DEVOIR DIALECTIQUE DIALOGUE DICTATURE DIEU
DEVOIR Obligation morale se manifestant sous la forme d’un impératif (Tu aideras ton prochain, ne mens pas, etc.). La loi morale prend nécessairement cette forme impérative, parce qu’en l’homme, de nombreux facteurs font obstacle à la loi morale (penchants, mobiles sensibles souvent égoïstes) ; de sorte que même s’il en reconnaît la valeur et la légitimité, l’homme ne peut se représenter la loi que de façon contraignante, comme devoir à faire. DIALECTIQUE Nom et adj. : à l’origine, art de la discussion. Cette notion a pris dans la philosophie une multitude de significations, de Platon au marxisme, qu’on ne pourrait définir ici sans les caricaturer. (Voir Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie.) DIALOGUE N’importe quel échange verbal n’est pas dialogue. S’insulter n’est pas dialoguer, même si cela est préférable aux coups. Au sens philosophique du mot, même une négociation n’est pas encore un vrai dialogue (même si l’on dit en ces circonstances que “le dialogue s’est ouvert”). Il n’y a dialogue, au sens strict, qu’à partir du moment où deux interlocuteurs entrent comme partenaires dans une recherche commune du vrai, par thèses, questions et objections mutuellement soumises à l’examen de l’autre. La fin une fois posée, les moyens en découlent naturellement : dans le dialogue, je m’interdis tout procédé qui viserait à persuader l’interlocuteur (sophismes, paralogismes), je ne dois chercher qu’à faire naître une conviction commune. -> Convaincre, conviction, persuader. DICTATURE « Un pouvoir tyrannique et violent, sans contrôle, et qui ne rend de compte à personne, proche en cela du despotisme » (Claude Nicolet, historien). L’essence de la dictature est de n’être liée par aucune loi ; la violence de la dictature réside moins dans ses méthodes de gouvernement (elle peut se montrer relativement douce) que dans son refus de reconnaître aucun droit au nom duquel elle pourrait se prévaloir de la légitimité. DIEU Le mot “dieu” peut servir à désigner certains êtres surnaturels, comme “homme” et “arbre” désignent des êtres naturels ; pris en ce sens, “dieu” peut indifféremment être utilisé au singulier ou au pluriel. Mais “Dieu” (majuscule) sert à nommer un être (unique) particulier, qu’on appelle ainsi par son nom.
Dieu : philosophes, théologiens, mystiques, y ont vu un être aux attributs très variables. Jules Lagneau propose une définition qui convient pour nos grandes religions monothéistes : « Dieu est [...], pour la raison, la cause intelligente et en même temps la volonté bonne qui a organisé le monde sensible de façon à y rendre possible un développement indéfini de la moralité par l’immortalité des âmes, et en même temps la possibilité pour ces âmes, indéfiniment progressives si elles le veulent, de trouver toujours dans le bonheur la juste et proportionnelle rémunération de leur vertu ».
Liens utiles
- Dialogue et dialectique chez Platon
- L'Empire, c'est d'abord l'empereur, un homme qui à trente-cinq ans, refuse la place de Dieu parce que c'est " un cul de sac ", un homme qui travaille douze, quinze, dix-huit heures par jour, un homme qui dialogue avec l'histoire, avec Alexandre le Grand, César et Charlemagne.
- Estimer devoir faire une objection a autrui dans un dialogue, est-ce vouloir l'emporter sur lui a tout prix ?
- Vous commenterez le texte suivant en éclairant vos réflexions de références aux œuvres des « philosophes » que vous connaissez : « A une civilisation fondée sur l'idée de devoir, les devoirs envers Dieu, les devoirs envers le prince, les « nouveaux philosophes » ont essayé de substituer une civilisation fondée sur l'idée de droit : les droits de la conscience individuelle, les droits de la critique, les droits de la raison, les droits de l'homme et du citoyen. » (P. Hazard, La Crise de
- Dans Les grenouilles (405 av. J.-C.), le comique grec Aristophane imagine un dialogue entre Euripide et Eschyle. Le premier reproche au second d'avoir dépeint dans un style emphatique des êtres qui ne sont pas vrais, parce qu'ils sont plus grands que nature. « Euripide. — Mais enfin, oui ou non, est-il inventé ce sujet que j'ai traité, celui de Phèdre 1 ? Eschyle.— Hélas non, il est réel ; mais le poète se doit de laisser dans l'ombre ce qui est mal, de ne pas le mettre en scène, de