GAINSBOROUGH, Thomas
GAINSBOROUGH, Thomas (Sudbury, Suffolk, 1727-Londres, 1788). Peintre et dessinateur anglais. Portraitiste renommé de l'aristocratie, mais surtout peintre de la campagne, il fut, à la suite de William Hogarth et de Joshua Reynolds, le plus important paysagiste anglais du xviiie siècle, admiré par les impressionnistes. À Londres, il étudia auprès du graveur français Gravelot (1740-1748) puis, de retour à Sudbury, exécuta de nombreux paysages inspirés de la peinture hollandaise, notamment de Jacob Van Ruysdael et de Rubens. Installé à Ipswich vers 1750, puis à Bath (1759-1774), localités très à la mode dans l'aristocratie, Gainsborough se plia au goût de ses commanditaires, consacrant l'essentiel de son activité aux portraits marqués par l'art d'Antoine Van Dyck. Parmi les plus connus figurent ceux de ses filles, d'Ann Ford, de la duchesse de Richmond, de Mrs. Sarah Siddons, de Mr. et Mrs. Hallett et le célèbre Blue Boy (1770), défi lancé à son rival, Reynolds, hostile aux tons froids dans la peinture. Interprète inspiré de paysages anglais, Gainsborough peignit de magnifiques paysages comme L'Abreuvoir (1777, Londres), La Charrette pour le marché (1786-1787) et le célèbre portrait Les Époux Andrews (v. 1748). Voir Impressionnisme.
Thomas Gainsborough (Sudbury 1727 - Londres 1788)
Thomas Gainsborough, fils d'un riche commerçant en tissus, naquit à Sulbury (Suffolk) en 1727. Les conditions économiques favorables de sa famille lui permirent de cultiver les tendances artistiques qu'il avait manifestées dès son enfance, de sorte qu'à treize ans il alla étudier à Londres où il demeura jusqu'en 1748, y assimilant les tendances alors à la mode. Ses premières œuvres représentent surtout des paysages, inspirés par l'étude des peintres hollandais du XVIIe siècle (Le Bois de Cornard, Londres, National Gallery, 1748). Le regain de faveur que connut le style flamand du XVIIe siècle et le charmant rococo de Fragonard et de Watteau l'éloignèrent de sa passion pour le paysage et le rapprochèrent du genre du portrait, d'ailleurs plus rentable économiquement, qu'il cultiva avec grand succès. Un des portraits les plus célèbres de l'artiste, celui de Mr et Mrs Andrews (Londres, National Gallery) remonte à la période qu'il passa à Ipswich, où il s'était installé vers 1750. En 1758, il alla demeurer à Bath, célèbre station thermale, où il était plus facile de rencontrer des commanditaires nantis et "à la mode". Il commença alors à peindre des portraits grandeur nature de nobles et de bourgeois cossus, usant d'une palette variée et de chaudes atmosphères inspirées par Van Dyck. Sa renommée s'accrût rapidement et lui assura des contacts de plus en plus étroits avec les milieux londoniens, au point qu'en 1774 Gainsborough s'installa définitivement dans la capitale, où ses œuvres furent exposées à l'Académie Royale. Parmi les portraits peints à cette époque, rappelons celui d'Ann Ford (Cincinnati, Museum of Art), et celui de ses filles (Londres, National Gallery), œuvres raffinées et aristocratiques. Les portraits qu'il effectua pour la famille royale en firent le seul et unique rival du célèbre Reynolds. Mais l'intérêt du peintre pour le paysage reste toujours vif, et il le fait souvent figurer sous des formes idéalisées en toile de fond de nombreux portraits. En 1784, un désaccord avec l'Académie l'amena à en retirer toutes ses œuvres. A partir de cette date, et jusqu'à sa mort, advenue en 1788, il n'organisa que des expositions privées dans sa demeure de Pall Mall, Schomberg House.
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Gainsborough est l'un des représentants les plus illustres de la peinture anglaise du XVIIIe siècle. Pendant sa formation, il étudia principalement les œuvres des paysagistes flamands et de Van Dyck. Son intérêt s'orienta alors vers la peinture de paysage et l'art du portrait. L'artiste fond ces deux genres en créant une nouvelle typologie de portrait où les protagonistes sont harmonieusement insérés dans la nature. En outre, il soumet ses sujets à un processus d'idéalisation et fuit toute intention réaliste. La beauté de ses œuvres est enrichie par l'usage d'une technique picturale légère et transparente qui confère aux images leur grâce et leur charme. La riche bourgeoisie anglaise apprécia particulièrement ses tableaux satiriques et moralisants, caractérisés par une spontanéité très vive.
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Le Portrait de madame Graham fut exécuté entre 1775 et 1777 par le peintre anglais Thomas Gainsborough, illustre fondateur de l'Académie Royale anglaise, et artiste très apprécié en tant que portraitiste par l'aristocratie anglaise.
Gainsborough renouvelle la typologie traditionnelle du portrait en situant les personnages dans un paysage qui ne sert pas uniquement de toile de fond, mais qui figure en tant qu'élément naturel, dans lequel l'humanité évolue harmonieusement.
En effet, la représentation des grands décors habituels de la campagne anglaise constitue l'autre genre dans lequel Gainsborough excelle, en ouvrant la voie à la génération de Constable et de Turner.
Par rapport au naturalisme et à la vision romantique qui caractérisent les œuvres de ses successeurs, Gaisnborough poursuit essentiellement une peinture précieuse qui l'éloigne de la représentation réaliste, sans qu'il doive toutefois renoncer aux effets de spontanéité et d'immédiateté.
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Cette œuvre est un des plus célèbres portraits exécutés par Gainsborough. La jeune et belle madame Graham est représentée sur la toile de fond d'un paysage verdoyant.
La représentation en pied permet au peintre de décrire la robe élégante et précieuse, peu indiquée pour une promenade dans les bois. Ce détail explique qu'en fait le paysage environnant fait fonction de décor.
L'attention du spectateur est attirée par le regard intense de madame Graham, tourné vers la gauche, sous son chapeau à plumes.
Elle s'appuie avec nonchalance et élégance sur un élément d'architecture d'empreinte classique, qui contribue à renforcer l'impression théâtrale de l'ensemble.
La nature, à travers l'étalement de branchages, semble prévaloir sur les architectures et sur la scène, en annonçant la peinture romantique.
Le ciel nuageux a les teintes rosées d'une fin d'après-midi.
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Gainsborough a choisi de représenter le personnage féminin en pied, pour accentuer autant que possible le luxe de ses vêtements et sa beauté.
Le personnage est aisément inséré dans l'espace grâce aux orientations différentes que prennent la tête et le buste.
Les pieds, légèrement décalés, contribuent eux aussi à donner une allure plus naturelle à la pose, tandis que la vision en perspective des deux colonnes représentées à droite contribue à donner plus d'ampleur à cette scène.
La grande structure architecturale rapetisse la femme par rapport au paysage de l'arrière-plan.
Les effets de luminosité et de transparence qui connotent la robe et le teint de la jeune femme sont obtenus par un coloris précieux et soigneux, appliqué en glacis.
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Les portraits exécutés par Thomas Gainsborough sont très nombreux : il préférait y représenter les personnes dans des paysages imaginaires qui donnent aux images un air extrêmement naturel.
D'autre part, la sensibilité au coloris manifestée par le peintre et l'intensité de l'expression de la jeune femme dénotent un lien encore marqué avec la tradition du portrait tel qu'il avait été conçu par le peintre flamand Anton Van Dyck, actif à la cour de Charles Ier d'Angleterre dans la quatrième décennie du XVIIe siècle.
De Gainsborough, on connaît aussi les paysages et ce qu'on a appelé "conversation pieces", tableaux qui représentent des tranches de vie dans des intérieurs aisés, souvent marqués par des intentions pédagogiques et édifiantes.
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