ÉTENDUE ÉTERNEL, ÉTERNITÉ ÉTHIQUE ETHNOCENTRISME

ÉTENDUE Espace mesurable des géomètres, à trois dimensions, où sont situés les corps. Chez Descartes, l’étendue se confond avec la substance matérielle. ÉTERNEL, ÉTERNITÉ Attention au contresens : l’éternité n’est pas le caractère de ce qui dure tout le temps, qui n’a ni commencement ni fin dans le temps. Est éternel, au sens philosophique, ce qui n’est pas soumis au temps, ce qui est hors du temps et lui échappe. Par ex. si j’ai cinq pommes dans un compotier, ces pommes et le compotier sont soumis au temps, qui exerce sur eux son pouvoir ; ils n’ont pas toujours existé, et “avec le temps”, comme dit le poète, ni les pommes ni le compotier n’existeront plus. Mais si je considère le nombre 5 lui-même, comme entité mathématique, je ne vois pas bien quels changements le temps pourrait lui causer. Par ex. 5 est un nombre premier, ne l’est jamais devenu (il l’était déjà avant qu’aucun mathématicien s’en aperçoive), ne cessera jamais de l’être (il le sera toujours quand l’humanité aura disparu). L’éternité, c’est l’intemporalité. ÉTHIQUE Il est amusant de voir comment aujourd’hui, “éthique” est en train de se substituer à “morale” (éthique de l’entreprise, bioéthique). Morale fait ringard, et pourtant, on utilise aujourd’hui le mot éthique avec un sens exactement identique. Les philosophes préfèrent maintenir la distinction, ne serait-ce que par référence au grand livre de Spinoza qui porte ce titre (Éthique). C’est le sens spinoziste que retient André Comte-Sponville dans cette définition : « nous appellerons éthique tout discours normatif (mais non impératif, ou sans autres impératifs qu’hypothétiques) qui résulte de l’opposition du bon et du mauvais, considérés comme valeurs relatives : c’est l’ensemble réfléchi de nos désirs. Une éthique répond à la question : “Comment vivre ? ”. Elle est toujours particulière à un individu ou à un groupe. C’est un art de vivre : elle tend le plus souvent vers le bonheur et culmine dans la sagesse ». -► Morale.

ETHNOCENTRISME Tendance, propre à tout groupe humain, à considérer sa culture particulière comme la norme et le modèle de toute culture humaine. L’ethnocentrisme conduit le groupe à se représenter la culture des autres comme une absence de culture (sauvages, barbares), ou une préculture (primitifs).