Palatographie
Ensemble de techniques permettant de déterminer les zones de contact, pour les réalisations linguales, entre la face supérieure de la langue et les différentes régions arti-culatoires situées en regard (gingivo-dentale, palatale et prévélaire), circonscrites par les faces palatines des dents du maxillaire.
Les surfaces de contact entre la langue et les régions supérieures peuvent être étudiées en utilisant trois grands types d’expérimentation : la palatographie directe, la palatographie indirecte et l’électropalatographie.
1/ La palatographie directe. — Un sujet dont on a badigeonné la langue avec un mélange coloré produit une articulation donnée dans un environnement phonique déterminé : il en résulte une coloration du palais à l’endroit où la langue est entrée en contact avec lui. Il ne reste plus qu’à introduire une glace dans la bouche du patient et à reproduire graphiquement l’empreinte laissée sur le palais : on obtient un palatogramme. Mieux encore, la région palatine concernée peut être photographiée (palatophotographie).
2/ La palatographie indirecte (encore appelée technique du palais artificiel ou du pseudo-palais). — A partir du moulage de l’arcade dentaire supérieure on réalise une plaque qui épouse bien le contour de la région palatine et qui, le plus souvent, s’interrompt au niveau du collet des dents. La plaque palatine peinte en noir est recouverte d’une poudre blanche que la langue enlève lors du contact avec le palais, faisant ainsi réapparaître la partie foncée sous-jacente. Là encore, la reproduction des empreintes se fait graphiquement (palatogramme) ou photographiquement (palatophotographie).
3 / L’électropalatographie (encore appelée palatographie mobile, continue ou dynamique). — Les techniques précédentes ne permettaient qu’une exploration limitée, le mode d’analyse des contacts langue-palais conduisant à n’envisager que des segments phoniques brefs pour éviter les risques de superposition. L’électropalatographie pallie ces insuffisances et fournit des renseignements complémentaires sur la durée des contacts pendant le déroulement de la parole continue, sans limitation de temps et sans contrainte d’occurrence des réalisations phoniques étudiées.
Sur un palais artificiel, tel que décrit précédemment, des électrodes ont été disposées (soit par paire, soit isolément). Le circuit électrique est fermé par le contact entre la langue et les électrodes. Les signaux électriques obtenus sont amplifiés puis recueillis, selon les cas, sur un scope, un enregistreur galvanométrique ou un sonagraphe.
L’utilisation en phonétique expérimentale des techniques palatographiques a renforcé la tendance à décrire les unités phoniques des différentes langues selon des paramètres surtout buccaux : lieu d’articulation et aperture.
Si d’autres investigations, telles que l’examen radiographique de profil ou la radiocinématographie, ont conduit à envisager le comportement du tractus vocal dans son ensemble, lors de l’émission de la parole, la palatographie, complétée par l’analyse linguographique, demeure encore actuellement le seul moyen de connaître les régions de contact entre la langue et le palais.