Normatif / Norme
Normatif
Une attitude vis-à-vis du langage est dite normative lorsque est invoquée une norme idéale et figée pour rejeter les formes nouvelles produites par l’évolution inéluctable d’une langue. On oppose ainsi une grammaire normative, qui tend à imposer un “bon usage”, voire un “beau langage” en face de formes jugées incorrectes, à une grammaire descriptive qui se contente de décrire les faits grammaticaux de la langue telle qu’elle est effectivement utilisée.
Norme
Gram. — Moyenne des divers usages d’une langue à une époque donnée, ou usage imposé comme le plus correct ou le plus prestigieux par une partie de la société (le “bon usage”). Dans son premier sens, la norme, est une abstraction qu’il faut se garder de confondre avec l’usage proprement dit. Ex. : Maintenant on y flaire plus dégagé. Bon, je blairnifle pour vous des nouvelles... (Vian); flaire est plus conforme à la norme (moyenne) que l’argotique blairnifle. Vaugelas, au nom du bon usage, condamnait l’expression à présent parce que “cette façon de parler n’est point de la Cour”.
Martinet fait une distinction entre la norme personnelle active, celle qui règle strictement l’emploi que fait l’individu de sa propre langue, et une norme passive qui lui permet d’accepter les divers usages et accents qu’il découvre chez les autres usagers de sa langue.
Styl. — La norme sert à définir le langage littéraire, par opposition, lorsque celui-ci est envisagé comme un écart par rapport aux habitudes linguistiques. En réponse à cette théorie — qui n’aboutit, dit-on, qu’à une stylistique des exceptions — on souligne le fait que l’écart fait partie de la langue (ex. : le langage figuré dans l’argot). D’autres identifient norme et raison afin de fonder plus sûrement la notion d’écart : pour Jean Cohen, “écart linguistique et écart logique tendent à se confondre”.