MIROIR (Le symbole de...)

le reflet du monde et de Dieu

Dans la Chine traditionnelle, le miroir passait pour chasser le mal, car le mal qui se mire dans un miroir et qui voit sa laideur est saisi d'épouvante. Au niveau social, il symbolise la loyauté et sur le plan spirituel, il est l’attribut du Sage qui exerce son intelligence à la manière d'un miroir. • Mais c’est au Japon que le miroir (yata-no-kagami) joue un rôle primordial: il est l’un des trois trésors impériaux transmis avec le trône, avec l’épée et les Trois Joyaux, symboles des trois vertus de chi (connaissance), Yû (bravoure) et jin (bienveillance, charité). La tradition Shinto associe le miroir octuple au symbolisme du métal et à l’épopée cosmique d’Amaterasu, la déesse-soleil qu’il fait sortir de la caverne pour renvoyer sa lumière au monde. Le miroir reflétant la déesse et l'arrachant à l'auguste repos de la non-manifestation divine, est le symbole du monde... l'espace dans lequel son image se reflète, produisant l’acte de manifestation ou de création. • Associé au 8, nombre de la plénitude, le miroir est le symbole de la perfection divine. • Le miroir est un symbole lunaire: comme la lune, il renvoie une image indirecte. Le shivaïsme explique les âbhâsas ou apparences par l’analogie du reflet dans un miroir. De même qu'un reflet dans un miroir n 'est en rien différent du miroir, mais apparaît comme quelque chose de différent, ainsi les âbhâsas ne sont pas différents de Shiva et cependant apparaissent comme différents. De même que dans un miroir un village, un arbre, une rivière, etc. apparaissent comme différents du miroir mais ne sont, à parler strictement, en rien différents de lui, ainsi le monde reflété dans la conscience universelle n 'est en rien différent d'elle.

• Comparé à l’eau, le miroir devient magique et sert à la divination au Congo, chez les Bambaras et en Asie. C’est la coupe d’eau ou la glace dans laquelle le médium voit apparaître les esprits. • Au Moyen Age, il était le reflet de la parole divine et le moyen de la comprendre. Signification qui s’est étendue aux livres des théologiens : le Grand Miroir ou Spéculum majus, ouvrage écrit par Vincent de Beauvais, fut mis à l’honneur. Spéculer, c'est disposer du miroir qui reflétera les lois divines et nous permettra donc de les connaître. C'est aussi observer les astres, apprendre à connaître les lois du cosmos. L'homme juste, selon Vincent de Beauvais, est le miroir du cosmos où se reflète l'invisible. Par la pratique de la spéculation, nous nous mettons donc en état de création. Les bonnes œuvres sont des miroirs dirigés vers la Lumière, et le miroir, le reflet de la vie intérieure.