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Le genre de l’autoportrait en peinture

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Bien que pratiqué dès la Renaissance, le genre de l’autoportrait connaît une grande diffusion au cours du XXe siècle, en tant que moyen privilégié de connaissance de soi de la part des artistes. Nombreux furent les autoportraits peints par Egon Schiele, qui choisit souvent de se représenter nu. L’allure heurtée des lignes qui cernent la figure, sommairement ébauchée sur le papier, donne au sujet une forte teneur expressive.

Le schéma adopté par Boccioni semble plus courant lorsqu’il choisit de se représenter devant un paysage, dans la lignée d’une tradition figurative consolidée. Mais au lieu des vues aimables représentées par les artistes du passé, le peintre italien choisit de montrer à l’arrière-plan une périphérie urbaine qui renforce le réalisme caractérisant le portrait. 

Le choix de Chagall est différent : il choisit de se représenter et d’illustrer en même temps son monde intérieur à travers la visualisation de pensées et d’images symboliques qui lui sont chères.

Le ton intimiste des autoportraits, caractérisés par un cadrage à mi-buste et donc par une vision plus rapprochée, est souvent remplacé par celui plus officiel des portraits d’autres individus, souvent représentés en entier. Un portrait familier comme celui de Quappi, femme du peintre Max Beckmann, dont le tableau exalte le charme et la beauté, n’échappe pas lui non plus à cette règle. 
La cigarette que la femme tient du bout des doigts est un signe de distinction, mais aussi d’émancipation féminine, de même que dans le portrait de La Journaliste Silvia van Harden peint par Otto Dix. Le réalisme exaspéré connote ce portrait qui présente la journaliste non pas dans la quiétude de sa maison ou d’un bureau, mais dans un café à la mode, donnant l’idée d’une femme à la vie sociale intense, sophistiquée et engagée intellectuellement. 

A l’opposé du réalisme minutieux qui caractérise les portraits des artistes allemands de la Nouvelle Objectivité, nous trouvons les images floues et indéfinies des portraits de Francis Bacon, dans lesquels les formes délitées empêchent de reconnaître les figures. La perte d’identité de l’homme dans la société contemporaine, la difficulté de se connaître, la solitude existentielle de l’humanité, sont les concepts qui émergent des portraits angoissants de Bacon.

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