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Fernand Léger

Fernand Léger
(Argentan 1881 - Gif-sur-Yvette 1955)

Léger naquit dans un petit village de Normandie et, à la sortie du Lycée, il commença à travailler dans un atelier d'architecte. En 1900, il s'installa à Paris, travaillant dans un atelier de photographe, où sa tâche consistait à retoucher les portraits. En 1903, il s'inscrivit à l'École des Arts décoratifs et à partir de 1908 il subit l'influence du Cubisme. Dans ce milieu, sous l'impact de la civilisation industrielle moderne, il commença à élaborer son propre style. En 1909, il réduit sa palette aux tonalités de bleu et de gris, et ses personnages commencent à ressembler à de véritables robots. Avec le temps, son style se fait plus vigoureux, grâce à la combinaison de couleurs brillantes et de larges taches de couleur. Il participe à la Première Guerre mondiale et, à la suite d'une blessure de guerre, il fait un long séjour à l'hôpital. En 1919, débute ce qu'on a appelé "période mécanique", marquée par la fascination pour les moteurs, les ateliers d'usines, etc. Outre la peinture, Léger s'intéressa aussi à la céramique, aux vitraux et à la mosaïque.


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Né à Argentan, dans la campagne normande, Fernand Léger commença son apprentissage comme dessinateur dans un atelier d’architecte. Il s’installa à Paris en 1900 et fut admis à l’Ecole des Arts Décoratifs, fréquentant aussi de manière assidue le Musée du Louvre et l’Académie Julian et continuant à travailler comme dessinateur. L’artiste vivait à la Ruche, près de Montparnasse, où il eut l’occasion de faire la connaissance de nombreux maîtres, étrangers notamment, vivant à Paris, comme Soutine, Chagall, Delaunay, ainsi que des poètes comme Apollinaire et Max Jacob. Ses premières œuvres dérivant du post-impressionnisme (Le jardin de la mère, 1905, Musée Léger, Biot), furent supplantées à partir de 1910 par des compositions cubistes, mouvement dont Léger s’était rapproché à travers Picasso, Braque et Delaunay (Contrastes de formes, 1913, Musée National d’Art Moderne, Paris). En 1911, l’artiste expose au Salon des Indépendants avec Metzinger, Gleizes et Delaunay et tente d’étendre les principes formels du cubisme aux arts décoratifs, promouvant en 1912 la “Maison cubiste”. Après une interruption due à la guerre, Léger recommence à peindre en se tournant vers des compositions d’éléments mécaniques qui mettent en évidence son intérêt pour la civilisation industrielle (Les Disques dans la ville, 1920, Musée Léger, Biot ; Le remorqueur, 1918, Wallraf-Richartz Museum, Cologne).
Dans les années 1920, le langage artistique de Léger connaît un tournant vers l’art classique qui conduit le peintre à visiter l’Italie, s’attardant à Ravenne et à Venise (Nature morte au chandelier, 1922, Musée National d’Art Moderne, Paris). L’artiste s’adonne ainsi à une peinture plus monumentale qui se concrétise par la réalisation de mosaïques et de grands murals, comme celui du Palais de la Découverte à l’Exposition internationale des Arts et Techniques (1937). Après avoir vécu aux Etats-Unis pendant la guerre, période où il peint Les Acrobates, Léger rentre en France en 1946, organisant des campagnes humanitaires pour la paix. Le ton réaliste de sa peinture, fruit de son engagement social, se traduit par la série des Constructeurs, œuvres exécutées au cours des années 1950 et qui célèbrent le travail. L’œuvre artistique de Léger fut aussi vaste que versatile : il travailla non seulement comme peintre, mais aussi comme céramiste, illustrateur, scénographe, costumier. L’artiste s’était en outre affirmé comme metteur en scène en réalisant en 1924 un long métrage intitulé Ballet mécanique.

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La longue activité de Fernand Léger passe par une évolution continuelle du langage artistique du maître qui s’efforce constamment d’expérimenter de nouvelles formes d’expression. Après avoir renié ses débuts post-impressionnistes, allant même jusqu’à détruire de nombreuses œuvres de jeunesse, le peintre adhéra au cubisme, en en donnant toutefois une interprétation personnelle qui se traduisit par des compositions où dominent les figures géométriques et les couleurs primaires, distribuées de façon homogène, jusqu’à l’élaboration d’images abstraites. Les thèmes de la civilisation industrielle, abordés sous différents angles, notamment par les maîtres du dadaïsme et du futurisme, poussèrent Léger à créer des compositions faites d’éléments mécaniques où l’objet joue un rôle aussi essentiel que le personnage humain. Le thème du travail demeure une constante de l’art de Léger qui propose ce sujet dans ses œuvres de l’âge mûr, caractérisées par le retour à l’art figuratif et à l’élaboration d’un langage clair et descriptif, destiné à la masse. Il conserve une prédilection pour les tonalités vives et la peinture compacte qui évoque les techniques de l’art graphique publicitaire.

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Ce tableau, intitulé La danseuse bleue, est dû au peintre français Fernand Léger, personnalité de renom dans le panorama de l’art européen de la première moitié du XXe siècle pour ses activités multiples de peintre, décorateur de théâtre, céramiste et même metteur en scène. Les compositions de Léger, caractérisées par l’absence de sujet principal, donnent aux objets un rôle de première importance. Résultant de l’amalgame d’éléments mécaniques et naturels, ces objets possèdent la même importance que la figure humaine. Son adhésion convaincue au cubisme, mouvement dont il fut l’un des principaux représentants, amène Léger à pratiquer le découpage des formes et des volumes.

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Le nu féminin représenté sur la gauche donne son titre au tableau. La figure est cernée par de simples contours qui dessinent le corps sinueux, dont le modelé accentué est traduit par les modulations du clair-obscur qui jouent également sur les longs cheveux.

Des éléments mécaniques - poulies et parties d’engrenages - signalent l’intérêt du peintre pour la civilisation industrielle et pour le monde du travail, thèmes traités par Léger à plusieurs reprises.

Des solides aux formes irrégulières flottent dans le vide, soigneusement définis dans leurs volumes par des ombres nettes.

Tous ces éléments évoluent sur un fond jaune où semblent flotter des nuages gris et blancs.

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La toile est marquée par une nette séparation entre les objets mécaniques, situés à droite de la toile, et les éléments décoratifs, sur la gauche.

Cette séparation est mise en relief également par la prédominance de lignes ondulées dans les figures placées sur la gauche par rapport aux lignes droites et aux angles qui prédominent dans les engrenages.

Le fond jaune présente des taches floues qui contribuent à donner une impression de profondeur.

Les objets sont décalés les uns par rapport aux autres, définissant ainsi en profondeur les différents plans.

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Le processus de découpage des formes mis en œuvre par Léger est lié à son expérience cubiste, et trouve un répondant dans les œuvres de Picasso et de Braque.

D’autre part, la présence des éléments mécaniques rappelle aussi les œuvres réalisées par d’autres artistes du mouvement dada, en particulier les machines fantaisistes de Marcel Duchamp et de Man Ray et les engrenages de Francis Picabia.

Le rapprochement entre objets mécaniques et figure humaine renvoie également aux suggestions de la peinture métaphysique de De Chirico.


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