Utrecht (Les Pèlerins d'Emmaüs, Paris, Musée Jacquemart-André). A cette même époque, Rembrandt exécute de nombreuses études de têtes et des autoportraits d'une grande spontanéité expressive. En 1631, il s'établit à Amsterdam, où il s'affirme justement comme portraitiste et où en 1634, il épouse Saskia, nièce d'un riche marchand d'art. Sur une commande de la guilde des chirurgiens de la ville, il peint la célèbre Leçon d'anatomie (1632, Amsterdam, Rijksmuseum), où l'aspect dramatique de la scène est accentué par un fort clair-obscur. Dans ce portrait de groupe et dans les portraits individuels (Saskia souriant, Dresde, Gemäldegalerie ; Joannes Elison et Mary Bockemolle, Boston, Museum of Fine Arts ; Homme en costume oriental, Amsterdam, Rijksmuseum), l'artiste démontre une profonde capacité d'analyse psychologique et une grande maîtrise des moyens techniques. A part les portraits et les tableaux à sujet religieux ou mythologique, Rembrandt est important pour ses dessins et ses gravures, parmi lesquelles se distingue l'estampe appelée Pièce aux cent florins (Le Christ guérissant les malades, 1642-45). Avec la Ronde de nuit, un de ses plus célèbres chefs-d'œuvre, il atteint l'apogée de son succès. Après la perte de trois enfants et de sa femme, Rembrandt abandonne l'activité de portraitiste officiel de la bourgeoisie et, à partir de 1650, il mène une recherche concentrée sur la vie intérieure de l'individu et sur les aspects émotifs et spirituels de l'expérience humaine : dans les tableaux de cette époque, la facture devient plus libre (Bethsabée, Sainte Famille ; Les Pèlerins d'Emmaüs, Paris, Louvre ; Aristote contemplant le buste d'Homère, New York, Metropolitan Museum ; Jeune fille se baignant dans un ruisseau, Londres, National Gallery ; Jeune homme à cheval, New York, Frick Collection). Il ne faut pas oublier non plus les nombreux autoportraits d'une grande intensité, qui forment avec ceux que l'artiste a réalisés dans sa jeunesse, une sorte d'autobiographie lucide (Autoportrait, 1660, Madrid, Prado).




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Rembrandt s'initia à la peinture à Leyde, sa ville natale. Sa formation se ressentit de l'influence des peintres qui travaillaient à Amsterdam dans le style du Caravage. Il leur doit son goût pour les couleurs sombres enveloppées d'une lumière dorée, ainsi que son intérêt très fort pour la réalité qu'il reproduit avec une attention scrupuleuse. Ses convictions philosophiques et religieuses influencèrent le choix de ses sujets très particuliers comprenant de nombreuses scènes bibliques et de nombreux autoportraits. Les dernières années de sa vie seront marquées par des expériences douloureuses. Le pessimisme qui en dérive se reflète sur son style plus mûr caractérisé par des teintes encore plus sombres et par une matière qui se dissout sous l'effet de la lumière.

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Ce tableau constitue une exception dans le répertoire iconographique de Rembrandt Harmenzoon van Rijn, peintre hollandais connu surtout pour ses nombreux portraits et ses tableaux historiques.

Cet artiste, actif au XVIIe siècle, ne quitta jamais son pays, et devint une référence fondamentale pour la formation des jeunes peintres hollandais, malgré une fortune adverse qui l'amena à mourir pratiquement dans la misère.
Dans le sillage des intérêts naturalistes qui caractérisèrent une bonne partie de la peinture du XVIIe siècle, Rembrandt élabora un style personnel basé sur une palette sombre et sur l'utilisation d'une matière de plus en plus dense, enrichie d'impressions tactiles, qui suscitera l'admiration de nombreux artistes des générations postérieures, comme Delacroix et Soutine.

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Le tableau représente un bœuf écorché suspendu par des cordes robustes à une charpente en bois. Si on peut voir dans ce sujet une simple scène de genre ou une nature morte, il avait probablement aussi une signification symbolique. 

En effet l'activité de la boucherie, qui constitue une étape nécessaire pour la conservation de la viande dans le temps, était vue comme métaphore de la Prudence, une des sept vertus qui invitait l'homme à la préparation nécessaire à la vie future.

Rembrandt représente la scène avec un réalisme cru, qui transparaît dans les caillots de sang visibles sur la carcasse du bœuf.

La matière, concrète et tangible, est rendue par des touches vigoureuses et denses.

La figure humaine joue dans cette œuvre un rôle tout à fait secondaire, limité à la présence de la femme qui se montre à la porte de la boucherie.

La lumière, basée sur de forts contrastes avec l'ombre, attire l'attention sur le bœuf suspendu au milieu de la pièce, tandis que le milieu environnant est laissé dans l'obscurité.

Le tableau est signé et daté en bas à gauche.

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Le pivot de la composition est représenté par la carcasse du bœuf, représenté de biais.

L'agencement de la composition le long d'une diagonale, en harmonie avec les solutions adoptées par la plupart des peintres de l'époque baroque, donne à cette image son dynamisme et sa profondeur.

Cette orientation transversale se poursuit dans la représentation de la porte au fond de la pièce, devant laquelle commence un court escalier.

Le style incisif et rapide auquel Rembrandt aboutit dans ses œuvres plus tardives est évident dans l'extraordinaire rendu de ce tableau.

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Le sujet de ce tableau constitue une exception dans la production artistique de Rembrandt, qui affectionnait plutôt la représentation de la figure humaine. Ses portraits, individuels ou collectifs, dans un genre particulièrement répandu dans l'Europe du Nord, restent célèbres.

Cependant la représentation de la viande de boucherie n'était pas rare dans les natures mortes de la peinture hollandaise, dans lesquelles le sujet s'enrichissait de valeurs symboliques.

Le thème de la boucherie fait également son apparition entre le XVIe et le XVIIe siècle en Italie, où il est illustré par Annibale Carracci.

L'agencement de la composition le long d'une diagonale, en harmonie avec les solutions adoptées par la plupart des peintres de l'époque baroque, donne à cette image son dynamisme et sa profondeur.

Cette orientation transversale se poursuit dans la représentation de la porte au fond de la pièce, devant laquelle commence un court escalier.

Le style incisif et rapide auquel Rembrandt aboutit dans ses œuvres plus tardives est évident dans l'extraordinaire rendu de ce tableau.

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