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Degas, Edgar (Paris, 1834 - 1917)

Peintre et sculpteur français. Fils d'un banquier, il fait des études classiques au lycée, mais dès 1853 il manifeste son intérêt pour la peinture, en copiant les dessins et les tableaux conservés au Louvre. En 1855, il entre dans l'atelier du peintre Lamothe, élève de Jean-Auguste-Dominique Ingres, puis il s'inscrit à l'École des Beaux-Arts de Paris. Ses premières œuvres sont des autoportraits ou des portraits de famille. En 1859-60, Degas séjourne en Italie, où il découvre la peinture des grands maîtres de la Renaissance comme Luca Signorelli, Botticelli et Raphaël. De retour à Paris, il exécute différentes œuvres à sujet historique et une série de remarquables portraits de ses amis et des membres de sa famille, qui se ressentent encore de l'influence d'Ingres (La Famille Bellelli, 1860-62, Paris, Musée d'Orsay) ; Tête de jeune femme (1867, Paris, Musée d'Orsay). C'est à cette époque que Degas commence à fréquenter les cafés, entrant en contact avec des peintres anti-académiques comme Édouard Manet ; il découvre les estampes japonaises et la photographie, qui le pousseront à expérimenter de nouvelles solutions, aussi bien dans les formes que dans la composition. Abandonnant les sujets traditionnels, Degas se consacre aux scènes de la vie contemporaine ; les courses de chevaux (A l'hippodrome, 1869-72, Paris, Musée d'Orsay), le théâtre lyrique, et la danse, constituent certains des thèmes les plus fréquents de toute la production de l'artiste. Il affectionne surtout les danseuses, représentées dans leurs loges ou pendant les exercices (La Classe de danse, 1873-76, Paris, Musée d'Orsay), dans le but de figer un mouvement fuyant, comme dans une photographie instantanée. Un autre sujet très cher à l'artiste est le nu féminin, représenté sans aucune idéalisation ni sensualité dans des gestes intimes ou quotidiens comme les soins du corps (Femme se coiffant vue de dos, 1885, Saint-Pétersbourg, Ermitage ; Le Tub, 1886, Paris, Musée d'Orsay). Outre les nus et les danseuses, Degas représente des repasseuses (Les Repasseuses, 1884, Paris, Musée d'Orsay), et des modistes. L'Absinthe (Paris, Musée d'Orsay), une des toiles les plus célèbres et les plus critiquées de Degas, date de 1876. En 1874, il participe à la première exposition impressionniste organisée dans l'atelier du photographe Nadar, à Paris. Malgré sa participation aux expositions impressionnistes, Degas ne partage pas les objectifs des nouveaux peintres, car il préfère, comme Manet, la figure humaine au paysage, et le rendu des mouvements plutôt que l'étude des changements dans l'atmosphère et la lumière. Expérimentateur infatigable de moyens artistiques divers, Degas se consacre à la peinture au pastel, à l'huile, à la sculpture, et à la gravure. Les sujets principaux de ses sculptures sont les nus féminins à la toilette et les danseuses : une des plus célèbres est la Danseuse de quatorze ans (1880, New York, Metropolitan Museum). Au cours de ses dernières années d'activité, il exécute une série de représentations "monothématiques" de vallées et de prairies, en s'inspirant de paysages observés au cours d'un voyage en Bourgogne (vers 1890). Ses derniers pastels, représentant des femmes à la toilette, sont caractérisés par des couleurs fortes et anti-naturalistes. Son œuvre exercera une grande influence sur ses contemporains, en particulier sur Henri de Toulouse-Lautrec, qui lui emprunte ses sujets et son goût pour le dessin.

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Sa formation à l'Académie des Beaux-Arts et le long séjour en Italie pour étudier les maîtres de la Renaissance conditionnèrent le parcours artistique d'Edgar Degas. Et même s'il adhéra au mouvement impressionniste, il n'alla jamais jusqu'à la désagrégation opérée par ces maîtres. Il refusa la peinture en plein air et accorda de plus en plus d'attention à la composition qui fut chez lui le fruit de longues études. Le sujet préféré du maître est la vie parisienne de la bourgeoisie ; il l'illustre à travers ses tableaux représentant le monde du théâtre, des courses et des cafés. Il s'intéressa, en outre, au social et fit allusion à l'aliénation de la société industrielle, à travers les figures des repasseuses ou de la femme ivre. On retrouve toutefois la force de la tradition dans les diverses œuvres représentant des nus féminins.

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Le tableau représentant l'orchestre de l'Opéra de Paris fut exécuté vers 1868-69 par Edgar Degas, célèbre peintre français dont la renommée est indissolublement liée au mouvement impressionniste.

Toutefois, Degas se distingue des autres peintres impressionnistes par son sens plus marqué de la forme et de la tradition, fruit de ses longs séjours en Italie.

Comparés à l'immédiateté qui caractérise les scènes représentées par les peintres impressionnistes, les tableaux de Degas révèlent une étude pondérée et minutieuse des compositions, qui lui permet de s'attarder avec bonheur sur la réalité psychologique des personnages représentés.

Degas représente surtout la vie citadine de Paris, faite de théâtres, de cafés, d'hippodromes, mais aussi de repasseuses et de modistes, exprimant en cela un intérêt nouveau pour les thèmes sociaux.

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La toile représente les musiciens de l'orchestre de l'Opéra. Le tableau avait été conçu au départ comme portrait de Désiré Dihau, représenté par Degas tandis qu'il joue du basson.

Toutefois, l'artiste transforme le sujet en une sorte de portrait collectif dans lequel Dihau figure au milieu des autres musiciens aux visages soigneusement caractérisés.

Degas s'attache également à représenter de façon précise les instruments de musique - la clarinette, la flûte, le violoncelle - révélant ainsi son attention aux formes et à la composition.

Derrière l'orchestre s'ouvre la scène sur laquelle s'exhibent quelques danseuses.

Les danseuses ont l'air éblouies par les lumières violentes de la rampe, qui contrastent avec la pénombre dans laquelle sont plongés les musiciens.

Au fond, à gauche, on entrevoit les spectateurs qui assistent au spectacle.

Le tableau est signé par Degas au dos de la chaise sur laquelle est assis le musicien Dihau.

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Ce tableau n'est en fait qu'un fragment d'une scène beaucoup plus vaste, qui comprend également les danseuses, le public, et le reste de l'orchestre.

L'impression d'avoir affaire à une vision partielle est renforcée par les silhouettes des danseuses à l'arrière-plan, dont seule la moitié du corps est visible. Degas a donc choisi une vision de bas en haut, en se plaçant à la hauteur des musiciens de l'orchestre.

La sensation d'éloignement des danseuses est traduite par un rendu moins net et détaillé.

L'emplacement occupé par l'orchestre est délimité au premier plan par la balustrade qui clôture la fosse d'orchestre.

Les musiciens sont alignés avec ordre, le long de rangées parallèles, disposées en diagonale.

La figure du musicien vu de dos, au premier plan contribue elle aussi à la vivacité et à la véridicité de la composition.

La représentation en biais du basson contribue à l'agencement de l'espace, et donne lieu à une sorte de vision depuis les coulisses.

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Ce tableau est une des nombreuses toiles peintes par Degas sur le thème du monde du théâtre et de la danse. Dans chacune de ces représentations, le peintre choisit de décrire des épisodes familiers, vus à travers les yeux d'un spectateur qui irait fouiner dans les coulisses ou assister aux répétitions.

L'univers du théâtre sera également un des sujets de prédilection de Toulouse-Lautrec.

Différemment des autres peintres impressionnistes, Degas manifeste une certaine attention pour les thèmes sociaux, ce qui l'amène à représenter le travail pénible des repasseuses ou la triste réalité de l'aliénation au sein de la société industrielle dans la toile intitulée l'Absinthe.

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