Memnon
Memnon
Memnon est l’un des deux fils qu’Éôs, l’Aurore, mit au monde des œuvres du Troyen Tithon, frère du roi Priam. On lui donne pour patrie tantôt la Syrie, tantôt l’Iran, tantôt l’Égypte.
Son enfance se déroula en Afrique, dans l’Extrême-Occident, où les Hespérides — les nymphes du couchant — l'élevèrent. Puis il régna sur l’Éthiopie.
Il participa à la guerre de Troie et, tout comme Hector, il se mesura avec le grand Ajax sans qu’aucun des deux combattants l’emportât.
Ayant défié le vieux Nestor, il eut à lutter contre son fils Antiloque, accouru à son secours, et il le tua. Ami d’Antiloque, Achille intervint et provoqua Memnon. Les deux déesses Thétis et Éôs, mères des héros, sollicitèrent la bienveillance de Zeus à l'égard de leur propre fils (cf. le tableau de Ingres : Thétis implorant Jupiter). Zeus mit sur la balance les destins des deux hommes : le plateau de Memnon descendit en direction des Enfers, si bien que Zeus donna la victoire à Achille.
Éôs obtiendra toutefois — comme elle l’avait obtenu pour son époux Tithon — que Memnon jouît de l'immortalité. Elle recueillit son corps et le transporta pour l’ensevelir dans le pays des Éthiopiens, ses sujets. Les larmes que verse Éôs depuis la mort de son fils sont les gouttes de rosée qui se répandent chaque matin sur la terre.
La tradition qui fait Memnon originaire de l’Égypte identifie au héros, sous le nom de colosse de Memnon, une des deux statues du pharaon Aménophis III, érigées à Thèbes. En réponse à la caresse de l’Aurore (et selon les mots que Molière fait prononcer à Thomas Diafoirus dans Le Malade imaginaire) cette statue « rendait un son harmonieux lorsqu’elle venait à être éclairée » des premiers rayons du matin. Une restauration, survenue depuis, a mis fin au phénomène.