Hercule

L’Héraclès des Grecs est entré dans la mythologie romaine sous le vocable d’Hercule. À l’origine, il est souvent confondu avec plusieurs divinités rustiques, protectrices des familles et du bétail, telles Semo Sancus ou Silvanus.

On contait qu’à la tête du troupeau de bœufs enlevé en Ibérie au monstre à trois corps Géryon, Hercule avait fait route à travers l’Italie et, ayant traversé l’Étrurie, avait été, sur l’emplacement futur de Rome, l’hôte du roi Évandre. Or le géant à trois têtes Cacus, mi-satyre, mi-homme, fils de Vulcain, et à ce titre apte à cracher le feu par ses trois bouches, lui déroba de nuit ses génisses et les enferma dans les cavernes de l’Aventin. Au matin, les taureaux d’Hercule se mirent à mugir; au loin répondirent les mugissements des captives. Hercule, déplaçant les rochers qui masquaient les grottes, n’eut aucune peine à délivrer ses bêtes et, malgré les flammes vomies par Cacus, à se défaire de son voleur. Le lieu du combat, en bordure du Tibre, conserva le nom de Forum boarium: forum des bœufs. Hercule réalisa en Italie un certain nombre de grands travaux, notamment la construction d’une route en Campanie, puis il descendit jusqu’en Calabre, toujours flanqué du troupeau qu’il devait ramener à son cousin Eurysthée. Un jeune taureau s’étant échappé franchit à la nage le détroit de Sicile: on prétendit depuis que le nom même d’Italie, qui fut à l’origine réservé au Bruttium (la pointe de la botte), venait du mot vitulus, signifiant le veau. L’extrême popularité du héros protecteur et justicier amena les Romains à assimiler Hercule au Génie de l’homme (« Par Hercule! » est à Rome le juron viril par excellence), en pendant avec Junon, la Héra grecque, qui représentait pour les femmes le correspondant du Genius masculin.