L'Astrée Honoré d'URFÉ 1607-1627
Urfé y exprime une philosophie de l’amour où la conception courtoise (cf. Tristan, Lancelot) se combine avec la pensée néo-platonicienne qui fait de l’amour un élan vers le beau et le bien, un enthousiasme qui porte la créature vers Dieu.
Il situe son utopie pastorale dans son pays natal, le Forez, au Ve siècle après J.-C. Dans un royaume idéal protégé de la guerre, un peuple de bergers et de bergères, en qui il faut reconnaître une société aristocratique libérée des laideurs de la vie, mène une existence oisive et pure, entièrement consacrée à l’amour. Céladon et Astrée forment le couple principal. Chassé par Astrée à la suite d’un malentendu, Céladon se jette dans la rivière. Les «nymphes», c’est-à-dire les jeunes filles du pays, le sauvent, et l’une d’elles, Galatée, fille de la reine, tombe amoureuse de lui. Mais il aime toujours Astrée et finira par lui faire reconnaître la perfection de son amour après d’innombrables péripéties mêlées d’intrigues secondaires qui sont prétexte à établir toute une casuistique de l’amour. L'Astrée a obtenu un immense succès et exercé une profonde influence morale et littéraire bien au-delà des salons précieux. C’est le code de l’amour courtois pour le XVIIe siècle.