LETTRES les catalyseurs (Le symbole de...)
LETTRES les catalyseurs
Les traditions hébraïques, islamiques, extrême-orientales attribuaient aux lettres de l’alphabet une valeur magico-sacrée. Associées aux planètes pour constituer des pentacles protecteurs, elles déclenchaient les influx planétaires et attiraient les Forces errantes autour du générateur fluidique ainsi créé. • Les gnostiques, qui affirmaient posséder une connaissance occulte des secrets de l’univers, employaient les 7 voyelles de l’alphabet grec comme notation vocale et comme syllabe sacrée. Chacune était associée à une sphère, une planète et à l’un des 7 sons de la lyre grecque, l’heptacorde qu’ils utilisaient dans leurs cérémonies. • Les kabbalistes, qui avaient développé une science des lettres, pensaient que les lettres de l’alphabet hébraïque renfermaient une force créatrice et avaient établi un système d’analogies avec les 22 Courants ou Forces en mouvement que l’homme suit ou subit, analogues à celles de la nature, avec les lames majeures du Tarot, l’astrologie, le zodiaque, les planètes. Voici les correspondances et l’interprétation divinatoire de chaque ensemble : — Aleph — Un — le Bateleur — Neptune = avènement de choses mystérieuses; protection providentielle; poste de direction, création d’œuvres originales, monter une affaire nouvelle.
— Beth — 2 — la Papesse — la Lune = projets formulés, début de la réalisation; démarches, grossesse, naissance des choses; expression des choses par écrit; jumeaux; acceptation passive. — Gimel — 3 — l’impératrice — Vénus = protections inattendues, possibilités de l’initiation ; visites, conversations, fréquentations, serrures, toit, manteau, fourrures,... tout ce qui protège ; héritages, contrats, promesses. — Daleth — 4 — l’Empereur — Jupiter = imaginer, formuler, exprimer, agir dans une direction voulue, aller au succès ; œuvre terminée, difficultés vaincues. — Hé — 5 — le Pape — Mars — Bélier = puissance du Lingam créateur, production de forme : modelage, peinture, dessin, moulage; travaux agricoles; mise en train. — Vau — 6 — l’Amoureux — la Lune — Taureau = choix des actes de la vie, honnêteté, manque de réactions, indécision, se laisser influencer, décisions salutaires, provocations, accident par inertie. — Zaïn — 7 — le Chariot — le Soleil — Poissons = maîtrise de soi, besoin de conseils, astrologie, géomancie, victoire dans tous les domaines, spécialistes, avocats. —- Heth — 8 — la Justice — Vénus — Cancer = résultat des actes, expiation, récompenses ; mirages et obsessions ; grossesses. — Tesh — 9 — l’Ermite — le Soleil — Lion = recherches, prudence, travail discret et patient, tares ou vices cachés, missions confidentielles, voyages de nuit. Voleur. — Jod — 10 — la Roue de Fortune — Mercure — Vierge = ascension, alternance, chance et malchance ; orgueil, accident par ascenseurs, avions, chutes,... équilibre de la santé. — Caph — 11 — la Force — Saturne — Bélier = force du pouvoir et de l’argent, force d’âme; capitalisation, épargne, publicité, spéculations hardies; danger par grands quadrupèdes. — Lamed — 12 — le Pendu — la Lune — Balance = remords, pensées coupables, chaînes, désir de se libérer d’un joug, souffrance, épreuves. — Mem — 13 — la Mort — Uranus = changements, perte de fortune ou de réputation ; deuils, bouleversements sociaux et terrestres; bonheur après malheur. — Nun — 14 — la Tempérance — le Soleil — Scorpion = régénération individuelle et des choses, union procréatrice, maladies, guérisons, greffes ; rencontres, amours passagères ; associations.
— Samek — 15 — le Diable — Saturne — Sagittaire = obstacles, pessimisme, tentations ; désir de luxe, vengeance, proxénétisme ; l’expiation. — Ayn — 16 — la Maison-Dieu — Jupiter — Capricorne = châtiment, faillite, malchance ; perte de situation ; procès, cataclysmes, baisse boursière. — Phé —17 — les Etoiles — Mercure = inspiration, compréhension, découverte; lettres cachetées, secrets dévoilés; prospérité. — Tsadé— 18 — la Lune — Vénus — Verseau = fausseté, calomnies, mauvaises affaires, délation, accidents, ignorance. — Coph — 19 — le Soleil — Jupiter — Gémeaux = équilibre, tranquillité, union, entente. — Resh — 20 — le Jugement — Saturne = rénovation, retour, guérison, éveil spirituel; changement de situation. — Schin — 21 — le Monde — le Soleil = chance, réussite, renommée, événements imprévus bénéfiques. — Tau — 22 — le Fou — la Terre = ignorance, erreur, danger de maladie ou d’accident.
Toujours dans la tradition hébraïque, les 4 lettres de l'abracada-bra, disposées en triangle inversé, constituent une formule magique signifiant envoie ta foudre jusqu'à la mort. L'aleph, qui s’y trouve 7 fois, y jouait un rôle magique dans les amulettes.
• Les lettres sacrées remplissent une fonction religieuse et mystique : les noms qu’elles forment possèdent une puissance magique irrésistible. D’autre part, il existe un rapport mystérieux entre eux et les choses ou les êtres qu’ils désignent.
Ainsi, le nom de Dieu, tenu secret, participant à sa Puissance illimitée, est doué de propriétés si particulières et individuelles qu’on arrivait à en faire une hypostase spéciale.
Ce tétragramme fut associé aux tribus d’Israël et aux mois de l’année (extr. Amulettes, Talismans et Pentacles, Marquès-Rivière) :
• Le nom de Salomon, le grand maître de la science magique des plantes, dont la sagesse surpassait celle de tous les fils d’Orient et toute la sagesse de l'Egypte, était utilisé en talisman contre l’épilepsie, la rage, la fièvre... et pour conjurer l’influence des démons.
• Dans la tradition islamique, les lettres symbolisent le mystère de l’être, son rapport avec la divinité et sa diversité résultant des innombrables combinaisons réalisables. Les 28 lettres de l’alphabet sont donc l’essence des choses, elles ont un rapport secret avec l’univers, les sphères célestes, les signes du zodiaque et les 4 éléments ; elles correspondent aux 28 demeures de la lune.
• La Sîmîa ou science des lettres attribue une valeur numérique aux lettres qui, dans la fabrication de pentacles, sont transmutées par des calculs sur les nombres qui leur correspondent et les combinaisons obtenues font l’objet d’études sérieuses par les docteurs musulmans. Certains versets coraniques, particulièrement réputés pour leur pouvoir magique (la bismila qui commence le texte sacré : bismi Llâhi Rah ’mâni r Rah ’îm = au nom du Dieu clément et miséricordieux) sont employés comme incantation magique et religieuse, chantée, murmurée ou écrite.
La formule fondamentale ou Shahâdah (témoignage) de l’Islam est : Là ilaha ill’Allah ou Muhammadun rasûlu’Llah, séparée en 2 parties appliquées aux 2 aspects du macrocosme et du microcosme par l’ésotérisme arabe, Muhammadun étant l’Homme Universel, l’aspect affirmatif de l’être (19- 127).
Les incantations contenant le nom de Dieu ont une valeur conjuratoire et sont réglées par la Kitâba, science de l’écriture magique. Notons que les 7 lettres ne se trouvant pas dans les 7 versets de la première sourate du Coran sont douées de vertus magiques spéciales. Egalement utilisés, les signes hébraïques à lunettes ou lettres bouletées, éminemment protectrices.
• Dans l’alphabet sanscrit, chaque lettre correspond à l’un des 5 états de manifestation de la cosmologie hindoue : Air, Feu, Terre, Eau, Ether.
Les lettres servent à fabriquer le mantra, formule rituelle basée sur les 46 lettres de l’alphabet sanscrit, animées d’une énergie d’origine informelle... Le son fondamental humain est le grand mantra hindou OM, le Pranava.
Le mantra est inscrit dans une figure géométrique ou yantra : cercle ou combinaison complexe de lignes.
La récitation du mantra est une sorte de communion avec le cosmos, une participation directe à l’immense vibration de l’univers permettant au récitant de bénéficier de l’énergie spirituelle correspondante.
• Les Tibétains emploient fréquemment l’interjection mystique OM MANI PADME HUM, dont la force magique est parfois consommée dans un but prophylactique : on l’inscrit sur une amulette qu’ont fait tremper dans de l’eau et on boit le liquide coloré obtenu.
• Les idéogrammes monosyllabiques chinois constituent une langue vivante, possédant une puissance mystique directement accessible (point n’est besoin de créer une science des lettres vivantes comme l’ont fait les musulmans). Ce sont des forces agissantes, réelles qu’on associe aux planètes, aux directions cardinales, aux trigrammes, etc., selon la loi des correspondances qui domine la philosophie chinoise.
Les caractères sont gravés sur un sceau en bois de pêcher pour constituer des talismans ou reproduits sur les portes et les murs des maisons dont ils assurent la protection.