Devoir de Philosophie

MATISSE, Henri

MATISSE, Henri (Le Cateau-Cambrésis, 1869-Nice, 1954). Peintre français. D'abord chef de file du fauvisme, il le dépassa largement pour atteindre ce qu'il s'était fixé, un « art d'équilibre, de pureté et de tranquillité ». Installé à Paris ( 1892), il suivit les cours de Gustave Moreau à l'Ecole des beaux-arts puis découvrit l'impressionnisme, Gauguin et Cézanne dont les influences marquèrent ses premières oeuvres. Après une période néo-impressionniste illustrée en 1905 par Luxe, calme et volupté (Paris, musée d'Orsay), il s'imposa au Salon d'Automne de 1905 comme le chef de file du fauvisme. En 1909-1910, avec ses compositions monumentales réalisées pour un collectionneur russe (La Danse et La Musique), Matisse évolua vers une plus grande simplification des formes. Il assimila ensuite, mais d'une manière très personnelle, les apports du cubisme dans des compositions synthétiques comme La Leçon de piano (1916). Installé à Nice (1921-1930), Matisse traita des thèmes privilégiés comme les odalisques et le nu féminin. En 1931, il exécuta pour Barnes La Danse, tableau presque abstrait, cette recherche du dépouillement et de la concision culminant avec la décoration de la chapelle de Vence (1951). Matisse composa aussi des dessins, des gravures et des collages de papiers découpés de couleur (La Tristesse du roi, 1952, Paris, musée national d'Art moderne).


Henri Matisse (Le Cateau-Cambrésis 1869 - Nice 1954)

Peintre français.
 Henri Matisse est né le 31 décembre 1869 à Cateau-Cambrésis, d'une famille de commerçants. Destiné à une carrière juridique, il arrive à la peinture presque par hasard et ce n'est qu'en 1891 qu'il décide de consacrer sa vie à l'art. Son apprentissage dans l'atelier de Gustave Moreau est fondamental : celui-ci l'encourage à étudier les œuvres des grandes écoles de peinture du passé, conservées au Louvre. Intéressé par la peinture des Impressionnistes, Matisse voyage dans le Sud de la France, où il découvre la lumière et la couleur. Sous l'influence des peintres pointillistes, avec qui il s'est lié d'amitié, en 1904 il peint le tableau Luxe, calme et volupté. Mais c'est la vigueur du coloris qui l'emporte dans les œuvres exposées par Matisse au Salon d'Automne de Paris en 1905. L'effet produit est tel que le critique d'art Louis Vauxcelles affuble l'épithète de "Fauve" au genre de peinture proposé par Matisse ainsi que par Derain, Marquet, Vlaminck. Entre 1906 et 1907, le peintre voyage en Afrique et en Italie, pays qui susciteront en lui des suggestions profondes. Au cours de ces mêmes années, il peint Nature morte au tapis rouge, Nu bleu, le Luxe. Entre 1909 et 1911, Matisse peint deux grandes toiles consacrées à la Danse et à la Musique, commandées par le collectionneur russe Chtchoukine ; à l'occasion de son voyage à Moscou pour l'installation des deux toiles, le peintre reste fasciné par les icônes byzantines. Les œuvres exécutées au cours de la Première Guerre mondiale, passée en grande partie à Nice, dénotent un état d'angoisse qui amène le peintre à accentuer la "géométrisation" des figures et à adopter un coloris moins éclatant. La lumière et la couleur de la Méditerranée, la vie luxueuse de la Côte d'Azur se reflètent toutefois dans les œuvres postérieures, représentant des intérieurs bourgeois et de sensuels nus féminins. Ce sont des années de travail intense pour Matisse, occupé à exposer dans différents coins du monde, à réaliser des lithographies et des illustrations de livres. Au début des années trente, l'artiste exécute la décoration du musée Barnes à Mérion, encore une fois basée sur le thème de la danse. La figure humaine est à présent réduite pratiquement à un symbole abstrait, dans une succession galopante de rythmes courbes. Après les années tourmentées de la Deuxième Guerre, entre 1948 et 1951, Matisse se consacre avec enthousiasme à la décoration de la chapelle du Rosaire à Vence. A ces mêmes années remontent les œuvres intitulées Intérieur avec tente égyptienne, L'Ananas, Grand intérieur rouge. Le peintre, célèbre et admiré dans le monde entier, mourut à Nice en 1954.

[859]
Le nom de Matisse est lié à la naissance du mouvement des Fauves. Ce nom de bêtes sauvages fut, en fait, attribué au groupe d'artistes qui exposa au Salon d'Automne en 1905. L'innovation de Matisse et des peintres fauves est liée à la technique de la couleur projetée sur la toile comme des projectiles. Ils voulaient de la sorte réaffirmer le critère de la liberté absolue de l'art. Le groupe ne se propose donc pas d'imiter la nature, mais cherche au contraire toutes les potentialités de la couleur qui devient la source principale des sensations. A travers la peinture, Matisse exprime l'équilibre et la sérénité, l'harmonie et la joie de vivre. Le choix des sujets confirme également cette tendance, notamment les scènes d'intérieur, les natures mortes, les portraits et les nus féminins. Malgré l'originalité absolue de son style, Matisse est sensible à toutes les formes d'art et il étudiera, par exemple, la Renaissance italienne, l'art japonais, les mosaïques byzantines et l'art musulman. Sans jamais sombrer dans le pur goût décoratif, sa peinture sera de plus en plus stylisée et il s'orientera vers la représentation à deux dimensions où prévaut la ligne courbe, expression en mouvement de la force vitale d'un monde dominé par le changement.

[659]
Ce tableau a été exécuté en 1911 par Henri Matisse, un des artistes les plus célèbres du XXe siècle.

Ce peintre français renouvela la peinture en choisissant la couleur comme forme d'expression autonome et suggestive.

L'effet strident et violent provoqué par les œuvres de Matisse et d'autres peintres, exposées au Salon d'Automne de 1905 à Paris, amena le critique d'art Louis Vauxcelles à comparer ces artistes à des "fauves", étiquette qui sera couramment utilisée depuis lors pour désigner ce mouvement artistique.

Matisse, qui ne renonça jamais à la tradition figurative, simplifie les figures en en faisant des éléments décoratifs destinés à créer une unité harmonieuse.

Pour lui, la couleur est énergie, expression de la force vitale qui domine un monde en transformation perpétuelle.

L'élan positif qui transparaît dans ses œuvres est bien traduit par la définition que l'on donne parfois de ce peintre comme artiste de la joie de vivre, d'après le titre d'une de ses œuvres exécutée en 1906.

[559]
Le titre de cette toile, Les Poissons rouges, est dû au bocal en verre représenté au centre du tableau, et qui constitue le sujet principal.

Le tableau, que l'on pourrait qualifier de nature morte si ce n'était pour la nature foisonnante et vivace qui envahit la scène, représente un coin de la maison de l'artiste, vu dans une dimension quotidienne.

Sur une petite table ronde sont posés, en plus de l'aquarium aux poissons rouges, quelques pots de fleurs très petits qui disparaissent presque devant les grandes feuilles des branchages qui encadrent la scène.

La table se trouve apparemment sur une terrasse, dont on reconnaît le sol grisâtre.

La seule référence au lieu vient de la balustrade représentée à gauche.

La nature verdoyante et fleurie qui occupe la scène est transformée par Matisse en formes harmonieuses et décoratives accordées sur la gamme des verts et du rose-lilas.

A la représentation très éloignée des canons du réalisme qui caractérise la toile de Matisse, s'oppose la perspicacité de la vision réfractée des silhouettes des poissons dans l'eau, ainsi que la tonalité différente attribuée aux feuilles vues à travers le verre de l'aquarium.

[459]
La conception de l'art comme expression subjective de la sensibilité de l'artiste est évidente dans cette œuvre où sont abolies toutes les règles adoptées par les peintres du passé, qui visaient au contraire à représenter la réalité objective des choses.

Toute référence à l'espace est annulée, même si la représentation de la table fait apparaître la vision de haut adoptée par l'auteur.

L'élan vital d'un monde en transformation perpétuelle s'exprime dans la prédominance des lignes courbes et des formes circulaires, qui semblent vouloir donner l'idée d'un flux inépuisable.

Les couleurs sont appliquées rapidement, par larges taches sans ombres ni clair-obscur, ce qui donne une image plate.

La rapidité d'exécution révèle les procédés créatifs de Matisse, qui peignait en suivant son instinct, sans étudier précédemment l'harmonie des couleurs.

Le fond est couvert exclusivement par la végétation foisonnante et presque disproportionnée par rapport aux objets.

[359]
Le thème des poissons rouges et les représentations du monde quotidien reviennent souvent dans les œuvres de Matisse, en alternance avec les portraits et les nus féminins, dans lesquels toutefois le corps humain recouvre lui aussi une fonction décorative, en tant qu'élément harmonieux du décor.

Parmi les œuvres les plus célèbres du peintre, expression la plus pure de la force créatrice illustrée par Matisse, rappelons l'énorme toile représentant La Danse, exécutée en 1910.

L'utilisation de couleurs pures, posées par touches qui ne se mélangent pas sur la toile, fut empruntée par Matisse aux peintres français Signac et Seurat, créateurs d'une technique particulière appelée pointillisme.

Le recours à la couleur en tant que moyen expressif fondamental fut également pratiqué par les peintres de l'expressionnisme allemand, chez qui toutefois la couleur sert à exprimer l'angoisse et l'anxiété.

Des expériences chromatiques analogues à celles de Matisse furent menées également par Maurice de Vlaminck, Andrè Derain, Albert Marquet, qui exposèrent avec Matisse en 1905 à Paris.

Liens utiles