Polyphème
Polyphème
Le plus connu, grâce à Homère (puis à Sophocle qui lui a consacré un drame satyrique: Le Cyclope), des Cyclopes de caractère pastoral, le monstrueux Polyphème, fils de Poséidon, vit du lait et du fromage de ses brebis dans une caverne de Sicile. Tombé amoureux de la Néréide Galatée, il se vit préférer le berger Acis et écrasa son rival sous un rocher.
C’est lui qui fut l’hôte involontaire d’Ulysse et de ses compagnons, réfugiés dans son antre. Comme il les retenait prisonniers et ne dédaignait pas de se nourrir de chair humaine à leurs dépens, Ulysse l’enivra et durant son sommeil creva son œil unique au moyen d’un épieu rougi à la flamme. Polyphème, à qui Ulysse avait prétendu se nommer Personne, hurla de douleur et de rage, ameutant les autres Cyclopes ; mais à ceux-ci accourus et demandant qui était responsable de sa douleur, il ne sut que répondre: « Personne ». Ulysse devait s’échapper avec ses compagnons encore épargnés en profitant de la sortie du troupeau de Polyphème.
La passion de Polyphème pour Galatée a inspiré Le Cyclope d’Albert Samain ainsi que les opéras, intitulés Acis et Galatée, de Lully (1687), Haendel (1720) et Haydn (1763). Acis et Galatée surpris par Polyphème est le sujet (par Ottin, 1863) de la Fontaine Médicis, au jardin du Luxembourg à Paris. L’épisode de la caverne avec Ulysse est fréquemment traité, notamment sur les vases antiques.