Junon
Junon
La déesse Junon, divinité italique de la lumière, était tout particulièrement honorée par les femmes, qui invoquaient chacune leur propre « Junon » (principe de féminité).
À chaque attribution de la déesse correspondait un adjectif. Ainsi, Junon Lucina, représentée avec un enfant dans les bras, présidait aux accouchements, Junon Moneta (2) était la conseillère des familles et du peuple tout entier: ce sont les oies sacrées de Junon qui avertirent de l’irruption des Gaulois sous les murs du Capitole. Junon Sospita, armée de la lance et du bouclier, est la protectrice des villes (de Carthage, d’ailleurs — Énée en sera la victime — autant que de Rome). Junon Regina, sœur et épouse de Jupiter, portant le sceptre et la patère rituelle, constitue, en compagnie de son époux et de Minerve, la triade divine, vénérée tant à Rome que dans tout l’Empire dans le temple majeur du Capitole.
Le mois de juin était consacré à Junon.
Peu portés à imaginer pour leurs dieux des aventures romancées, les Romains ont identifié purement et simplement Junon à la déesse grecque Héra.
Parmi les peintures les plus célèbres, citons: Junon versant ses trésors sur Venise, de Véronèse (Bruxelles); Junon et Iris, de Natoire (Louvre) ; Jupiter et Junon, d’A. Coypel (Rennes), Ixion trahi par Junon, de Rubens (Louvre), Junon créant la Voie lactée, de Rubens (Madrid) ou du Tintoret (Londres) ; La Colère de Junon, de Jordaens (Besançon)...
2. Le mot monnaie provient du fait que l’atelier de frappe des Romains était installé dans les dépendances du sanctuaire.