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Hermaphrodite

Hermaphrodite
Hermaphrodite est né des amours coupables d’Hermès et d’Aphrodite. Celle-ci, afin de cacher sa faute, confia l’enfant aux nymphes de l’Ida en Phrygie. Devenu un bel adolescent, Hermaphrodite se baignait un jour dans un lac lorsque la nymphe du lieu, Salmacis, s’éprit de lui et lui manifesta sa passion. Le garçon eut beau se défendre et se débattre, la nymphe l’entraîna dans les profondeurs de son royaume et obtint des dieux que leurs deux natures, soudées l’une contre l’autre, ne forment plus qu’un seul corps, doté des deux sexes.

Né dans une grotte du mont Cyllène en Arcadie, des amours de Zeus et de la jeune Pléiade Maïa, fille d’Atlas, Hermès se manifesta très tôt comme un dieu plein d’astuce. Dès sa naissance, à la tombée de la nuit, il se glisse hors du panier qui lui sert de berceau, enfile de vastes sandales pour que ses pas ne soient pas identifiés et se rend jusqu’en Thessalie, sur le mont où paissent les troupeaux du roi Admète confiés à la garde d’Apollon. Il détourne habilement une partie des bestiaux, les fait marcher à reculons (toujours pour éviter d’être trahi par les traces sur le sol) à travers toute la Grèce et va les enfermer dans une caverne à Pylos. Cela fait, il regagne sa chambre par le trou de la serrure et retrouve son berceau et ses langes. Mais Hermès oubliait qu’Apollon était doué de double vue: voici donc le dieu volé réclamant son dû au bébé qui feint de tout ignorer. N’obtenant rien, Apollon en appelle à Zeus, lequel, apprenant l’événement, est secoué d’un rire « homérique » et demande à ses fils de se réconcilier. Hermès se saisit alors d’un objet qu’il a fabriqué au cours de la fameuse nuit, à partir d’une écaille de tortue, d’une peau de bœuf et de boyaux tendus en forme de cordes: il touche l’instrument, qui rend un son harmonieux. Apollon, charmé, se montre aussitôt enclin au pardon et Hermès, tout heureux, lui fait présent de la première lyre. En échange, Apollon lui offre une houlette d’or, qui fait d’Hermès le pasteur du troupeau céleste. C’est à l’aide de cette baguette qu'il séparera un jour deux serpents qui se battaient: les reptiles, cessant aussitôt leur querelle, s’y entrelacèrent et le « caducée » devint un symbole de paix. Ingénieux et serviable, Hermès jouit de la sympathie des dieux et des hommes. Son père Zeus va faire de lui son messager officiel et son infatigable agent à travers le monde. Auxiliaire respectueux des passions du roi des dieux, Hermès n’hésite pas à faire pièce aux ressentiments d’Héra, endormant au son de la flûte le géant Argos, commis à la surveillance d’Io ; enlevant le petit Dionysos à sa naissance pour le transporter en lieu sûr. On le verra d’ailleurs se dévouer avec la même disponibilité aussi bien au service des autres immortels que des héros et des hommes.
Les faveurs d’Hermès dans le domaine amoureux se sont exercées aux bénéfices de mortelles et de déesses (Aphrodite lui donna pour fils le bel Hermaphrodite), de nymphes surtout, dont il eut une nombreuse descendance (parmi laquelle le dieu Pan, comme lui né en Arcadie). Le nom d’Hermès, qui peut s’apparenter à une racine sanskrite évoquant l’orage, semble s’être appliqué à un dieu du vent. Les Grecs le vénèrent comme le guide bienfaisant des voyageurs, donc des commerçants (et même, dit-on, des voleurs) et, comme le négoce ne va pas sans boniment, il passe pour le dieu de l’éloquence. Il guide de même les âmes des morts sur les chemins des Enfers (psychopompe). Inventeur de la course à pied et aussi du pugilat, il est particulièrement honoré des athlètes. Les Romains identifièrent complètement à Hermès leur dieu des échanges commerciaux, Mercure (de mercari: faire du commerce). Le mercredi était le jour de Mercure. On ne confondra pas Hermès-Mercure avec le dieu que les Grecs nommèrent Hermès Trismégiste (trois fois très grand), qui n’était autre que le dieu égyptien Thot, inventeur des arts, des sciences et de la magie. La religion inspirée par cette divinité, l’hermétisme, devait exercer une certaine influence sur le christianisme naissant. Protecteur des bergers et des troupeaux, Hermès est représenté volontiers portant un mouton sur les épaules (criophore) ; protecteur des chemins, on lui prête un visage barbu aux longs cheveux bouclés, figuré au faîte d’une colonne (nommée alors: un hermès) élevée aux carrefours. Mais, le plus souvent, la statuaire retient son caractère de jeune athlète imberbe aux cheveux courts. Ses pieds sont chaussés de sandales ailées ; il porte parfois le chapeau rond des voyageurs grecs, ou pétase, également garni d’ailes ; il arbore le caducée aux serpents, ailé lui aussi au sommet. Les œuvres les plus justement célèbres, toutes deux du ive siècle avant Jésus-Christ, sont l’Hermès de marbre de Praxitèle, portant l’enfant Dionysos (musée d’OIympie), et l’Hermès de bronze de Lysippe, assis, prêt à bondir au premier signe de Zeus (Naples).

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