MANDALA (Le symbole de...)
MANDALA
le voyage vers le Soi
Le mandala (en sanscrit cercle sacré) est un cosmogramme, une projection géométrique de l’univers. Il représente l’univers non seulement en tant qu'étendue spatiale inerte, mais aussi en tant que révolution temporelle, et l'une et l'autre considérées comme un processus vital se déroulant à partir d'un principe essentiel, tournant autour d'un axe central, le mont Sumeru, l'axis mundi sur lequel repose le ciel et dont les fondements plongent dans les mystérieuses régions souterraines.
Nous retrouvons ici le symbolisme du ziggurat babylonien, de la ville impériale chinoise, iranienne, images du monde au centre duquel l’homme s’identifie avec les forces de l’univers dont il assimile la puissance psychique.
• Le mandala sert de support visuel à la méditation indispensable à l’initiation aux différents cycles tantriques. Qu’il soit dessiné sur le sol avec de la poudre de riz ou du sable de différentes couleurs ou bien peint sur soie, sa construction obéit à des rites immuables. Chaque détail est porteur d’une signification symbolique et assiste le méditant dans son effort de concentration en canalisant les courants sensible et mental pour les diriger vers la perspective spirituelle de plus en plus proche de son centre, de son moi véritable.
• Le mandala se compose d’un carré entouré d’un cercle en trois parties. La première, cercle de flammes (la montagne de feu) de 5 couleurs constituant une barrière pour le non-initié, symbolise les éléments et la connaissance qui doit brûler l’ignorance et amener le méditant à la connaissance recherchée.
Le 2e cercle est la ceinture de diamant ou vajra, symbole de la conscience suprême, la bodhi, l’état d’illumination qui, une fois acquise, reste inaltérable comme le diamant.
Le 3e cercle est composé de pétales de lotus, symbolisant l’état de pureté permettant le déroulement harmonieux de la méditation. A l’intérieur est dessiné le mandala ou palais, carré divisé en 4 triangles, portant sur chaque côté une saillie figurant une porte dirigée vers un point cardinal, protégée par un des 4 gardiens cosmiques et couronnée d’un demi-vajra.
Le périmètre constitue un mur coloré des 5 couleurs fondamentales.
Le centre du mandala s’identifie au mont Mérou-axe du monde. Il est entouré d’un cercle de vajra et ressemble à une fleur de lotus à 8 pétales sur lequel sont représentées les divinités, aspects de la divinité centrale figurée dans le bouton, lieu d’où sont diffusées les émanations illuminées des bouddhas ou de leurs symboles, issues des rayons du Vide.
Le méditant doit saisir la relation mystique entre les éléments du monde terrestre et le monde divin, maîtriser progressivement les parties du mandala. En arrivant à la figure centrale, symbole de l’absolu, il s’identifie avec la vision divine et retrouve l'unité de la conscience.
• Les Hindous donnent la vie à ces diagrammes, comme aux statues des divinités avant de leur rendre un culte par le rite Prâna-pratishthâ qui a pour but de transmettre l’énergie de l’adepte à l’objet inanimé, par le biais d’effluves psychiques.
• Répliques des mandala, les peintures de sable des indiens Pueblos et Navajos remplissent une fonction propitiatoire thérapeutique et magique. Exécutées à l’aide de sables aux couleurs symboliques riches en énergie cosmique et en force surnaturelle, de pierres pulvérisées, craie, charbon, ocre, etc., comportant des figures mythiques aux points cardinaux, des symboles d’éléments sacrés (soleil, lune, éclair, arc-en-ciel, étoiles, lac, nuages, oiseaux...), elles sont entourées d’un arc-en-ciel protecteur.
• La même fonction symbolique est exercée par les mosaïques de poudres de couleur utilisées par les Hopis dans les cérémonies d’initiation : l’une d’elles représente le Soleil irradiant des rayons empennés comme des flèches ; un morceau de quartz emplumé placé au centre du diagramme figure le cœur du soleil.
Ces figures symboliques, sortes de rites écrits, sont à l’origine du tapis, broderie talismanique permanente; qui fut, au début, un objet essentiel du rituel magique.
• Un principe identique à celui du mandala préside à la construction des temples : dès l’entrée, le fidèle pénètre dans un lieu sacré, celui du mystère. Par la visite du sanctuaire selon les règles prescrites ou le rite de la circumambulation, il parcourt le mécanisme de l’univers et lorsqu’il arrive au centre mystique de l’édifice sacré, il est transfiguré et s’identifie avec l’Unité primordiale, le principe caché de sa propre vie, sa propre essence mystérieuse, le point lumineux de la conscience d'où rayonnent les facultés psychiques.
• Les adeptes de certaines écoles tantriques ont recours à des mandala intériorisés : visualisation mentale ou identification au mandala dans son corps par la réanimation des chakra, points d'intersection entre la vie cosmique et de la vie mentale, équivalent de la pénétration initiatique au centre du mandala.