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Francisco Galí

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Formé à l’école artistique de Francisco Galí à Barcelone, le peintre espagnol Joan Miró commença à peindre sous l’influence de la peinture impressionniste. Toutefois sa formation fut surtout conditionnée par la peinture aux tons intenses des maîtres Fauves. S’étant installé à Paris, Miró fait la connaissance de Picasso en 1919, reprenant à son compte plusieurs suggestions cubistes. Mais sa curiosité fut surtout attirée par les artistes du mouvement Dada, à travers lesquels le peintre parvint à une libération progressive du langage figuratif. Des œuvres comme La Ferme (1921, coll. privée, New York) et La Femme du fermier (1922-1923, coll. Duchamp, New York) témoignent de cette période. L’adhésion au surréalisme, survenue en 1924, marqua le passage définitif à un langage abstrait et lyrique, caractérisé par un chromatisme fort, comme le mettent en évidence les œuvres exécutées ces années-là : Le carnaval d’Arlequin (1924, Albright-Knox Art Gallery, Buffalo) ; Personnages rythmiques (1934, Kunstsammlung, Düsseldorf), Tête de femme (1938, Institute of Art, Minneapolis). L’artiste fait alterner la technique picturale proprement dite avec la réalisation de collages comme, par exemple, le Portrait d’une danseuse (1928, coll. privée, Paris). En même temps, Miró exerce une activité d’illustrateur, réalisant des images d’accompagnement de textes de poètes surréalistes comme Paul Eluard ou Tristan Tzara. Rentré en Espagne à la fin des années 1930, le peintre réalisa la série de Constellations, gouaches qui inspirèrent le poète André Breton. A partir de 1944, Miró entreprit un travail de céramiste qui vint s’ajouter aux importantes commissions publiques reçues par l’auteur après la guerre, comme la décoration de l’Hôtel Terrace Palace de Cincinnati (1947), celle du Palais de l’Unesco à Paris (1958) ou celle de l’université de Harvard, à Cambridge, dans le Massachusetts (1960).

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Connue et appréciée dans le monde entier, même du grand public, le succès de la peinture de Joan Miró s’explique par la spontanéité joyeuse qui la distingue. Les œuvres du maître espagnol, caractérisées par un chromatisme brillant et par des figures et des signes remplis de fantaisie où domine la ligne courbe, entendent être lues de préférence à travers les sensations plutôt qu’à travers l’intellect, allant agir sur l’inconscient et sur les émotions. Miró offre une interprétation personnelle du surréalisme, caractérisée par une vision poétique et féerique qui jaillit de la mémoire et de l’inconscient et qui, pour s’exprimer, recourt au langage figuratif de l’enfance.

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Le titre du tableau, Intérieur hollandais, est inspiré par le voyage que le peintre espagnol entreprit aux Pays-Bas en 1928. A cette occasion, l'artiste resta frappé par les scènes de la vie quotidienne représentées par les peintres du XVIIe siècle, qui deviennent source d'inspiration de la toile présentée ici. L'interprétation qu'en donne Miró est une relecture d’empreinte surréaliste, pleine de liberté et de fantaisie, et c’est à ce mouvement qu’il faut rattacher sa peinture. Pareil à un torrent de mots en liberté, l'œuvre de Miró devient une manifestation de l'inconscient qui trouve dans le langage abstrait la plus ample liberté d'expression.

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Cette agréable composition abstraite se caractérise par un sens du rythme et de la musique que communiquent les mouvements presque dansants des formes, sinueuses et ondoyantes.

De petites figures, pareilles à des notes de musique, semblent évoluer sur le fond blanc.

Des formes fantastiques, qui deviennent sous les yeux stupéfaits du spectateur des chevaux au galop ou des profils grotesques, s'alignent dans une alternance rythmique des couleurs.

Miró adopte une peinture à deux dimensions, faite de lignes et de couleurs appliquées par aplats, qui donnent au tableau un aspect agréable et joyeux.

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Bien qu'il s'agisse d'un tableau abstrait, on y relève une extraordinaire dilatation de l'espace dérivant du blanc utilisé comme toile de fond. La division nette et régulière du tableau en deux parties, celle d'en haut dominée par la lumière et celle d'en bas par les tonalités brunes, fait apparaître cette dernière comme un sol vu en profondeur, délimité par la ligne de l'horizon.

Sur cette répartition très nette se disposent les figures caractérisées par des silhouettes curvilignes qui donnent l'idée de formes en mouvement.

Suivant presque les concepts habituels de la vision et de la perspective, le peintre a placé au premier plan les formes de plus grandes dimensions, tandis que celles qui sont en retrait semblent plus petites.

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Une comparaison entre le tableau de Joan Miró et les scènes d’intérieur réalisées par les peintres flamands du XVIIe siècle, comme celles bien connues de Vermeer ou de Pieter de Hooch, fait apparaître la liberté d’interprétation qui caractérise ce peintre surréaliste.

La suggestion de l’art du passé, malgré le renouvellement radical du langage formel, reste également une source d’inspiration importante pour d’autres artistes contemporains, tels que Picasso, qui réinterprète les œuvres de Velázquez et Cranach, ou encore De Chirico, qui se tourne vers la Renaissance italienne.

La comparaison entre les œuvres de Miró et celles de Magritte, ou encore de Max Ernst, fait apparaître les différences profondes qui passent entre les différents artistes adhérant au surréalisme, dont beaucoup restèrent attachés à un langage figuratif.

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