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Corrège, Antonio Allegri dit le (Correggio, 1489 - 1534)



Exceptée une brève parenthèse à Parme, le Corrège réside toute sa vie dans sa ville natale. Les critiques pensent cependant qu'il a effectué quelques voyages, qui pourraient expliquer son extraordinaire parcours stylistique. La première commande importante lui est passée en 1514: il s'agit de la Madone de saint François pour les Franciscains de Correggio (actuellement à Dresde, Gemäldegalerie). Cette première oeuvre fait apparaître une synthèse entre le classicisme proposé à Mantoue par Andrea Mantegna, et les innovations vénitiennes et émiliennes. Un voyage à Rome, effectué en 1518, explique sa connaissance des nouveautés de la peinture de Raphaël. La réflexion de l'artiste sur les principaux courants artistiques de la première moitié du XVIe siècle italien, se traduit indubitablement dans la décoration de la Chambre de l'abbesse Giovanna Piacenza, au couvent de Saint-Paul à Parme (1519). L'expérience romaine y est dépassée, par l'élimination de tout support architectural. Une deuxième preuve exceptionnelle de ces effets d'illusion nous vient de l'Assomption peinte sur la voûte de la coupole centrale de la cathédrale de Parme. La représentation part d'un faux parapet de marbre et s'élargit en un tourbillon mouvementé de corps en raccourci, enveloppés dans des volutes concentriques de nuages. Cette fresque monumentale est exécutée entre 1526 et 1530, au moment où le Corrège peint aussi la Vierge à l'Enfant et des saints (Parme, Galerie Nationale), pratiquement contemporaine de l'Adoration des berges de Dresde, représentée comme une scène nocturne tout à fait suggestive. L'entreprise la plus importante qui intéresse les dernières années du Corrège est la série de toiles sur le thème des Amours de Jupiter, commandée par le duc de Mantoue pour en faire don à Charles Quint. Ces tableaux font apparaître le plein épanouissement d'un langage inspiré par un idéal de pureté qui restera exemplaire pendant tout le XVIe siècle et qui sera repris par la peinture baroque.

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On trouve dans le style très personnel du Corrège de nombreuses composantes culturelles. Dans la ville où vécut et travailla cet artiste, à Parme, il n'y avait pas de forte tradition artistique, c'est pourquoi le Corrège se tourna vers différents maîtres tels Mantegna qui influença sa prédilection pour l'illusion de perspective et Léonard dont il adopta la technique du dégradé. Certains souvenirs des œuvres de Raphaël et son intérêt pour l'Antiquité pourraient confirmer l'hypothèse d'un éventuel voyage à Rome. Le Corrège amalgame et retravaille des influences stylistiques très variées et crée une peinture agréable et narrative dont les résultats les plus brillants sont certainement les décorations à fresque des plafonds des églises de Parme. Là, il semble littéralement traverser les murs et crée des effets d'illusion très hardis qui auront une grande importance pour le développement de la peinture baroque.

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Le tableau représentant Danaé aimée par Jupiter fut exécuté en 1531 par Antonio Allegri, mieux connu comme Correggio, d'après le nom de sa ville d'origine.

Ce peintre émilien réélabore en termes personnels le langage formel de Léonard de Vinci et de Raphaël, en créant un style original, caractérisé par la grâce des figures et l'utilisation délicate du coloris et du clair-obscur.

Son intérêt marqué pour les perspectives en trompe-l'oeil eut une grande importance pour le développement de l'art baroque.

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Cette toile représente l'amour de Jupiter pour Danaé, fille du roi d'Argos Acrisios

La légende, racontée par Ovide dans les "Métamorphoses", puis reprise par Boccace, raconte l'histoire de Jupiter qui, désirant posséder Danaé enfermée dans une tour de bronze, se transforma en nuage et féconda la jeune femme par le truchement d'une pluie d'or.

Corrège a représenté la jeune Danaé allongée sur un lit somptueux.

Au-dessus d'elle, on voit le grand nuage dans lequel se cache Jupiter, et les gouttes de pluie qui commencent à tomber.

L'amour entre Jupiter et Danaé est symbolisé par l'image du dieu Amour, représenté au pied du lit.

A droite, deux angelots préparent leurs flèches, dont la blessure provoque l'amour.

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L'agencement horizontal de la toile est marqué par la ligne qui parcourt toute la largeur du lit et qui se poursuit dans le rebord de la fenêtre.

Les figures d'Amour et de Danaé sont disposées le long de diagonales qui donnent à l'image sa profondeur.

La fenêtre rectangulaire encadre un paysage dans le lointain.

Une lumière diffuse entre par la fenêtre et caresse les corps minces et délicats, dans la manière typique du Corrège.

Les personnages sont représentés en mouvement, ce qui accentue le caractère narratif et animé de la scène.

Le décor très élaboré de la scène est rendu plus fastueux par la présence d'un rideau qui s'ouvre comme dans un théâtre.

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Ce tableau, en même temps que d'autres oeuvres, fut commandé au Corrège par le duc de Mantoue Frédéric II Gonzague pour les offrir à l'empereur Charles Quint à l'occasion de son sacre à Rome.

Le style de ces toiles est tout à fait conforme à celui des fresques que le peintre venait d'achever dans la coupole de la cathédrale de Parme, où il avait représenté l'Assomption de la Vierge.

L'intérêt pour le thème de la métamorphose, c'est-à-dire de la transformation des éléments, était assez répandu dans la culture du XVIe siècle, et le philosophe du XVe siècle Marsile Ficin y avait largement contribué.

Ce même sujet de Danaé fut représenté par Titien pour la famille Farnèse, dans la toile qui se trouve actuellement au Musée de Capodimonte, à Naples.


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