Oracle (mythologie)
Oracle
L’influence des oracles dans la Grèce antique a été considérable, non seulement sur la conduite d’affaires individuelles, mais sur le cours même de l’histoire.
Les consultants sont soit des personnes privées, soit les délégués d’une cité. Les divinités interrogées sont nombreuses, en particulier la Terre (que ce soit Gaia ou Déméter) et les divinités des eaux. Mais deux d’entre elles sont hors de pair: Zeus, qui est le dépositaire de toute science, et Apollon, qui est son principal interprète.
L’oracle, suivant les sanctuaires, est rendu dans un temple, dans des cavernes, dans des gouffres, ou en plein air. Il s’exprime, selon le cas, par le murmure de l’eau ou du vent dans les arbres, par la résonance de l’airain, par le vol des oiseau, par les songes, par la voix de personnes inspirées. Les réponses, souvent ambiguës, donnent lieu généralement à une interprétation: c’est une fonction — qu’exercent des magistrats officiels, mais aussi des foules de charlatans professionnels — d’interpréter les textes fournis par les oracles.
Les oracles les plus célèbres du monde grec sont ceux de Zeus à Dodone (Épire), du dieu égyptien Ammon, assimilé à Zeus, en Libye, et, le plus fréquenté de beaucoup, celui d’Apollon à Delphes.
Les Romains, quant à eux, qui accordaient un intérêt majeur aux présages, aux signes célestes, n’ont pas attaché aux oracles la même importance que les Grecs. Ils n’attribuent pas à leurs dieux le souci de révéler aux hommes qui le souhaitent une parcelle de leur savoir. Ils ne connaissent l’existence que d’oracles rendus par des individus doués de double vue, en particulier les sibylles (prêtresses inspirées exerçant dans des antres), dont la plus célèbre est celle de Cumes, qui prédit à Énée son destin et lui servit de guide à travers les Enfers. Les livres de prophétie de la sibylle de Cumes avaient été acquis par le roi Tarquin le Superbe et, lors de chaque événement miraculeux, les « livres sibyllins » étaient consultés et interprétés par des prêtres spécialisés.