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Klimt, Gustav (Vienne, 1862 - 1918)

Peintre autrichien. Fils d'un orfèvre et graveur, et d'une chanteuse lyrique, Gustav Klimt étudie à l'Ecole des Arts et Métiers de Vienne. En 1897, il fonde la Sécession viennoise : chef de file du groupe, il participe aussi au projet du palais de la Sécession, réalisé par l'architecte Joseph Maria Olbrich, et à la rédaction de la revue Ver Sacrum.
Chez Klimt, s'allient un goût Art nouveau pour la décoration, avec des réminiscences de la peinture des préraphaélites et de Gustave Moreau, et l'intérêt pour une représentation fortement symbolique. Dans les fresques décoratives du grand amphithéâtre de l'Université de Vienne, réalisées en 1900-1902, l'artiste utilise des techniques et des matériaux des arts appliqués (l'or, l'argent, les mosaïques) en un ensemble allégorique consacré aux différentes branches du savoir.
Avec la frise du palais Stoclet à Bruxelles (1909-1911), le processus de symbolisation par le truchement de l'élément décoratif est pleinement achevé. Les sujets (L'Arbre de la vie, L'Attente, Le Baiser), représentent des personnages dont les visages sont traités avec un réalisme intense, enchâssés dans un décor fait de matières précieuses et brillantes (Le Baiser, 1907-08, Vienne, Österreichische Gal., Judith II, 1909, Venise, Gal. Nat. d'Art Moderne). Arrivé à l'apogée de ce goût pour le décoratif, Klimt traverse une crise artistique et psychologique profonde, qui entraîne un renouvellement de son langage, désormais ouvert essentiellement aux possibilités expressives de la couleur (cf. Les Trois Âges, 1905, Rome, Gal. Nat. d'Art Moderne). Le dynamisme et les contrastes chromatiques de ses nouveaux tableaux (La Vierge, 1913 ; L'Epouse, 1917-18) révèlent une nette anticipation des courants expressionnistes et de ses rapports avec les deux plus importants représentants autrichiens de ce mouvement, Egon Schiele et Oskar Kokoschka. En même temps, Klimt s'oriente vers la peinture de paysage, qu'il avait abordée dès 1900. Dans ces tableaux, la figure humaine est exclue, et la vision rapprochée de particules de couleur extrêmement menues et infinies donne l'impression d'une suspension dans un instant de repos hors du temps (cf. Roses sous les arbres, Paris, Musée d'Orsay). 

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L'art de Klimt se rattache aux tendances stylistiques proposées par l'Art Nouveau à la fin du siècle dernier. Mais, Klimt en offre une interprétation tout à fait originale. Chef de file de la Sécession viennoise, l'artiste puise son goût prononcé pour l'art décoratif dans les idéaux esthétiques de l'époque ; il privilégie les motifs floraux et à deux dimensions qui s'inspirent de l'art japonais. Toutefois Klimt a un sens aigu et impitoyable pour l'observation de la réalité dont on se rend compte surtout avec ses figures humaines. Les nus féminins d'un érotisme inquiétant ou les corps déformés de personnes âgées suscitèrent l'indignation du public habitué à d'autres critères esthétiques. La connaissance des mosaïques byzantines influença Klimt, car il recourut à une technique tout aussi minutieuse et utilisa largement l'or. Tandis que ses tableaux sont le résultat d'une longue méditation et d'un projet élaboré, ses dessins se distinguent par leur immédiateté et leur spontanéité.


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Ce tableau est une oeuvre très connue de Gustav Klimt, célèbre peintre autrichien promoteur du mouvement artistique viennois appelé Sécession. Il fut présenté en 1911 à l'Exposition internationale d'art de Rome, où il remporta la médaille d'or.

Puisant dans la culture Art Nouveau, Klimt affectionne un style linéaire et fortement décoratif, tandis que les sujets de ses toiles s'enrichissent de valeurs symboliques et de notations réalistes qui choquèrent la sensibilité de ses contemporains.

Le thème de la transformation de la nature, celui des mystères de la vie, furent des thèmes chers à l'artiste, créateur d'une peinture sensuelle et raffinée.


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Ce tableau aux images particulièremnt évocatrices représente les trois âges de la femme, symbolisés par trois corps nus.

Une jeune mère, au teint clair et aux longs cheveux blonds, enlace tendrement sa fillette, qui dort paisiblement sur son sein.

Les deux corps minces, aux contours nettement dessinés, sont pleins de grâce et s'harmonisent parfaitement avec la décoration de la toile de fond qui se confond avec les habits vaporeux de la femme et avec les fleurs qui ornent ses cheveux.

A cette image de tendresse et de beauté s'oppose la représentation hyper-réaliste du corps de la vieille femme, le troisème âge, qui exprime son désespoir, en couvrant son visage de sa main.

Le ventre saillant, les seins tombants, les mains maigres et ridées représentent la vieillesse avec un naturalisme impitoyable, qu'accentue encore la couleur mate de la peau.

Le linéarisme auquel recourt Klimt pour donner plus de grâce et d'élégance au groupe maternel accentue le caractère expressif et dramatique de cette figure.

Le fond du tableau est constitué de motifs décoratifs de petites dimensions, qui rappellent la technique de la mosaïque. Les coloris intenses y prédominent, tandis que les incrustations dorées situent la scène dans un contexte tout à fait abstrait.

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En harmonie avec les conceptions formelles de l'Art Nouveau, le tableau de Klimt n'a que deux dimensions, sans aucune référence à l'espace.

En effet, la toile de fond est constituée uniquement de motifs ornementaux qui transforment les figures humaines elles-mêmes en éléments de la décoration.

Une ligne de partage très nette divise horizontalement le fond noir de la partie inférieure brun-doré, comme pour suggérer une division entre ciel et terre.
 
Comparée à la représentation exclusivement bi-dimensionnelle de la jeune mère, la femme âgée, en retrait, a davantage de consistance matérielle dans la mesure où de légères ombres marquent son corps.

Ce personnage est représenté de profil, tandis que la jeune femme est vue de face.

L'angle droit que dessine le bras de la mère traduit avec évidence l'intérêt de Klimt pour les simplifications de la peinture primitive.

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Ce tableau, exécuté vers 1905, fait partie de ce qu'on appelle la période "dorée" de l'itinéraire artistique de Gustav Klimt, probablement stimulée par le voyage que l'artiste effectua à Ravenne en 1903, au cours duquel il eut l'occasion d'admirer les mosaïques byzantines.

Cette même source d'inspiration suggéra à l'artiste autrichien la conception de plusieurs cartons pour la Maison Stoclet de Bruxelles, devant servir de modèles pour des mosaïques.

Le tableau peut-être le plus célèbre et sensuel de l'artiste, "le Baiser" remonte lui aussi à cette période dorée.

En revanche, dans le réalisme qui caractérise le corps de la vieille femme sur cette toile du Musée d'Art Moderne de Rome, on peut voir un net rapprochement de Klimt avec le naturalisme d'artistes allemands comme Max Klinger, qui annonce les créations de certains peintres expressionnistes comme Egon Schiele.

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