Nymphes
Nymphes
Les nymphes sont de jeunes divinités (le nom signifie: jeune fille), qui personnifient les forces nourricières de la nature. Aussi les légendes leur assignent-elles très souvent les fonctions de nourrices des dieux. Elles incarnent des arbres (ce sont les Dryades, les Hamadryades, les Méliades), les eaux courantes et les sources (Naïades), les champs, les montagnes (Oréades).
Elles sont filles de Zeus ou filles des fleuves. Elles sont sensibles à la beauté des jeunes gens et n’hésitent pas à les attirer à elles (Hylas, l’ami d’Héraclès, sera leur victime pendant l’expédition des Argonautes), à les punir s’ils les bafouent (le berger Daphnis, fils d’Hermès, sera frappé de cécité pour avoir été infidèle) ou à dépérir quand le bien-aimé demeure insensible (il ne reste plus de la nymphe Écho que la voix, tandis que le beau Narcisse, épris de sa propre image, mourra sur la source qui lui sert de miroir1).
Les Romains honorèrent plus particulièrement les nymphes des eaux, surtout des sources thermales. Ils créèrent en leur honneur des fontaines décoratives, alimentées par une source ou plus fréquemment par l’eau d’un aqueduc, qu’on appelle des nym-phées2. On trouve des nymphées dans les lieux publics, aux carrefours et dans les villas.
Les représentations de nymphes (seules ou en compagnie d’un satyre ou d’un silène) dans les arts, antiques comme modernes, sont innombrables: vases, fresques, bas-reliefs; B. Cellini: Nymphe de Fontainebleau (haut-relief du Louvre), J. Goujon: nymphes de la Fontaine des Innocents (Paris), Girardon : Le Bain des nymphes (Versailles) ; Coysevox: Nymphe à la coquille (Louvre; copie à Versailles). Peintures de Rubens (Madrid), Jordaens (Gand), Van Dyck (Berlin): Nymphe épiée par un satyre; Titien: Nymphe et berger (Vienne) ; Boucher: Nymphe et tritons (Mayence); Vermeer: Diane et ses nymphes (La Haye); De Troy: Le Bain des nymphes (Nancy); Corot: La Danse des nymphes (Louvre) ; tous prétextes à rendre hommage au nu féminin.
1. La légende a inspiré à Valéry la Cantate du Narcisse, mise en musique par Germaine Tailleferre.
2. Nom masculin (de préférence).