Hélios
Hélios
Hélios, l’astre solaire, lumière et chaleur du monde, est fils des Titans Hypérion et Théia. Il est le frère de l’astre lunaire, Séléné, et de l’Aurore, Eôs.
Chaque matin, précédé du char de l’aurore, son char de feu, attelé de chevaux ailés éclatants de blancheur, parcourt la voûte du ciel, du pays des Indiens jusqu’à l’Océan. Là, tandis que se baignent ses chevaux harassés, Hélios se repose dans son palais d’or, pour regagner ensuite l’Orient en barque, sur le fleuve Océan qui passe sous la terre.
Marié à sa cousine Perséis, fille des Titans Océanos et Téthys, Hélios est père de la magicienne Circé, de Pasiphaé, épouse du roi de Crète Minos, du roi de Colchide Éétès (père de la magicienne Médée) et du roi de Tauride Persés, lequel détrônera son frère et périra à l’instigation de Médée.
La légende prête à Hélios de multiples unions. C’est ainsi que de la nymphe Rhodos et de l’Océanide Clymène il engendrera de nombreux fils et filles, les Héliades, ainsi que (de Clymène) Phaéthon, qui éprouvera un jour le malencontreux désir de conduire le char de son père.
Certains auteurs font aussi d’Hélios le père du roi Augias, célèbre par l’effroyable saleté de ses étables, l’une des épreuves imposées à Héraclès. Deux autres de ses filles, installées dans l’île de Thrinacie, étaient commises à la garde de ses boeufs, ceux-là mêmes qui devaient être dérobés par les compagnons d’Ulysse, et le dieu Soleil les punit en faisant foudroyer leur vaisseau.
Témoin omniprésent de toutes les actions des hommes, c’est Hélios qui saura informer Déméter de l’aventure survenue à sa fille Coré ; c’est lui également qui instruira Héphaïstos de son infortune conjugale au profit d’Arès. Aphrodite ainsi confondue se vengera en inspirant à Hélios une pernicieuse passion pour Leucothoé, fille du roi de Babylone. Clytie, sœur de l’élue et qui avait naguère reçu les faveurs du dieu, avertit le roi, lequel fit enterrer vivante la malheureuse Leucothoé. Hélios, n’ayant pas réussi à percer la terre de ses rayons, changera la jeune fille en une plante aromatique d’où l'on tirera l’encens. Quant à Clytie, qui se laissera dépérir de dépit, elle fut transformée en violette, la tête toujours tendue vers Hélios qu’elle n’a jamais cessé d’adorer.
Le culte d’Hélios, chez les Grecs, était particulièrement pratiqué sur l’acropole de Corinthe (qui avait été attribuée à Hélios en conflit avec Poséidon, tandis que celui-ci recevait l’isthme en partage) et à Rhodes, résidence de la nymphe Rhodos, aimée par Hélios; la statue de celui-ci — le fameux colosse de Rhodes, merveille du monde — s’élevait à 35 m au-dessus de la mer, permettant aux navires, toutes voiles déployées, de passer sans dommage entre les jambes du dieu.
Essentiel dans la religion primitive, le culte de l’astre solaire perdra de son importance à l’époque classique — au bénéfice notamment d’Apollon, dieu du soleil — mais retrouvera toute sa puissance sous l’Empire, grâce à l’influence des religions orientales (Mithra, nommé Sol invictus) et tendra de plus en plus vers un monothéisme dont le christianisme recueillera les traditions; les deux dates de Noël et de Pâques notamment se sont trouvées, à l’origine, déterminées par celles du calendrier solaire.
Hélios est représenté sous les traits d’un homme jeune et beau, à la chevelure longue et bouclée, aux yeux largement ouverts, la tête nimbée de rayons, vêtu d’une draperie flottant au vent.