PAROLE PARTICULIER PASSION PATHOLOGIE, PATHOLOGIQUE PATRIE PÉCHÉ PÉDAGOGIE PEINE PENCHANT PERCEPTION PERFECTIBILITÉ PERSONNE PERSUADER, PERSUASION PEUPLE PHÉNOMÈNE
PAROLE Acte par lequel un individu doué de la faculté du langage, fait usage de sa langue pour s’exprimer ou communiquer au moyen de sons articulés. -► Langage, langue.
PARTICULIER Le particulier s’oppose au général. Au sens strict est particulier ce qui concerne quelques individus (Universel : tous ; général : la plupart ; singulier : un seul). Au sens large, la notion englobe aussi le singulier. Ce qui revient à assimiler le particulier au concret, par opposition à tout ce qui est abstrait, et connu par l’intelligence. -► Abstrait, concret, général.
PASSION Etym. : le fait de subir, de supporter, d’être passif ; par extension, de souffrir : la passion du Christ ; mais penser aussi au patient du médecin. Il n’y a pas passion sans que quelque chose subisse, et donc sans action réciproque. Le sens classique retient donc exclusivement l’idée d’un mouvement imprimé à l’âme par le corps. Est passion, dans l’âme, tout ce qui s’explique par une action du corps ; et donc, puisque notre corps est un corps parmi d’autres, tout ce dont l’âme est affectée, venant du monde extérieur. Sensation, émotion sont en ce sens des passions. C’est le sens cartésien (qu’on retrouve à l’époque classique : Spinoza, Malebranche). Progressivement, le mot se met à désigner un élan impétueux de l’âme, non plus en tant qu’elle le subit, mais en tant qu’elle se voue tout entière à lui. La passion est alors définie par opposition à la raison, comme empire de l’affectif sur l’intellectuel. La passion mobilise toute la volonté du sujet, qui la vit pourtant comme indépendante de sa volonté ; Alain : « Ma passion, c’est moi ; et c’est plus fort que moi ». En philosophie, la réflexion (prodigieusement riche) sur les passions unit étroitement une recherche sur leurs mécanismes à une mise en question de leur valeur.
PATHOLOGIE, PATHOLOGIQUE Dans le vocabulaire médical, malade, anormal (par ex. : à propos d’un organe : un foie pathologique). Contr. : normal, sain. Depuis Kant, le mot sert à désigner l’univers des inclinations sensibles, en tant qu’elles s’opposent aux motifs rationnels dans l’accomplissement du devoir.
PATRIE Mon pays, en tant que j’éprouve pour lui de l’amour. La patrie est un rapport affectif, qui peut très bien ne pas exister, entre un homme et ses concitoyens, un résident et son sol, un citoyen et sa cité. -> Cité.
PÉCHÉ La faute, en tant qu’elle contrevient à la volonté divine.
PÉDAGOGIE Etym. : art de conduire les enfants. Plus généralement, est pédagogique toute réflexion sur les finalités et les méthodes de l’éducation ou de l’instruction.
PEINE Punition, mais en tant qu’elle est infligée au coupable par un tribunal arbitre. -> Punition.
PENCHANT Inclination sensible, qui me fait désirer un objet ou un comportement quelconques. Le mot possède une connotation péjorative, dans la mesure où le penchant risque de me détourner du devoir. Il existe certes de bons penchants (générosité, altruisme,...), mais dans la mesure où ils déterminent mon action, celle-ci n’est plus accomplie par devoir, et cesse donc d’être morale.
PENSÉE « Par le nom de pensée, j’entends tout ce qui se fait en nous de façon que nous en soyons conscients, et pour autant que nous en avons conscience » (Descartes). C’est le terme le plus général qui se puisse utiliser pour désigner l’activité psychique consciente de l’homme. En ce sens, la pensée inclut aussi bien l’affectif, et même le sensible, que l’intellectuel. En un sens plus restrictif, on entend par pensée un effort pour appréhender intellectuellement un domaine particulier ; on dira par ex. : que la biologie tente de “penser le vivant” ; on parlera de la pensée d’un philosophe.
PERCEPTION « L’impression qui se produit en nous à la présence des objets » (Condillac). Ne pas conf. perception et sensation. Il n’y a perception que d’un objet : je vois une maison, j’entends une voiture, je touche un stylo. La perception est un certain rapport de la conscience aux objets, rapport par lequel ces objets lui apparaissent comme extérieurs (ce qui n’est pas le cas, par ex. dans l’imagination).
-► Sensation.
PERFECTIBILITÉ Caractère de ce qui est perfectible, c’est-à-dire capable d’atteindre un degré plus élevé de perfection. Dans le Discours sur Vorigine et les fondements de l’inégalité, Rousseau fait de la perfectibilité la qualité spécifique de l’homme, seul vivant de la nature à ne pas être fixé à son état présent, seul capable de se transformer, de progresser, d’innover.
PERSONNE Notion psychologique autant que morale et juridique. L’être humain en tant qu’il est unique. Untel dans son individualité irremplaçable, possédant une identité, c’est-à-dire un nom. Qui veut nier l’humanité de l’autre commence toujours par lui retirer son nom (par ex. le numéro de matricule du déporté). Contrairement à “individu”, “personne” n’est jamais péjoratif (à cause du second sens). La personne morale et juridique est l’être libre, à qui l’on peut imputer ses actions. La personne est, moralement et juridiquement, le siège de la responsabilité. C’est un sujet de droits et de devoirs, en tant que tel valeur suprême aux yeux des autres personnes (la morale), de la loi (le droit). À la personne-sujet, s’oppose la chose, qui est objet, par ex., d’un contrat passé entre des personnes (chose louée, vendue, etc.).
PERSUADER, PERSUASION Kant définit la persuasion : une adhésion qui « a uniquement son fondement dans la nature particulière du sujet ». La persuasion s’oppose à la conviction, comme le subjectif à l’objectif, le particulier à l’universel. -► Conviction.
PEUPLE 1. L’ensemble des hommes vivant sur un territoire (le peuple russe), ou sous une autorité politique unique (le peuple français), ou appartenant à une même entité culturelle ou ethnique (le peuple juif, le peuple palestinien). 2. Une certaine partie, la plus basse socialement, de la population d’un pays (“les gens du peuple”).
PHÉNOMÈNE En grec : “ce qui apparaît, et brille dans sa manifestation”. Est phénomène ce que la perception humaine appréhende du monde, tel qu’il lui apparaît. Le phénomène, c’est ce qui se manifeste. On voit que la notion de phénomène sous-entend presque naturellement l’existence d’un au-delà du phénomène : une réalité sous les apparences, ce qui se cache derrière ce qui se montre, la chose en soi par-delà la chose pour nous. Kant a fixé les termes de cette opposition : au-delà du phénomène (qui apparaît), on peut supposer un noumène, non perceptible, mais intelligible (du grec noûs : intelligence).
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