CULTURE - lexique

Mot polysémique : au sens le plus général, ce que l’homme oppose à la nature comme son œuvre propre. Cultiver la terre, c’est lui faire produire ce que naturellement elle ne livrerait pas, ou pas en aussi bonne quantité ou qualité. La première œuvre de la culture est l’homme lui-même. Car en dépit de son unité biologique, l’espèce humaine s’est constituée à travers une pluralité de cultures diverses. En ce sens, on entend par culture « Tout cet ensemble plus ou moins cohérent d’idées, de mécanismes, d’institutions et d’objets qui orientent -explicitement ou implicitement - la conduite des membres d’un groupe donné » (Michel Leiris). Tout est culturel, de l’éducation des enfants à la façon de révérer des divinités, de la manière de manger ou de dormir à celle de déclarer son amour. Mais on appelle aussi culture l’ensemble des savoirs, des représentations, des aptitudes par lesquelles un homme, s’élevant au-dessus des déterminations particulières de son groupe, peut accéder à une dimension plus universelle, plus humaine. L’homme cultivé est celui qui - sans nécessairement oublier qu’il sort d’un groupe ethnique déterminé - entend justement en sortir, c’est-à-dire pouvoir en juger les usages, les croyances, les valeurs, au nom de normes et de critères supérieurs. La culture est une tâche infinie, et l’homme vraiment cultivé est celui qui sait mesurer tout ce qui le sépare de son but. Ce but n’est pas de tout savoir (culture n’est pas érudition), mais de mieux comprendre et sentir.