Phaéton
Phaéton
Phaéton (ou Phaéthon), suivant la tradition la plus courante, est fils d’Hélios, le Soleil, et de l’Océanide Clymène.
Devenu grand, d’une beauté éclatante mais un peu méprisante, il fut un jour pris à partie par Épaphos, fils de Zeus et d’Io, qui mit en doute son illustre origine. Il se précipita chez son père et le supplia, pour piquer la jalousie d’Épaphos, de le laisser une fois conduire son char. Hélios, effrayé, s’y refusa d’abord, mais finit par céder, non sans faire toutes les recommandations nécessaires. Phaéton promit. Mais dès qu’il se trouva entre ciel et terre, gêné peut-être par la présence des figures du Zodiaque tout au long du chemin qui lui avait été tracé, ou plus simplement trahi par les chevaux qui ne reconnaissaient pas la main habituelle, il renonça à suivre la route fixée et par bonds désordonnés descendit jusqu’au niveau des montagnes au risque d’embraser la terre, puis remonta si haut dans l’espace que les astres en tremblèrent.
Zeus, pour conjurer une révolution cosmique, se vit contraint de foudroyer l’imprudent. Le jeune homme tomba dans le fleuve Éridan (le Pô) et s’y noya. Ses sœurs, les Héliades, le pleurèrent des mois entiers sur les bords du fleuve. Émus, les dieux les transformèrent en peupliers et leurs larmes en grains d’ambre.
Le roi de Ligurie, Cycnos, était l’ami de Phaéton. Lui aussi pleura la mort du jeune homme, errant mélancoliquement le long des rives de l’Éridan, jusqu’à ce que les dieux le changent en cygne.
Les Grecs donnaient le nom de Phaéton à la planète que nous nommons Jupiter.
La mésaventure de Phaéton a inspiré une tragédie lyrique à Lully (1683) et un poème symphonique à Saint-Saëns (1873). La prière de Phaéton demandant à Apollon la permission de conduire le char du soleil a été illustrée par Poussin (musée de Berlin), Le Sueur (Louvre), Jouvenet (Rouen) ; sa chute est représentée dans une fresque de Jules Romain (Mantoue) et dans des toiles du Tintoret (Modène) et de L. Carrache (Bologne).