Olympie

Le site d’OIympie en Élide, sur les bords de l’Alphée, fut selon la tradition le théâtre de la lutte de Zeus et de Cronos pour la conquête du pouvoir. De très bonne heure, on y honora Gaia et Cronos. On y consultait un oracle de Gaia et de Thémis ; les Crétois y introduisirent le culte de Zeus; puis les invasions successives virent chaque occupant y installer ses dieux de prédilection. A l’époque classique, le sanctuaire, aménagé dans le bois sacré de l’Altis (bois de platanes, et non de pins comme aujourd’hui), est une véritable cité où voisinent plusieurs dizaines de temples, chapelles et autels, dont chacun a ses prêtres, ses célébrations, ses fêtes, le tout entouré de palais et de logement divers. Héra, l’épouse de Zeus, occupait à Olympie, tant par les dimensions de son temple que par l’importance de ses fêtes, une place privilégiée. Au centre de l’ensemble, le temple de Zeus se dressait sur une terrasse d’où l’on dominait toute l’aire sacrée. Le roi des dieux y rendait s’es oracles, sous l’apparence de l’immense statue chryséléphantine, chef-d’œuvre, depuis disparu, de Phidias (Pausanias rapporte que lorsque l’artiste eut achevé la statue, il pria le dieu de lui faire savoir par un signe s’il agréait son œuvre: « et la foudre tomba aussitôt ».). Parmi les cérémonies essentielles, touchant la totalité du monde grec, figuraient principalement les Jeux panhelléniques, célébrés tous les quatre ans et dont la fondation (ainsi d’ailleurs que l’invention du nom d’OIympie) était attribuée à Héraclès, fils de Zeus. La trêve sacrée était alors proclamée et l’un des objectifs était de donner à chaque participant la conscience de l’unité et de la spécificité de la race grecque. Le stade, aménagé dans un ravin au pied du mont Cronion, réunissait 40 000 spectateurs.

Les Jeux olympiques suscitèrent un tel consensus que leurs dates devaient servir de base à la chronologie. Les historiens compteront ainsi en olympiades (la période de quatre années séparant les Jeux successifs), la première débutant l’an 776 avant notre ère. C’est en 1896 que Pierre de Coubertin, désirant renouer avec une tradition de haut idéal pacifiste et humain, créa, cette fois à la mesure de la planète, les nouveaux Jeux olympiques, qui, depuis lors, se tiennent, tous les quatre ans, dans des pays différents.