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MONET, Claude

MONET, Claude (Paris, 1840-Giverny, Eure, 1926) Peintre français. Il fut avec Degas, Cézanne et Pissarro, l'un des grands représentants de l'impressionnisme. Monet suivit des cours à l'Acadé-mie suisse à Paris où il rencontra Pissarro puis travailla dans l'atelier de Gleyre et se lia d'amitié avec Renoir, Sisley et Ba-zille. Abandonnant peu à peu les figures, il se consacra aux paysages et élabora une nouvelle technique afin de capter les jeux de lumière et les apparences fugitives de l'instant par des couleurs posées par touches distinctes. Sa toile Impression, Soleil levant (Paris, musée Marmottan), exposée en 1874 chez le photographe Nadar, suscita chez les critiques le terme (péjoratif) d'impressionnisme, donnant ainsi un nom à la nouvelle école. Installé à Argenteuil dès 1872, Monet peignit quelques-unes de ses toiles les plus caractéristiques, nombreuses variations autour d'un même thème : les ponts à Argenteuil (Le Pont de chemin de fer à Argenteuil, 1874, Paris, musée d'Orsay) ou les chutes de neige (Chute de neige à Argenteuil, 1875, Boston, Muséum of Fine Arts). Afin de mieux saisir les variations de la forme en fonction des changements de la lumière, Monet réalisa aussi des « séries » qui constituent une véritable peinture « tachiste » : Les Meules, Les Bords de la Tamise et surtout celles de la Cathédrale de Rouen. À partir de 1900 et jusqu'à la fin de sa vie, Monet peignit dans sa propriété de Giverny dans l'Eure (aujourd'hui un musée) une série de Nymphéas (motif ornant le bassin de son jardin) qui, par leur vision subjective, annonce la peinture informelle ou abstraite du xxe siècle (Paris, Orangerie).

Monet, Claude (Paris, 1840 - Giverny, 1926), peintre français.

Arrivé dans son enfance au Havre avec sa famille, il commence très jeune, entre 1856 et 1858, à dessiner des caricatures. C'est vers 1858 qu'a lieu sa rencontre fondamentale avec Eugène Boudin, qui l'oriente vers la peinture d'après nature en plein air, selon la tradition hollandaise. En 1851, il se rend à Paris, où il se met au goût du jour en étudiant les oeuvres de Jean-Baptiste Camille Corot et de Charles-François Daubigny exposées au Salon ; il commence aussi à fréquenter l'Académie Suisse, où il rencontre Camille Pissarro. Il est appelé en Algérie en 1861 pour y faire son service militaire, puis se trouve l'année suivante au Havre et enfin à Paris, où il entre en contact avec Auguste Renoir, Alfred Sisley et Jean-Frédéric Bazille. Avec ce dernier, il séjourne en 1863 dans la forêt de Fontainebleau, en peignant d'après nature des paysages proches des modèles de l'école de Barbizon et de Daubigny. En 1865, il rencontre Gustave Courbet, dont l'influence se révèle dans des tableaux comme Camille en robe verte, de 1866 (Brême, Kunsthalle). En même temps, il s'enthousiasme, comme d'autres jeunes peintres, pour le tableau d'Édouard Manet, Le Déjeuner sur l'herbe, exposé en 1863, qui pose le problème du rendu des figures en plein air. L'intérêt de Monet pour cet aspect fondamental de la recherche impressionniste est révélé par un tableau au titre identique (Le Déjeuner sur l'herbe, 1865, fragments au Musée d'Orsay.) et par Femmes au jardin (1866-67, Paris, Musée d'Orsay). Les paysages peints au cours de ces années-là à Paris et sur les rives de la Seine (La Grenouillère, 1869, New York, Mus.of Modern Art : un établissement de bains sur les rives de la Seine, non loin de Paris, très populaire à l'époque), avec l'étude des reflets de la lumière sur l'eau, représentent ses premières réalisations impressionnistes. C'est justement un tableau de Monet datant de 1872, Impression. Soleil levant, exposé par le photographe Nadar en 1874, qui suggère à un critique hostile, de donner à ces peintres la définition méprisante d'"impressionnistes", qui deviendra par la suite la dénomination officielle du groupe. Entre-temps, un séjour à Londres lui permet d'approfondir sa connaissance de John Constable et de William Turner. Son intérêt grandissant pour le rendu des changements de la lumière au cours de la journée et de ses variations atmosphériques infinies, amène Monet à réaliser des séries de tableaux ayant le même sujet. Les toiles consacrées à la Gare Saint-Lazare, datant de 1877, où son effort se concentre sur la représentation de la fumée des locomotives mêlée à la lumière, en sont un premier exemple. La série consacrée à la cathédrale de Rouen, réalisée au cours des années qui précèdent 1894, compte environ cinquante toiles et représente l'église à différents moments de la journée, dans des conditions de lumière variables. Dans le jardin de sa villa de Giverny, village des environs de Paris, où il s'établit en 1883, Monet fait creuser en 1893 un étang à nénuphars. Entre 1909 et 1926, année de sa mort, le peintre exécute d'innombrables tableaux consacrés aux nymphéas, en poussant sa recherche jusqu'aux limites de l'informel. Une partie de ces toiles, par lui léguées à l'État, sont aujourd'hui exposées au Musée d'Orsay.

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Claude Monet est l'un des peintres impressionnistes les plus célèbres. Le mouvement doit d'ailleurs son nom à l'une des œuvres de l'artiste français. Avec d'autres maîtres, Monet a découvert l'importance de la lumière et de la peinture en plein air où la couleur s'illumine. C'est pourquoi il privilégie la campagne, ainsi que les grands parcs parisiens et les fleuves, car les images de l'eau sont encore plus évanescentes. Sa technique est tout à fait caractéristique de l'impressionnisme, car il étend à coups de pinceau réguliers des couleurs pures, sans clair-obscur. Dans ses œuvres, le sujet perd son importance, tandis que le vrai protagoniste est plutôt le changement de lumière qui modifie à chaque fois l'objet représenté. Dans cette perspective, Monet élabore une série d'œuvres sur le même sujet - cathédrales, peupliers ou nénuphars - où seules varient la couleur et la lumière. Dans ses derniers travaux, la peinture se désagrège encore davantage jusqu'à atteindre des résultats presque abstraits.

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Ce tableau fait partie d'une longue série de représentations du même sujet exécutées entre 1892 et 1895 par Claude Monet, un des principaux représentants du mouvement impressionniste.

Le nom utilisé actuellement pour définir ce courant artistique est emprunté justement au titre d'un tableau de Monet, "Impression, soleil levant".

Ayant débuté comme caricaturiste, Monet découvrit l'importance de la lumière et de la couleur, aboutissant à la peinture "en plein air" qui l'amena à vivre une grande partie de sa vie dans les campagnes de l'Ile-de-France, à la recherche de coins de verdure suggestifs.

Mais sa recherche d'une manière toute personnelle l'amena au cours des dernières années de sa vie à tenter de nouvelles expériences, dans lesquelles l'objectivité des représentations impressionnistes cède la place à une peinture plus libre, faite de sensations, à la limite de l'informel.

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La toile représente la façade de la cathédrale de Rouen, flanquée de deux tours asymétriques.

Cet édifice gothique fut choisi par Monet pour réaliser son projet de représenter le même sujet à des moments différents de la journée, de façon que les conditions variables de lumière et d'atmosphère donnent chaque fois au même objet un aspect changeant, afin de renouveler le sujet lui-même.

Dans ce tableau, la cathédrale est représentée dans la lumière du matin, dominée par les tons bleus et dorés des premiers rayons du soleil.

Les couleurs de l'atmosphère transforment et teintent l'architecture, qui semble perdre de sa consistance et de sa monumentalité.

Des ombres profondes, que le peintre traduit non par l'absence de couleur mais par des tonalités différentes et plus sombres, marquent les portails gothiques, ornés de statues.

La vision est synthétique, et le peintre évite d'insister sur les détails.

Sur la gauche, des bâtiments plus bas, les quelques maisons qui entourent la place, complètent l'image.

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Pour représenter la cathédrale de Rouen, dont il exécuta une trentaine de versions, Monet avait choisi comme point de vue le deuxième étage d'un bâtiment donnant sur la place. Cet angle de vision surélevé par rapport au niveau de la place est évident dans cette toile, dans laquelle les voussures des portails sont vues de haut.

Monet a opté pour une vision latérale, qui lui permet de représenter l'édifice en raccourci. Par rapport au plan de la toile, celui-ci figure donc en diagonale.

L'artiste s'attache à traduire les effets de lumière et de couleur, tandis qu'il s'intéresse peu à la réalité architecturale du bâtiment, suggérée uniquement par la vision en raccourci de quelques éléments de la maçonnerie.

Le tableau doit être vu de loin, dans une vision d'ensemble. Si on s'approche de la surface peinte, l'image se défait en une myriade de touches de couleurs primaires en mesure de se recomposer uniquement dans l'œil du spectateur.

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Il nous reste de nombreuses versions de ce même sujet, conservées dans différents musées, dans lesquelles la cathédrale de Rouen est représentée à des moments différents. Vingt des trente toiles exécutées par Monet furent exposées à Paris en 1895, et elles suscitèrent des réactions contrastées de la part du public, allant de la stupeur admirative jusqu'à la désapprobation totale.

Au cours des dernières années de sa vie, Monet reprit plusieurs fois ce projet de représenter différentes versions d'un même sujet, et donna naissance à la série des Vues de Venise, des Peupliers, des Nymphéas.

Les paysages champêtres, lumineux et pleins de vie, exécutés par Monet dans les années 1880, au moment de son adhésion totale au courant impressionniste, ont également contribué à sa célébrité.
 
Les inventions hardies de Monet au cours des dernières années de sa vie, qui révèlent la difficulté et le tourment marquant son parcours à la recherche d'une nouvelle peinture, trouvent aisément leur place dans le climat expérimental de la fin du siècle, qui voyait s'affirmer la robustesse de la peinture de Paul Cézanne et les expériences sur la perception visuelle de Georges Seurat.


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