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La nature morte

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Genre très répandu dans la peinture européenne dès la fin de la Renaissance, la nature morte connaît une large diffusion également dans la peinture du XXe siècle en tant qu’objet des expériences formelles des artistes contemporains.
Les compositions à base d’objets inanimés figurent parmi les sujets préférés des maîtres du cubisme, qui enquêtent sur la réalité et invitent à une compréhension conceptuelle de l’objet à partir du morcellement des formes et de la coexistence de points de vue multiples. L'adoption de la technique du collage, avec l’insertion de papiers peints ou de papier journal, comme dans le tableau de Georges Braque, évite de perdre le contact avec le réel, auquel mène la fragmentation excessive des formes, qui deviennent méconnaissables.

Les natures mortes peintes par Giorgio Morandi ont une portée différente. Pour ce peintre, les objets représentés évoquent l’intimité rassurante de l’univers domestique et ils deviennent les témoins muets de la vie émotive du peintre. Les vases, les bouteilles, les ustensiles qui reviennent dans les très nombreuses compositions conçues par cet artiste, se renouvellent à chaque fois à travers l’évolution de la sensibilité et du langage formel de leur auteur.

On observe une tendance à la régularisation géométrique des formes dans la Nature morte aux citrons peinte par Felice Casorati, qui abandonne la voie du naturalisme pour mettre en évidence la pureté des volumes et des surfaces des objets, cernés de contours nets. 

Les couleurs brillantes et violentes caractérisent la nature morte peinte par Emil Nolde, qui se caractérise par le contraste entre l’immobilité paisible du sujet et la peinture mouvementée et fortement expressive. Dans cette œuvre de Nolde, le langage formel l’emporte sur le sujet, qui s’efface par rapport au tourbillon de couleurs. 

Par contre, le sujet s’harmonise parfaitement avec la facture dans la toile de Chaïm Soutine représentant un bœuf écorché, qui repropose un thème assez connu dans la tradition artistique du XVIIe siècle. La portée dramatique du sujet, qui représente la mort avec un naturalisme impitoyable, trouve une correspondance jusque dans les touches de peintures drues et nerveuses.

On peut assimiler à une nature morte le tableau de Diego Rivera représentant le marchand de fleurs, bien que la composition plus travaillée comprenne également plusieurs figures masculines et féminines. En effet, le rôle privilégié y est réservé au grand bouquet d’arums blancs qui remplit la corbeille du vendeur, représenté avec un naturalisme précis, en harmonie avec la tendance artistique prédominante dans la peinture mexicaine du deuxième quart de ce siècle. 

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