PAON le paraître

Attribut d’Héra-Junon, épouse divine de Zeus-Jupiter, et d’Argus qui avait cent yeux comme lui et n’en fermait que cinquante lorsqu’il dormait, le paon représentait dans l’Antiquité la splendeur céleste et la gloire divine. • En raison de sa roue assimilée à la roue solaire et de sa queue ocellée, image du ciel étoilé, il est un symbole d’immortalité. • Au second siècle avant J.-C., les Romains gravaient des paons sur les pierres pour figurer la béatitude éternelle. • On le rencontre en Birmanie comme emblème de la dynastie, identifié au soleil au Cambodge, monture du dieu des batailles et de la déesse de la poésie et trône d’Indra en Inde. • En relation avec les serpents dont il absorbe le venin en les détruisant et auxquels il doit la beauté de son plumage, le paon devient le symbole du pouvoir de transmutation spontanée. • En outre, son plumage bariolé évoque la multiplicité, la création (associée aux couleurs dans de nombreux mythes).

• En Chine, le paon (kong-qiao) symbolise la dignité et la beauté. Les Mandchous utilisaient ses plumes pour indiquer le rang des dignitaires. • Dans le culte bouddhique, il symbolise l’attachement aux valeurs mondaines et le renoncement à ces valeurs d’apparence par la prise de conscience. • Dans l’imagerie du Moyen-Orient, cet animal aux cent yeux, figurant de chaque côté de l’Arbre de Vie, symbolise l’incorruptibilité de l’âme et la dualité psychique de l’homme. • Symbole cosmique, sa queue déployée figure l’univers pour l’Islam et le ciel étoilé dans la tradition chrétienne. • Noble oiseau du Moyen Age, sa chair était réservée aux preux dont il devint le gage de la sincérité et du courage. Lors des festins, le chevalier prononçait le vœu du paon ou vœu d'audace ou d'amour: la main sur le plat, il faisait le serment de planter le premier son étendard sur la ville qu’il allait assiéger. L’inexécution du vœu entraînait une tache sur son écusson. ♦ Toujours en fonction des joyaux de sa queue et de son magnifique plumage, le paon symbolise d’une part la beauté de l’existence, d’autre part l’amour de soi, la vanité, le sentiment de puissance et, corollaire inévitable, l’isolement.