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Diego Rodríguez de Silva y Vélasquez (Séville, 1599 - Madrid, 1660).



Peintre espagnol. Dès ses premières oeuvres, Vélasquez manifeste une prédilection pour les scènes de vie populaire, évidente par exemple dans le portrait de La Mère Jerónima de la Fuente, datant de 1620. Le grand réalisme de la description, ainsi que le traitement plastique des figures et les contrastes marqués du clair-obscur révèlent l'influence du peintre italien Caravage sur les premières oeuvres du jeune Vélasquez. En 1623, ayant obtenu une commande prestigieuse pour le portait du roi d'Espagne Philippe IV, Vélasquez quitte son Andalousie natale pour s'installer à Madrid. Vélasquez devient très rapidement le peintre le plus apprécié de la cour, estime confirmée par les fonctions qu'il recouvre ensuite : en 1652, il est nommé "Apodantador Mayor", une des charges les plus élevées de la cour, qui lui donne le droit d'habiter dans une des dépendances du Palais Royal. Deux voyages en Italie, en 1629 et en 1649, lui donnent un apport essentiel pour sa formation professionnelle. Pendant son séjour romain (1629) lors de son premier voyage, il exécute certaines oeuvres importantes, parmi lesquelles La Forge de Vulcain, qui se révèle une interprétation originale des modèles caravagesques encore influants en Italie. A Naples, Vélasquez est remarqué, et son influence reste visible sur certains artistes, en particulier Jusepe de Ribera. Au cours de son deuxième voyage italien, vingt ans plus tard, il trouve une source d'inspiration importante dans la peinture vénitienne du XVIe siècle. Il suffit de considérer la grande liberté chromatique qui caractérise la célèbre Vénus au miroir (peinte peu avant 1650). La phase la plus aboutie de la production de Vélasquez, qui rentre définitivement à Madrid, est illustrée par de grandes oeuvres, parmi lesquelles une série de portraits de la famille royale et des tableaux célèbres comme Las meniñas (les demoiselles d'honneur) et Las Hilanderas (les fileuses). Ces oeuvres illustrent efficacement la grande capacité de Vélasquez à observer la réalité d'un oeil désenchanté, sans aucune concession à l'agréable ou au pittoresque qui caractérise la peinture de genre, mais toutefois sans déboucher sur un réalisme trop cru. En effet, le naturalisme s'exprime à travers une grande maîtrise de la palette, marquée par une utilisation sensible de la lumière et de la couleur, qui fait de Vélasquez un des peintres les plus modernes et le place dans l'avant-garde parmi les grands noms de la peinture européenne de l'époque.

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Diego Vélasquez est l'un des plus grands peintres du XVIIe siècle. Il appartient au courant naturaliste qui se répandit en Europe pendant cette période. Il choisit comme source d'inspiration la réalité quotidienne comprenant des sujets humbles tels que les natures mortes ou les cuisines. Il représente sur le même ton de simplicité les thèmes mythologiques et religieux en accordant une grande importance à la représentation des expressions et des sentiments. Son observation attentive de la réalité en fit un excellent portraitiste très demandé par ses contemporains. Les tons obscurs et contrastés de ses premières œuvres, probablement influencées par le Caravage, firent place à une peinture plus libre où la couleur se mêle à la lumière tout en favorisant des résultats d'une impressionnante modernité.

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Ce tableau fut peint en 1656 par le peintre espagnol Diego Velasquez, un des plus grands artistes de la peinture européenne du XVIIe siècle.

Ce peintre renouvelle la peinture espagnole par sa propension marquée à représenter la réalité sous ses aspects les plus communs, en situant par exemple des sujets mythologiques ou religieux dans des décors quotidiens.

L'extraordinaire talent de portraitiste de Vélasquez lui valut d'être nommé peintre de la cour du roi Philippe IV d'Espagne, où il recouvrit également d'importantes charges honorifiques.

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Le tableau s'intitule Les Ménines, en référence aux demoiselles d'honneur de l'infante Marguerite qui y est représentée.

La jeune princesse, fille du roi d'Espagne Philippe IV, figure au centre, vêtue d'une élégante robe blanche.

Le tableau est caractérisé par la spontanéité et la fraîcheur, que traduit l'attitude des deux demoiselles qui accompagnent Marguerite, dont l'une offre un verre d'eau à la petite fille.

L'animation du récit est accentuée par la figure de la gouvernante, représentée à l'arrière-plan en train de bavarder, tandis que le joyeux milieu de la cour est évoqué par la figure de la naine représentée à droite.

Diego Vélasquez lui-même est représenté sur la gauche : il est occupé à peindre sur une grande toile; ce détail plutôt insolite dans la peinture de la fin de la Renaissance traduit l'importance que l'artiste avait acquise à la cour d'Espagne.

Le peintre est en train d'exécuter le portrait des souverains d'Espagne. Mais ceux-ci figurent en dehors de la scène représentée, puisque nous les voyons uniquement réfléchis dans le miroir accroché sur le mur du fond.

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La scène se déroule dans une pièce aux vastes proportions, dont la profondeur est rendue par l'application des lois de la perspective, tout à fait évidentes dans l'agencement de la paroi de droite.

La longueur considérable de la pièce est traduite également par la petite taille de la silhouette du conseiller José Nieto, représenté au fond, à la porte d'entrée, figure à laquelle s'oppose l'énorme toile que l'on entrevoit au premier plan à gauche.

Le lieu est plutôt sombre, éclairé par une source lumineuse provenant de droite et projetée sur le groupe du premier plan.

La lumière joue un rôle essentiel dans le tableau, en attirant notre attention sur la figure de l'infante Marguerite, représentée au centre du groupe.

Dans le même temps, les effets de lumière se combinent avec ceux du coloris grâce à une touche rapide, faite de coups de pinceau successifs, qui donne de la consistance à la matière, en aboutissant à des résultats que seule la peinture des Impressionnistes parviendra à égaler dans les siècles à venir.

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Cette toile fut exécutée par Vélasquez au cours des dernières années de sa vie, lorsqu'il avait désormais atteint une grande notoriété à la cour de Philippe IV. Précédemment, le peintre avait exécuté pour le souverain plusieurs portraits qui révèlent la même spontanéité et la même vivacité que le tableau des Ménines.

Le détail des deux souverains se reflétant dans le miroir dénote l'intérêt particulier accordé par les artistes du XVIIe siècle aux questions d'optique, recherches dans lesquelles ils avaient été précédés par les peintres flamands des XVe-XVIe siècles, particulièrement attentifs aux lois physiques qui gouvernent la vision.

Le naturalisme de Vélasquez, qui s'exprime dans cette oeuvre par le choix du moment représenté, mais qui connote encore plus d'autres tableaux - natures mortes ou scènes de taverne-, fut stimulé par la vaste diffusion européenne des conceptions du Caravage, même si en fait le peintre espagnol aboutit à l'étude du vrai à partir d'expériences tout à fait autonomes.


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